
Un match Kretinsky-Layani se dessine sur Atos

Le groupe de services numériques en difficulté Atos a annoncé lundi avoir reçu quatre propositions financières d’apport de nouvelles liquidités dans le cadre de la procédure de conciliation en cours avec ses créanciers.
Le groupe s’est fixé pour objectif de trouver un «accord sur une solution de restructuration financière acceptable pour les créanciers financiers pour le 31 mai, en vue de la finalisation d’un accord final d’ici juillet 2024", a indiqué Atos dans un communiqué.
«Cette solution impliquera probablement des changements radicaux dans la structure de capital de la société et une émission significative de nouveaux titres de capital qui entraînera une dilution massive des actionnaires existants d’Atos», a précisé le groupe, qui prévoit de négocier avec les parties prenantes le «traitement des actionnaires existants».
Lors de la présentation, début avril, des paramètres du cadre de refinancement, Atos avait déjà prévenu que la dilution serait «significative» pour les actionnaires existants.
Apport de fonds frais ou conversion de dette
Les propositions émanent des créanciers obligataires et bancaires du groupe, du fonds EP Equity Investment (EPEI), contrôlé par l’homme d’affaires Daniel Kretinsky, en partenariat avec Attestor Limited, et du spécialiste de la transition numérique Onepoint, en consortium avec la société d’investissement Butler Industries.
Une quatrième proposition, de la société de capital-investissement Bain Capital, n’a pas été retenue car elle ne «répondait pas aux objectifs déclarés de la société de prendre en compte l’ensemble de son périmètre», a précisé Atos.
Selon les termes des propositions publiées sur le site d’Atos lundi, toutes les offres retenues contiennent un cadre de financement pour le 1,1 milliard d’euros de liquidités dont Atos a dit la semaine dernière avoir besoin.
Le consortium mené par EPEI propose de souscrire à 100% à une augmentation de capital de 600 millions d’euros. Suite à cette opération, le consortium détiendrait environ 99% des actions du groupe et les actionnaires existants un peu moins de 1%. EPEI s’est aussi dit prêt à «envisager le préfinancement d’une partie de ses nouveaux engagements financiers en investissant» dans l’accord de financement intermédiaire. La répartition des engagements entre EPEI et le gestionnaire d’actifs Attestor n’a pas été précisée. Ce dernier, basé à Londres, a déjà contribué, avec EPEI et Fimalac au plan de sauvetage du distributeur Casino.
De son côté, le consortium dirigé par Onepoint propose d’investir 350 millions d’euros en numéraire en échange d’au moins 35% des actions et droits de vote du groupe, dans le cadre d’une augmentation de capital totale de 500 millions d’euros. Le montant prévu de 350 millions d’euros proviendrait de Onepoint à hauteur de 250 millions d’euros, tandis que David Layani, président et fondateur de la société, investirait 20 millions d’euros et deviendrait PDG d’Atos. D’autres dirigeants de Onepoint investiraient 30 millions d’euros et un groupe d’entrepreneurs externes, dont Butler Industries, compléterait le montant initial.
Dans le détail, le consortium souscrirait à une augmentation de capital réservée d’environ 250 millions d’euros, tandis qu’une autre émission de titres, du même montant et aux mêmes conditions, serait ouverte aux actionnaires existants, dont OnePoint qui détient actuellement 11% environ du capital.
Le groupement constitué de porteurs d’obligations et de banques faisant partie des banques du groupe a pour sa part proposé de convertir une partie de la dette du groupe en actions, entraînant une dilution d’environ 99,9% des actionnaires existants. Ce groupement s’est également dit ouvert à des discussions avec un potentiel investisseur de référence.
Les parties intéressées avaient jusqu’au 3 mai pour soumettre leurs propositions à Atos. Elles ont été présentées le 5 mai au conseil d’administration du groupe.
Les créanciers en position d’arbitre ?
Même si, officiellement, trois offres sont désormais en lice, en pratique, le sort d’Atos s’oriente désormais vers une compétition entre Daniel Kretinsky et David Layani, avec les créanciers en position d’arbitre. L’union rarissime entre les porteurs obligataires et les banques s’accompagne de deux exigences fortes : la présence d’un opérateur industriel et le maintien du périmètre d’Atos. Ce qui pourrait faire pencher la balance d’ici au 31 mai et faire émerger la combinaison d’offres jusqu’ici rivales.
Les deux propositions principales, qui se qualifient chacune de «solution industrielle» renvoyant l’autre à un statut de «simple proposition financière», vont chercher à convaincre les créanciers ou tenter de fissurer un front présenté comme uni. La reconduction du consortium EPEI-Attestor, vainqueur d’un long bras-de-fer pour emporter Casino mais au prix d’un démantèlement du groupe de distribution stéphanois, est mise en avant par certains créanciers.
