
Le regain d’inflation en France et en Espagne fait hésiter les marchés

Les places européennes reviennent sur terre mardi après la publication de données d’inflation supérieures aux attentes dans la zone euro. Après avoir nettement rebondi hier, les actions européennes sont hésitantes pour cette dernière séance de février.
En France, l’inflation harmonisée selon les normes européennes (IPCH) a atteint 7,2% sur un an en février contre 7% en janvier, selon l’Insee, la croissance des prix de l’alimentation et des services expliquant ce rebond. «L’inflation en France passera le pic plus tard qu’ailleurs, estiment les économistes d’Oxford Economics. Cependant, le fait que les anticipations de prix soient bien maîtrisées nous rend confiants dans le fait que l’inflation ne dérapera pas et qu’elle diminuera en 2023».
En Espagne, les prix sont aussi en hausse, l’IPCH atteignant 6,1% sur un an en février, contre 5,9% en janvier. Les prix plus élevés de l’électricité et une hausse des coûts de l’alimentation ont été les principaux moteurs de l’inflation, a indiqué l’INE, l’institut statistique espagnol. L’inflation cœur atteignant 7,7% sur un an, contre 7,5% en janvier. Il s’agit du deuxième mois consécutif de surprises à la hausse sur l’inflation. «Le risque d’un régime d’inflation élevée permanente est faible, tempère Oxford Economics. L’augmentation de l’indice des prix est exagérée par le fait que la définition nationale inclut les aliments transformés, tandis que l’inflation globale est en net recul par rapport au pic de 11% atteint en juillet.»
Ce mardi, l’indice Euro Stoxx 50 a évolué autour de son cours de la veille tandis qu’à Paris l’indice CAC 40 a cédé 0,4%. A Francfort l’indice Dax est également étale. Sur les marchés de taux, alors que les investisseurs continuent d’ajuster leurs anticipations de taux terminal pour la Banque centrale européenne (BCE) à désormais 4%, les rendements du Bund 10 ans et de l’OAT de même maturité s’écartaient de 6 points de base (pb) à 2,62% et 3,10% respectivement, leur plus haut depuis mi-2011. Les écarts avec les taux (spreads) des dettes périphériques sont stables. Après s’être nettement resserrés en début d’année les rendements des emprunts d’Etat sont repartis à la hausse avec les publications montrant que l’inflation était plus persistante, ce qui crédibilise le discours des banques centrales de devoir en faire davantage. Les taux 2 ans français et allemands, plus sensibles à la politique monétaire, ont pris 100 pb depuis mi-décembre, et sont désormais à leur plus haut depuis la crise financière de 2008.
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Politique monétaire
La BCE a beau estimer que le combat contre l’inflation est en passe d’être gagné, l’institution restera de fait durablement restrictive. Dans un entretien à Reuters, Philip Lane, le chef économiste de la BCE, a ainsi expliqué qu’il existait de nombreux indicateurs avancés indiquant de futures baisses des pressions inflationnistes. Le gouverneur a laissé entendre qu’une baisse des anticipations d’inflation pourrait avoir lieu dès le 16 mars, mais que la prochaine hausse de taux de 50 pb ne sera pas remise en cause.
Toutefois, la banque centrale maintiendra ses taux à un niveau restrictif pour «un bon nombre de trimestres» avant de les normaliser, a tempéré l’économiste. Trois critères devront être respectés : les projections d’inflation de la BCE à trois ans devront être plus faibles ; l’inflation sous-jacente devra elle aussi être moins forte ; et l’institution doit constater que sa politique monétaire est efficace. Ces déclarations font écho à celles de Christine Lagarde. Lundi, la présidente de la BCE a rappelé à l’Economic Times que l’institution ramènerait l’inflation à son objectif, même s’il faudrait pour cela remonter de nouveau les taux.
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