
Le profit net du Crédit Agricole dépasse 1,2 milliard d’euros au premier trimestre

La banque Crédit Agricole SA, ou CASA, a annoncé mercredi que son résultat avait plus que doublé au premier trimestre, dépassant largement les attentes des analystes. A la Bourse de Paris, l’action gagnait plus de 4% en début de matinée.
Le bénéfice net part du groupe publié a atteint 1,23 milliard d’euros sur les trois premiers mois de 2023, tandis que le résultat du premier trimestre 2022 avait été affecté par d’importantes provisions liées à l’exposition de CASA à la Russie ainsi que par une dépréciation comptable sur sa filiale ukrainienne.
Le résultat net sous-jacent de CASA a progressé de 61,5%, à 1,25 milliard d’euros. Le consensus Factset tablait sur 731 millions d’euros.
Ce résultat a été porté par le dynamisme des différents métiers qui permet à la banque de traverser les cycles. «Le modèle de la banque universelle apporte de la stabilité de par la diversité de l’activité. Le Crédit Agricole est la banque de la multi-universalité et est attachée à servir tous les marchés et tous les publics, du particulier à l’entreprise, de l’entrée de gamme à la gestion de fortune», a expliqué Philippe Brassac, le directeur général de CASA.
Le produit net bancaire soutenu par la BFI
Les revenus sous-jacents de CASA, retraités sous la norme comptable IFRS 17, ont progressé de 10,4% au premier trimestre, à 6,15 milliards d’euros. Ils dépassent ainsi les attentes des analystes, le consensus Factset tablant sur 5,8 milliards d’euros.
Le produit net bancaire (PNB) a été essentiellement tiré par la banque de financement et d’investissement (BFI). Crédit Agricole CIB a vu ses revenus progresser de 20% au premier trimestre, à 1,69 milliard d’euros, en particulier grâce au trading obligataire (fixed income) (+42%), soutenu par la volatilité sur les marchés et la reprise des émissions obligataires en début d’année. Grâce au retour des taux positifs, Caceis, la filiale de CASA spécialisée dans la fourniture de services financiers aux investisseurs institutionnels, a vu sa marge nette d’intérêt multipliée par deux. Ses revenus ont progressé de 15%, à 360 millions d’euros.
A lire aussi: Les banques françaises sont confrontées à un début d’année chahuté
Le PNB a également été soutenu par le pôle gestion d'épargne et assurances (+11% en données publiées), en particulier l’activité d’assurance (+ 32,5% à 711 millions d’euros) qui a bénéficié d’un effet de base favorable et d’un dynamisme commercial record en dommages. Le taux d'équipement des clients dans les caisses régionales en assurance automobile et habitation a atteint 43% à fin mars, en hausse de 0,5 point de pourcentage, et 27% chez LCL en hausse de 0,9 point.
La gestion de fortune a progressé de 20% à 261 millions d’euros, tandis que la gestion d’actifs portée par Amundi a subi un recul de 5%, à 773 millions d’euros, en raison de la baisse des commissions de surperformance.
La banque de proximité en France est restée pénalisée par la hausse du coût des ressources du fait de la revalorisation du taux du livret A. Les revenus de LCL ont reculé de 5%, à 936 millions d’euros. La performance de la banque de proximité à l’international, particulièrement en Italie (+22,9%), en Pologne et en Egypte, «compense le pincement des marges d’intérêt en France», a souligné Philippe Brassac. Au total, le PNB publié de la banque de proximité a progressé de 7%. Pénalisés par la hausse du coût de refinancement sur le crédit à la consommation, les services financiers spécialisés ont accusé une baisse de 2%.
Révision à la baisse de l’objectif de coefficient d’exploitation
Le coefficient d’exploitation de CASA est tombé à 54,1% au premier trimestre, bénéficiant de l’entrée en vigueur de la norme comptable IFRS 17 «qui efface des volumes de coûts comme des volumes de revenus», a indiqué Jérôme Grivet, directeur général délégué en charge du pilotage et du contrôle.
CASA a revu son objectif pour le coefficient d’exploitation à la baisse, de 60% à 58% dans le cadre de son plan à horizon 2025. Les charges ont progressé de 2,4% seulement sur le trimestre, grâce au recul de la contribution au Fonds de résolution unique (FRU), assise sur le montant des dépôts en Europe (-19,4%).