Discussions avec l’Etat sur la cession des activités souveraines
Par ailleurs, suite à la lettre d’intention non engageante de l’Etat français, Atos a engagé des discussions avec l’Agence des participations de l’Etat (APE) au sujet de la cession de 100% des activités d’Advanced Computing, de Mission-Critical Systems et de Cybersecurity Products, jugées stratégiques par Paris et qui font partie de la division Big Data & Cybersécurité (BDS) du groupe. Ces activités stratégiques ont représenté un chiffre d’affaires d’environ 1 milliard d’euros en 2023, sur un total de 1,5 milliard d’euros pour l’ensemble des activités de BDS.
Les propositions de restructuration financière sont compatibles avec la lettre de l’Etat français, a indiqué Atos.
Paris envisage de faire appel à des partenaires industriels, qui n’ont pas été identifiés, pour le rachat de ces activités dont la valeur d’entreprise indicative est comprise entre 700 millions et 1 milliard d’euros. La semaine dernière, le groupe de technologies et de défense Thales s’est dit potentiellement intéressé par certains actifs d’Atos liés à la défense et à la sécurité, s’ils étaient disponibles à la vente. Ces activités réalisent un chiffre d’affaires annuel de 200 millions à 300 millions d’euros, avait précisé le directeur financier de Thales, Pascal Bouchiat.
Atos a par ailleurs signé un accord de financement intermédiaire de 100 millions d’euros avec un groupe de porteurs d’obligations et a indiqué faire des «progrès dans les discussions avec les banques et l’Etat français sur les 350 millions d’euros de financement intermédiaire restants».
Après avoir gagné jusqu'à près de 13% en début d'échanges malgré la dilution massive promise aux actionnaires, l’action Atos a fini en repli de 4,4%, à 2,07 euros.
A lire aussi: Atos a besoin de 1,1 milliard d'euros de liquidités, l'Etat veut reprendre certaines activités
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Anthropic règle un litige majeur sur le droit d’auteur en IA avec un accord à 1,5 milliard de dollars
New York - La start-up américaine d’intelligence artificielle (IA) Anthropic a accepté de verser au moins 1,5 milliard de dollars à un fonds d’indemnisation d’auteurs, ayants droit et éditeurs qui poursuivaient l’entreprise pour avoir téléchargé illégalement des millions de livres, selon un document de justice publié vendredi. Cet accord à l’amiable, d’un montant colossal, constitue une étape marquante dans le débat sur l’utilisation de données pour développer et entraîner les grands modèles d’IA générative. «Cet accord historique est le plus élevé pour une affaire de droits d’auteur», a commenté auprès de l’AFP l’avocat des détenteurs de droits, Justin Nelson, du cabinet Susman Godfrey. «C’est le premier de son genre dans l'ère de l’IA». Fin juin, le juge californien saisi du dossier avait néanmoins estimé que le fait d’alimenter un logiciel d’IA générative avec des oeuvres en théorie protégées par le droit d’auteur ne constituait pas une infraction. Il avait seulement retenu contre Anthropic le téléchargement et le stockage de livres issus de librairies pirates en ligne, reconnaissant la société californienne coupable de ne pas avoir acheté ces ouvrages. «Nous sommes en désaccord avec l’opinion du tribunal selon laquelle on peut séparer le téléchargement d’une oeuvre de son utilisation», a indiqué une porte-parole d’Anthropic. Mais «nous pensons que cet accord va nous permettre de nous concentrer sur notre mission essentielle, plutôt que sur un long contentieux», a-t-elle ajouté. Le montant sur lequel se sont accordées les parties sera au minimum de 1,5 milliard de dollars et pourrait augmenter si la liste définitive des livres concernés, qui n’est pas encore arrêtée, dépassait 500.000, auquel cas Anthropic verserait 3.000 dollars de plus par ouvrage. L’accord doit encore être homologué par le juge William Alsup. Une audience est prévue lundi au tribunal fédéral de San Francisco. «Un début» Cette transaction permet à Anthropic d'éviter un procès, qui devait démarrer début décembre pour déterminer le montant des dommages et intérêts. La start-up risquait d'être condamnée à débourser une somme bien supérieure à celle décidée avec les détenteurs de droit, au point de mettre en péril son existence même. L’accord «va assurer à chaque (plaignant) une indemnisation significative», a fait valoir Justin Nelson, «et il établit un précédent en matière de paiement des détenteurs de droits.» De nombreux autres dossiers sont encore en cours devant des tribunaux américains, initiés par des écrivains, musiciens ou éditeurs de presse pour utilisation non autorisée de leur production. Vendredi, deux écrivains ont lancé un recours, qu’ils souhaitent collectif, contre Apple, accusant le géant de la Silicon Valley d’avoir utilisé des oeuvres contenues dans des bibliothèques pirates pour entraîner les modèles d’IA intégrés dans ses appareils. La plupart des grands acteurs de l’IA générative s’appuient sur la notion