
Les banques françaises rebondissent avec leurs homologues américaines

La crise bancaire du mois de mars n’est pas encore totalement effacée pour les valeurs financières, mais pas loin. Vendredi dans l’après-midi, les trois banques françaises cotées étaient en tête de l’indice CAC 40, s’adjugeant entre 2% et 4%. BNP Paribas et le Crédit Agricole ne perdent désormais plus qu’entre 4% et 7% en Bourse depuis le 8 mars, juste avant la chute de la banque américaine SVB, et s’adjugent 11% depuis le début de l’année. La Société Générale demeure en retrait. Son action abandonne encore 17% en un peu plus d’un mois et reste dans le rouge de 4% en 2023.
Au pire de la crise, BNP Paribas avait perdu jusqu’à 27% sur son niveau du 8 mars, le Crédit Agricole 12% et la Société Générale 29%.
CAC 40 record
Les banques françaises ont bénéficié vendredi de la publication de résultats trimestriels rassurants par leurs homologues américaines. JPMorgan a publié un profit net en hausse de 52%, Wells Fargo a vu le sien bondir de 31% et Citi a annoncé une progression de 7%. Autant de signes indiquant que le secteur est parvenu à surmonter les turbulences financières du mois de mars qui ont vu la chute de trois banques américaines et de Credit Suisse.
Prenant le relai de LVMH, les trois banques du CAC 40 ont poussé l’indice parisien vers de nouveaux sommets. Après avoir franchi la barre des 7.500 points pour la première fois de son histoire vendredi à l’ouverture, il a inscrit un nouveau record historique peu avant 16 heures, à 7.533,41 points.
BNP Paribas publiera ses résultats trimestriels le 3 mai prochain, le Crédit Agricole le 10 et la Société Générale le 12.
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Londres - Le parti britannique d’extrême droite Reform UK ouvre vendredi son congrès annuel dans une ambiance qui s’annonce festive: ses partisans sont de plus en plus convaincus que son chef, l’ex-champion du Brexit Nigel Farage, pourrait devenir le prochain Premier ministre. Reform UK a seulement 4 députés à la chambre des Communes sur un total de 650, mais sa popularité n’a cessé de grandir depuis les dernières élections législatives, qui ont porté les travaillistes au pouvoir en juillet 2024. Depuis des mois, la formation est en tête des intentions de vote dans les sondages et l'écart se creuse avec les travaillistes. Pour Nigel Farage, Reform UK, l’ancien «Brexit Party», est le véritable parti d’opposition au gouvernement. Les prochaines législatives ne sont pas prévues avant 2029 mais, lors des dernières élections locales, en mai, il a remporté des conseils régionaux (12), réussissant ainsi à s’implanter dans les territoires. Et des conservateurs rejoignent désormais les rangs de Reform, comme Nadine Dorries, ministre de la Culture sous Boris Johnson, en 2021 et 2022. «Le parti conservateur est mort», a-t-elle déclaré jeudi en annonçant sa défection. Dans un contexte plus général de montée des extrêmes droites en Europe, le parti affirme compter près de 240.000 membres, contre 80.000 il y a un an. «Il est temps pour nous de passer à l'étape suivante en tant que parti», proclame Nigel Farage dans le programme du congrès, qui se tient vendredi et samedi à Birmingham (centre). Immigration Le leader charismatique de 61 ans prononcera son discours vendredi à 16H00 (15H00 GMT), deux jours après un passage éclair à Washington. Il a témoigné devant le Congrès américain sur le sujet de la liberté d’expression, comparant le Royaume-Uni à la Corée du Nord, et a été reçu dans le bureau ovale par son allié Donald Trump, qu’il se vante d’avoir «toujours soutenu». Le congrès va représenter un moment «important» pour Reform UK et son chef Nigel Farage, commente Anand Menon, politologue à l’université de King’s College à Londres. Reform UK doit montrer «qu’il est professionnel, capable d’organiser un congrès donnant l’impression qu’il pourrait gouverner» le pays, dit-il à l’AFP. Déjà, fin août, le parti a donné une grande conférence de presse sur l’immigration, son sujet de prédilection. Clairement inspiré par Donald Trump, Nigel Farage a promis d’expulser jusqu'à 600.000 migrants en cinq ans s’il était élu. L'été a été marqué par des rassemblements anti-immigration devant des hôtels hébergeant des demandeurs d’asile en Angleterre. Le gouvernement a accusé Nigel Farage, qui a appelé les Britanniques à manifester, d’attiser les tensions. L’immigration irrégulière, avec la «colère grandissante» qu’elle suscite, représente «une véritable menace pour l’ordre public», a-t-il affirmé. Nigel Farage, l’ex-député européen qui a été si fier d’avoir «obtenu l’indépendance du Royaume-Uni» avec le Brexit, peut-il vraiment devenir le prochain Premier ministre du Royaume-Uni? Pour Anand Menon, «c’est encore loin, mais c’est tout à fait possible». «Homme idéal» Il a réussi à convaincre bon nombre d’anciens électeurs conservateurs, comme Sophie Preston-Hall, propriétaire d’une petite entreprise de recrutement, qui a pris pour la première fois sa carte dans un parti. Pour cette femme de 52 ans, c’est sûr "à 100%": Nigel Farage sera le prochain dirigeant du Royaume-Uni. «C’est l’homme idéal pour le poste. L’ambiance est sans précédent. Nous nous préparons à gouverner», s’enthousiasme-t-elle. Eduqué dans les meilleures écoles privées, Nigel Farage a commencé sa carrière dans la finance à Londres. Cet ancien conservateur, qui a créé le parti UKIP (parti pour l’indépendance du Royaume-Uni) en 1993, a été député européen de 1999 à 2020. Peaufinant désormais son image - on le voit moins qu’avant avec une cigarette ou une bière à la main -, il a vu son capital sympathie augmenter en 2023 après un passage dans l'émission de télé-réalité «I’m a celebrity», durant laquelle il a notamment été enfermé dans une boîte avec d'énormes serpents, et ce alors qu’il était dans un creux de sa carrière politique. Commentateur sur la chaîne conservatrice GB News, il est suivi sur TikTok par 1,3 million d’abonnés, plus que toute autre personnalité politique britannique. Caroline TAÏX © Agence France-Presse