A lire aussi: Fraude aux dividendes : le Crédit Agricole aurait négocié avec le fisc
CASA affiche au premier trimestre un ratio de capital CET1 de 11,6%, soutenu par un effet favorable de 30 points de base lié à la norme IFRS 17 et en ligne avec la trajectoire définie par le groupe.
CASA a indiqué que son exposition à la Russie avait été ramenée de 4,6 milliards d’euros au moment de l’invasion de l’Ukraine, en février 2022, à 2,4 milliards d’euros au 30 avril 2023.
Le coût du risque est ressorti en dotation nette de -374 millions d’euros, en amélioration de 31,4% par rapport au premier trimestre 2022.
Plus d'articles du même thème
-
Le partage des profits des grandes entreprises se démocratise avec le temps
Les sociétés du SBF 120 ont versé 6% de leurs bénéfices 2024 au titre de la participation, de l'intéressement ou de l'abondement. -
Arkéa et Bpifrance se lancent dans le financement de la défense
Cette nouvelle solution de financement court terme baptisée Avance Défense + aidera à financer et sécuriser la trésorerie des PME et ETI qui conçoivent et produisent des équipements de défense. -
La banque suédoise Noba veut rejoindre la Bourse de Stockholm
Le groupe opérant sous les marques Nordax Bank, Bank Norwegian et Svensk Hypotekspension veut se valoriser 3,2 milliards d’euros à l’occasion d’une introduction au Nasdaq Stockholm.
Sujets d'actualité
ETF à la Une

BNP Paribas AM se dote d’une gamme complète d’ETF actifs
- Boeing essaie de contourner la grève en cours dans ses activités de défense
- Revolut s’offre les services de l’ancien patron de la Société Générale
- Le rachat de Mediobanca menace la fusion des gestions de Generali et BPCE
- Zucman contre Mistral, la France qui perd et la France qui gagne
- La perspective d'une rotation d'actifs chez Safran satisfait les investisseurs
Contenu de nos partenaires
-
Wall Street clôture à des sommets, renforcée par l’espoir d’une baisse des taux de la Fed
Washington - La Bourse de New York a touché des sommets en clôture jeudi, alors que des nouveaux indicateurs économiques sont venus conforter les attentes des investisseurs quant à un assouplissement monétaire de la Fed. Les trois indices vedettes de Wall Street ont terminé sur de nouveaux records: le Dow Jones a gagné 1,36% à 46.108,00 points, l’indice Nasdaq a progressé de 0,72% à 22.043,07 points et l’indice élargi S&P 500 a avancé de 0,85% à 6.587,47 points. «Le marché pousse un soupir de soulagement», commente auprès de l’AFP Adam Sarhan, de 50 Park Investments. En cause: «les données économiques sur l’emploi (...) renforcent les probabilités d’une baisse des taux d’intérêt d’ici la fin de l’année et au-delà», résume Jose Torres, d’Interactive Brokers. Les investisseurs ont porté leur attention sur les demandes hebdomadaires d’allocations chômage, qui sont ressorties au plus haut depuis 2021. Ces dernières ont accéléré à 263.000, alors que les analystes s’attendaient à une stabilisation. L’indice des prix à la consommation d’août est, lui, ressorti en hausse de +0,4% sur un mois, après +0,2% en juillet, selon le ministère américain du Travail, soit légèrement au-dessus des attentes du marché. Sur un an, l’inflation a aussi accéléré à +2,9%, contre +2,7% un mois plus tôt, un chiffre cette fois en ligne avec les prévisions des analystes. La grande majorité des acteurs du marché estiment toutefois que la banque centrale américaine (Fed) baissera ses taux d’un quart de point lors de sa prochaine réunion prévue les 16 et 17 septembre. Non pas parce que l’inflation semble en passe d'être maîtrisée, mais parce que le marché du travail paraît fragile, un point d’attention qui fait aussi partie du mandat de l’institution. Les investisseurs s’attendent également à des baisses lors des réunions d’octobre et de décembre, qui ramèneront les taux dans une fourchette comprise entre 3,50% et 3,75%. «Si la Fed baisse ses taux, le coût des activités commerciales diminue», ce qui «stimule à la fois l'économie réelle et Wall Street», souligne M. Sarhan, d’où l’enthousiasme de la place new-yorkaise. «Cependant, la Fed va agir (...) en évaluant les risques et les avantages» tout au long du processus, ajoute l’analyste. Dans ce contexte, sur le marché obligataire, le rendement des emprunts d’Etat américains à échéance 10 ans se détendait par rapport à la clôture mercredi, à 4,02% vers 20H15 GMT contre 