juridique d’utilisation équitable («fair use» en anglais), susceptible de limiter l’application du droit de propriété intellectuelle. Dans sa décision de juin, le juge Alsup avait estimé qu’en entraînant ses modèles d’IA, baptisés Claude, avec des milliers de livres, Anthropic s’inscrivait dans le cadre de l’utilisation équitable. «Le principe juridique selon lequel le développement de l’IA sur des oeuvres protégées relève d’une utilisation équitable demeure intact», a souligné la porte-parole d’Anthropic. Cet accord «ne fait que régler un différend sur la façon dont certains documents ont été obtenus», a-t-elle poursuivi. En juin, dans une autre affaire de ce type, concernant Meta, devant la même juridiction, un autre magistrat fédéral avait donné raison au géant des réseaux sociaux, mais tout en expliquant que les plaignants auraient pu soulever des arguments recevables. Les créateurs de contenu, qu’il s’agisse de musique, de livres ou d’articles, s’inquiètent de voir la valeur marchande de leur travail s’effondrer avec l'émergence des interfaces d’IA générative. «Nous espérons qu’il s’agisse du premier exemple d’une longue série de sociétés d’IA à qui on demande des comptes pour le vol de contenu créatif», a réagi l’organisation Human Artistry Campaign, qui milite pour un développement responsable de l’IA. «Ce n’est qu’un début», a écrit l’association sur X, «mais il est marquant et historique.» Thomas URBAIN © Agence France-Presse -
Donald Trump rebaptise le Pentagone en « ministère de la Guerre » pour afficher la puissance américaine
Washington - Donald Trump a signé vendredi un décret visant à rebaptiser le ministère américain de la Défense en «ministère de la Guerre», ajoutant qu’il voulait par là envoyer un «message de victoire» et «de force» au reste du monde. Le président américain a laissé entendre qu’il pouvait se passer d’un vote du Congrès pour procéder à ce changement d’appellation. «Les mots comptent», a dit le chef du Pentagone Pete Hegseth, présent aux côtés de Donald Trump dans le Bureau ovale, assurant que cette nouvelle appellation devait permettre de «restaurer une éthique guerrière». Formellement, il s’agit pour l’instant d’une appellation «supplémentaire», selon un document distribué dès jeudi par la Maison Blanche. Un haut responsable du ministère a indiqué que le coût de cette opération, potentiellement très dispendieuse, deviendrait «plus clair» au fur et à mesure de sa mise en place. Peu après la signature du décret présidentiel, les mots «ministère de la Défense» ont été immédiatement retirés d’un mur dans le Pentagone, devant des caméras de télévision. Le site du ministère a été renommé et Pete Hegseth se présente désormais comme «ministre de la Guerre» sur X. «Nous allons soumettre (ce changement de nom) au Congrès», a prévenu Donald Trump. «Je ne sais pas (si les parlementaires voteront en ma faveur, ndlr), nous verrons bien, mais je ne suis pas sûre qu’ils aient besoin de le faire». «Trop défensif» Ce n’est pas la première fois que le républicain de 79 ans impose ses idées sans passer par la case législative. Son second mandat est marqué par une volonté assumée d'étendre le pouvoir présidentiel, à coups de décrets et de décisions empiétant sur les prérogatives du Congrès. Il a signé vendredi son 200e décret depuis son retour à la Maison Blanche en janvier. Le président des Etats-Unis avait déjà fait part de ce projet qui restaurerait une appellation ayant existé de 1789 à 1947. «Défense, c’est trop défensif, et nous voulons aussi être offensifs», avait-il déclaré. Depuis son retour à la Maison Blanche en janvier, Donald Trump a mobilisé l’armée pour imposer une image de puissance spectaculaire et combler son appétit de fastes militaires. Il a organisé un rare défilé le jour de son anniversaire, déployé la Garde nationale dans des villes dirigées par ses opposants, et ordonné une frappe exceptionnelle sur un bateau dans les Caraïbes dans le cadre de la lutte affichée contre le narcotrafic. Les démocrates dénoncent régulièrement ce recours aux militaires, révélateur selon eux d’une dérive autoritaire. Contre le «politiquement correct» Le président américain avait eu pendant son premier mandat une relation plutôt contrariée avec l’armée. Son ancien chef d'état-major, le général Marc Milley, l’a qualifié d’"aspirant dictateur». Des articles de presse avaient également attribué à Donald Trump des propos méprisants pour des militaires américains morts au combat. Cette fois, le dirigeant républicain a remanié l'état-major américain pour s’entourer de hauts gradés choisis par ses soins, et a nommé en la personne de Pete Hegseth un ministre à la loyauté farouche. Le chef du Pentagone, adepte d’un discours viriliste et d’opérations de communication musculeuses, a dit vendredi que l’objectif de l’armée américaine était d’atteindre «une létalité maximale, pas une létalité tiède». Il a dit vouloir aller à l’encontre du «politiquement correct». Aurélia END © Agence France-Presse