
Coup de chaud sur les marchés malgré le soutien de la Fed à SVB

Les places boursières européennes accusent de lourdes pertes ce lundi à l’ouverture malgré l’annonce dimanche soir d’un soutien du Trésor américain et de la Réserve fédérale américaine (Fed) au système bancaire pour éviter que l’effondrement de la Silicon Valley Bank (SVB) ne se transforme en crise systémique.
L’indice EuroStoxx 50 accentuait ses pertes une heure après les premiers échanges étales, chutant de 3,3%. A Paris, le CAC 40 cédait 2,9% et le Dax 3,2% à la Bourse de Francfort. Toutes les valeurs du CAC 40 sont dans le rouge. Les places boursières d’Europe du Sud corrigeaient encore davantage. A Madrid, l’indice Ibex dégringolait de 4% et le FTSE Mib de 4,6% à la Bourse de Milan.
A lire aussi: L’électrochoc SVB met la finance sous tension
Après avoir anticipé un net rebond à Wall Street à l’ouverture ce lundi dans les premiers échanges en Asie après les annonces des autorités américaines, les futures sur les indices américains prévoient une baisse également à la Bourse de New York.
Le secteur financier est toujours le plus affecté ce lundi sur les marchés, les investisseurs continuant d’examiner les conséquences potentielles de la défaillance de la banque américaine SVB. L’indice Stoxx 600 Banks s’effondre de 5,3%. A Paris, les banques accusent les plus importantes pertes : la Société Générale chute de 5,9% et BNP Paribas de 5,7%. Axa recule quant à elle de 5,2%. Ailleurs en Europe, l’action Deutsche Bank cède 6,9%, Unicredit 5,25%, Barclays 5% et Santander 7,9%.
Outre-Atlantique, les marchés actions ont finalement ouvert en baisse modérée et étaient revenus dans le vert deux heures après les premiers échanges. Les investisseurs parient en effet sur une inflexion de la politique monétaire restrictive de la Fed.
Lundi, le président américain Joe Biden a tenté, à son tour, de rassurer en indiquant qu’il ferait «tout ce qui est nécessaire» pour que les banques restent «solides».
Des propos qui n’ont toutefois pas empêché la déroute de plusieurs «petits» établissements américains. Western Alliance Bancorporation s’effondrait de 74% à 16h, First Republic Bank plongeait de 76% et Comerica abandonnait près de 30%.
Bond de la volatilité
Les indices de volatilité bondissent comme un signe d’un début de panique dans le marché. L’indice Vix de volatilité implicite de l’indice S&P 500 monte de nouveau à 27, après avoir atteint 28 dans la matinée. Il est à son plus haut depuis octobre 2022. Il en est de même pour l’indice VStoxx de volatilité de l’indice Euro Stoxx 50 en nette progression à 26,9, également au plus haut depuis l’automne dernier.
Sur les marchés de taux, les opérateurs commencent à intégrer la possibilité que la Fed n’augmente pas du tout ses taux lors de sa prochaine réunion le 22 mars, ce que pensent également les stratégistes de Goldman Sachs. Ce matin, la probabilité d’un statu quo la semaine prochaine est passée de zéro en début de séance à 50% désormais. La semaine passée, les investisseurs penchaient même à 75% pour une hausse de 50 points de base (pb).
Les courbes de taux sont également affectées par ces mouvements. Les taux courts, plus sensibles aux évolutions de la politique monétaire, s’effondrent sur la courbe américaine, le rendement des Treasuries 2 ans chutant ce lundi de 36 pb, à 4,22% (-80 pb depuis jeudi), et un plus bas depuis fin janvier dernier. Le rendement à 10 ans baisse de 14 pb, à 3,55%, ces obligations bénéficiant d’achats de protection par les investisseurs. Dans la zone euro, les rendements des emprunts d’Etat à court terme allemands baissent également de 35 pb, à 2,72%. Le Bund 10 ans cède 22 pb, à 2,27%. Le rendement de l’OAT 10 ans recule de 20 pb, à 2,81%.
Sur le marché des changes, le dollar recule de 0,4% face à un panier de devises. L’euro s’apprécie à 1,0674 dollar (+0,3%).