4,05%. Au tableau des valeurs, le groupe de médias Warner Bros Discovery a été propulsé (+28,95% à 16,17 dollars) après des informations de presse assurant que son concurrent Paramount Skydance pourrait le racheter, et former ainsi un mastodonte du divertissement. Selon le Wall Street Journal, Paramount Skydance (Nickelodeon, MTV, Paramount) serait prêt à s’emparer de la majorité des actions du conglomérat rassemblant entre autres le studio de cinéma Warner Bros et les chaînes de télévision HBO et CNN. L’action Paramount Skydance s’est envolée de 15,55% à 17,46 dollars. Le spécialiste suédois du paiement fractionné Klarna (-6,15% à 43,00 dollars) a été boudé pour son deuxième jour de cotation à Wall Street. Son introduction en Bourse, très attendue, lui a permis de lever plus d’un milliard de dollars. Le géant technologique Oracle a perdu du terrain (-6,25% à 307,82 dollars) après son envolée de la veille, provoquée par des prévisions colossales pour ses centres de données. Nasdaq © Agence France-Presse -
Wall Street bat des records, portée par l’espoir d’un assouplissement des taux de la Fed
Washington - La Bourse de New York a touché des sommets en clôture jeudi, alors que des nouveaux indicateurs économiques sont venus conforter les attentes des investisseurs quant à un assouplissement monétaire de la Fed. Les trois indices vedettes de Wall Street ont terminé sur de nouveaux records: le Dow Jones a gagné 1,36% à 46.108,00 points, l’indice Nasdaq a progressé de 0,72% à 22.043,07 points et l’indice élargi S&P 500 a avancé de 0,85% à 6.587,47 points. Nasdaq © Agence France-Presse -
Cuba : fin du black-out, l’électricité est revenue après la cinquième panne en un an
La Havane - Le courant a été rétabli à Cuba, a annoncé jeudi le ministère de l’Energie et des mines, au lendemain d’une coupure générale, la cinquième en moins d’un an. «Le réseau électrique national est désormais rétabli», a fait savoir le ministère sur le réseau social X. En début de matinée, la compagnie nationale d'électricité avait annoncé que le courant était à nouveau disponible dans 11 provinces sur 15. Dans la capitale, la circulation et les activités ont repris quasiment normalement, a constaté l’AFP. «Le courant est revenu à 3h30 (7h30 GMT) du matin. Nous nous en sommes aperçus parce que nous avions laissé toutes les lumières allumées pour le savoir», a raconté à l’AFP Maria Beltran, 58 ans, qui vit dans un quartier populaire de l’ouest de La Havane. «Hier, ce n’a pas été facile. Nous sommes restés chez nous (...) assis dans un fauteuil toute la journée», a-t-elle ajouté, alors que ces coupures générales paralysent la vie économique de l'île et chamboulent la vie quotidienne des habitants. Mercredi matin, un arrêt de la centrale électrique Antonio Guiteras, la plus importante du pays, située au centre de l'île, a provoqué la déconnexion du système électrique sur l’ensemble du pays. Les autorités ont précisé par la suite que la coupure était due à un signal erroné de surchauffe dans la chaudière de la centrale. Depuis octobre 2024, l'île communiste a ainsi subi cinq pannes généralisées, dont certaines ont duré plusieurs jours. Cette dernière coupure a duré un peu plus de 24 heures. Cuba est en proie depuis cinq ans à une profonde crise économique, avec un manque cruel de devises, et le système électrique vétuste souffre d’avaries fréquentes et de pénuries de combustible. Les huit centrales électriques du pays ont presque toutes été inaugurées dans les années 1980 et 1990. Elles tombent régulièrement en panne ou doivent être arrêtées pour de longues semaines de maintenance. L’installation récente de trente parcs photovoltaïques, soutenue par la Chine, sur les 52 prévus pour cette année, n’a pas permis pour l’heure de faire diminuer les coupures. Pendant les fortes chaleurs l'été, lorsque la consommation atteint des pics à cause de l’utilisation de la climatisation, les délestages se sont multipliés. Selon les autorités, ces coupures programmées ont duré en moyenne près de quinze heures par jour en août et seize heures en juillet, dans tout le pays. Cuba traverse sa pire crise économique depuis trois décennies. Aux faiblesses structurelles de son économie planifiée et centralisée s’ajoutent l'échec d’une réforme monétaire récente et un renforcement de l’embargo américain, en vigueur depuis 1962. © Agence France-Presse