
La semaine prochaine, tous les regards se tourneront vers la Fed


Après la Banque centrale européenne (BCE), place à la Réserve fédérale (Fed). La décision de politique monétaire de la banque centrale américaine constituera la semaine prochaine le principal événement pour les marchés, qui attendent également les annonces de plusieurs autres banques centrales et les indices PMI de septembre dans la zone euro et aux Etats-Unis.
Si les avis des investisseurs étaient partagés concernant la BCE, qui a relevé ses taux de 25 points de base jeudi pour la dixième et peut-être dernière fois de ce cycle, les investisseurs sont convaincus que la Fed laissera ses taux inchangés ce mois-ci.
Leur attention se concentrera donc sur les indications prospectives de la banque centrale et ses projections de taux («dot plot») pour les mois à venir. Les économistes jugent possible une nouvelle hausse d’un quart de point de pourcentage du taux des fonds fédéraux avant la fin de l’année, l’inflation ayant accéléré aux Etats-Unis en août et les cours du pétrole poursuivant leur ascension.
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Les derniers chiffres de l’inflation outre-Atlantique «renforcent notre conviction que le retour de l’inflation proche de la cible de la Fed prendra du temps et que la Fed laissera la porte ouverte à des taux encore plus élevés», commente Xavier Chapard, stratégiste chez la Banque Postale Asset Management.
Selon l’expert, «si l'économie [américaine, ndlr] continue de résister aussi bien, le risque d’une nouvelle hausse de taux au cours du quatrième trimestre ne peut être écarté».
Selon l’outil FedWatch de CME Group, la probabilité d’un statu quo sur les taux la semaine prochaine est évaluée à 97%, tandis que celle d’un tour de vis monétaire en novembre ou décembre s'établit autour de 35%.
Après la Fed mercredi soir, les marchés suivront les décisions de nombreuses autres banques centrales, du Brésil au Japon en passant par l’Angleterre, la Suisse, la Suède et la Norvège. Les investisseurs scruteront également les annonces de la banque centrale de Turquie, qui pourrait poursuivre ses hausses de taux sous l'égide de la gouverneure Hafize Gaye Erkan.
Au chapitre des indicateurs, les investisseurs surveilleront lundi les projections macroéconomiques de la Banque de France pour les années 2023, 2024 et 2025, puis mardi les chiffres définitifs de l’inflation en août en zone euro. Vendredi, l’attention sera centrée sur les premières estimations des indices PMI de septembre dans la zone euro et aux Etats-Unis, qui fourniront aux investisseurs des indications sur les tendances économiques en cette fin de troisième trimestre.
Société Générale lève le voile sur sa nouvelle stratégie
Du côté des entreprises cotées, la Société Générale sera en tête d’affiche lundi. Le directeur général de la banque, Slawomir Krupa, dévoilera depuis Londres une nouvelle feuille de route stratégique et financière aux investisseurs. Cette présentation devrait s’articuler autour de trois objectifs prioritaires, annoncés en mars dernier : allocation et utilisation performantes du capital, qualité d’exécution de la feuille de route du groupe à long terme et des projets stratégiques en cours, et amélioration structurelle des performances opérationnelles et de la rentabilité.
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Lundi également, la foncière spécialiste des plateformes logistiques Argan, le fabricant de solutions de découpe des matériaux souples Lectra et le fondeur de semi-conducteurs X-Fab intégreront l’indice SBF 120, alors que le distributeur en difficulté Casino et la société de capital-investissement Antin Infrastructure Partners en seront évincés.
Les investisseurs resteront par ailleurs attentifs à l'évolution du mouvement social visant les constructeurs automobiles Stellantis, General Motors et Ford aux Etats-Unis. Dans la nuit de jeudi à vendredi, le syndicat United Auto Workers (UAW) a amorcé un mouvement de grève dans trois usines, une de chacun des trois groupes, les négociations sur une nouvelle convention collective d’une durée de quatre années n’ayant pas abouti à la date butoir. Un conflit social prolongé pourrait avoir des conséquences néfastes sur les résultats des trois grands fabricants de véhicules, mais aussi sur l'économie américaine.
Après l’introduction en Bourse (IPO) réussie du concepteur britannique de microprocesseurs Arm, les investisseurs surveilleront les projets d’IPO de la plateforme en ligne de livraison de courses Instacart et de la société de logiciels d’automatisation du marketing Klaviyo. Si l’intérêt des investisseurs pour les introductions en Bourse se confirmait, d’autres entreprises pourraient tenter leur chance dans les prochains mois.
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