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Immigration clandestine : raid policier dans une usine Hyundai-LG aux Etats-Unis, près de 500 arrestations
Washington - Près de 500 personnes, dont une majorité de Sud-Coréens, ont été arrêtées par la police de l’immigration dans une usine de fabrication de batteries des groupes sud-coréens Hyundai et LG dans l’Etat de Géorgie (sud-est), soupçonnées de travailler illégalement aux Etats-Unis. Le raid, mené jeudi, résulte d’une «enquête pénale liée à des accusations de pratiques d’embauche illégales et à de graves infractions fédérales», a expliqué vendredi Steven Schrank, un agent du service d’enquêtes du ministère américain de l’Intérieur, au cours d’une conférence de presse. Il s’agit de «la plus importante opération des forces de l’ordre sur un même site de toute l’histoire du service des +Homeland Security Investigations+ (+Enquêtes sur la sécurité intérieure+)», a-t-il affirmé, s’exprimant d’Atlanta, dans l’Etat de Géorgie. Les 475 personnes arrêtées dans cette usine, située dans la ville d’Ellabell, se «trouvaient aux Etats-Unis de manière illégale» et «travaillaient illégalement», a affirmé M. Schrank, soulignant que la «majorité» d’entre elles étaient de nationalité sud-coréenne. Sollicité par l’AFP aux Etats-Unis, le constructeur automobile a répondu être «au courant du récent incident» dans cette usine, «surveiller étroitement la situation et s’employer à comprendre les circonstances spécifiques» de cette affaire. «A ce stade, nous comprenons qu’aucune des personnes détenues n'était directement employée par le groupe Hyundai», a-t-il poursuivi, assurant donner «priorité à la sécurité et au bien-être de quiconque travaille sur ce site et au respect de toutes les législations et réglementations». De son côté, LG Energy Solution a affirmé suivre «de près la situation et recueillir toutes les informations pertinentes». «Notre priorité absolue est toujours d’assurer la sécurité et le bien-être de nos employés et de nos partenaires. Nous coopérerons pleinement avec les autorités compétentes», a ajouté cette entreprise. La Corée du Sud, la quatrième économie d’Asie, est un important constructeur automobile et producteur de matériel électronique avec de nombreuses usines aux Etats-Unis. Mission diplomatique Une source proche du dossier avait annoncé quelques heures plus tôt, de Séoul, qu’"environ 300 Sud-Coréens» avaient été arrêtés pendant une opération du Service de l’immigration et des douanes américain (ICE) sur un site commun à Hyundai et LG en Géorgie. De son côté, l’agence de presse sud-coréenne Yonhap avait écrit que l’ICE avait interpellé jusqu'à 450 personnes au total. Le ministère sud-coréen des Affaires étrangères avait également fait d'état d’une descente de police sur le «site d’une usine de batteries d’une entreprise (sud-coréenne) en Géorgie». «Plusieurs ressortissants coréens ont été placés en détention», avait simplement ajouté Lee Jae-woong, le porte-parole du ministère. «Les activités économiques de nos investisseurs et les droits et intérêts légitimes de nos ressortissants ne doivent pas être injustement lésés dans le cadre de l’application de la loi américaine», avait-il poursuivi. Séoul a envoyé du personnel diplomatique sur place, avec notamment pour mission de créer un groupe de travail afin de faire face à la situation. Les autorités sud-coréennes ont également fait part à l’ambassade des Etats-Unis à Séoul «de (leur) inquiétude et de (leurs) regrets» concernant cette affaire. En juillet, la Corée du Sud s'était engagée à investir 350 milliards de dollars sur le territoire américain à la suite des menaces sur les droits de douane de Donald Trump. Celui-ci a été élu pour un second mandat en novembre 2024, en particulier sur la promesse de mettre en oeuvre le plus important programme d’expulsion d’immigrés de l’histoire de son pays. Depuis, son gouvernement cible avec la plus grande fermeté les quelque onze millions de migrants sans papiers présents aux Etats-Unis. Au prix, selon des ONG, des membres de la société civile et jusqu’aux Nations unies, de fréquentes violations des droits humains. D’Atlanta, le Bureau de l’alcool, du tabac, des armes à feu et des explosifs (ATF) a expliqué sur X avoir participé à l’arrestation d’environ 450 «étrangers en situation irrégulière» au cours d’une opération dans une usine de batteries, une coentreprise entre Hyundai et LG. Selon son site internet, Hyundai a investi 20,5 milliards de dollars depuis son entrée sur le marché américain en 1986 et compte y investir 21 milliards supplémentaires entre 2025 et 2028. L’usine d’Ellabell a été officiellement inaugurée en mars, avec l’objectif de produire jusqu'à 500.000 véhicules électriques et hybrides par an des marques Hyundai, Kia et Genesis. Elle devrait employer 8.500 personnes d’ici à 2031. © Agence France-Presse