BNP Paribas s’allie à la pépite française Mistral AI dans l’intelligence artificielle
La plus grande banque française avait déjà participé aux deux dernières levées de fonds de la start-up spécialisée dans l’intelligence artificielle.
La star française de l’IA, Mistral AI, poursuit ses partenariats emblématiques et BNP Paribas entre de plain-pied dans l’univers de l’intelligence artificielle.
Mercredi matin, les deux sociétés ont annoncé avoir signé un partenariat pluriannuel. Aucun détail financier n’a été révélé mais il permettra au groupe dirigé par Jean-Laurent Bonnafé «d’accéder aux modèles commerciaux actuels et futurs de Mistral AI dans tous les métiers de la banque».
BNP Paribas indique avoir commencé à expérimenter les modèles de Mistral AI en septembre 2023. L’expérience s'étant révélée concluante, elle a été élargie à l’ensemble du groupe en février 2024.
La banque a aussi participé aux deux derniers tours de table de Mistral AI, en décembre et juin derniers. La dernière levée de fonds avait valorisé la start-up quelque 5,8 milliards d’euros, soit, à titre de comparaison, 32% de la capitalisation actuelle de la Société Générale.
L’IA pourrait bouleverser la finance
Le secteur financier semble particulièrement propice à l’intégration des nouvelles technologies d’intelligence artificielle générative propulsées sur le devant de la scène par ChatGPT fin 2022. Selon une étude d’Antonin Bergeaud, enseignant chercheur à HEC, six des dix métiers les plus automatisables en France sont des métiers de la finance. Une recherche du World Economic Forum de septembre dernier estimait que plus de 32% des tâches dans «les services financiers et marchés de capitaux» et «l’assurance et la gestion de l’épargne retraite» étaient automatisables. Le secteur ne s’y trompe d’ailleurs pas et multiplie les annonces en lien avec l’IA, de Morgan Stanley à la Société Générale.
«L’IA générative représente un potentiel significatif pour enrichir l’offre client notamment dans la vente, le trading ou encore la recherche», a estimé Olivier Osty, Responsable de BNP Paribas Global Markets, cité dans le communiqué.
A lire aussi: Avec l’IA générative, les banques et les assureurs comptent gagner en productivité
Pour Mistral AI aussi, ce partenariat est important. Il vient renforcer la crédibilité de la start-up française dans sa volonté de rivaliser avec les géants américains du secteur. En France, les technologies du groupe cofondé et dirigé par Arthur Mensch sont déjà utilisées par le géant du fret et de la logistique CMA CGM, qui a d’ailleurs participé aux dernières levées de fonds du groupe. Il a également, et surtout, signé un partenariat avec Microsoft en février dernier.
«Notre collaboration avec BNP Paribas représente une étape importante vers la réalisation de la mission de Mistral AI qui consiste à rendre l’IA accessible à tous (…) J’ai hâte de renforcer ce partenariat, alors que nous continuons à développer des cas d’usage innovants qui redéfiniront l’avenir des services financiers», a déclaré Arthur Mensch dans un communiqué.
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Médicaments non utilisés : jusqu'à 1,7 milliard d'euros gaspillés chaque année selon la Cour des comptes
Paris - Les médicaments prescrits en ville mais non consommés représentent chaque année en France entre 561 millions et 1,7 milliard d’euros, selon une évaluation de la Cour des comptes publiée jeudi qui appelle à identifier les produits les plus jetés et les raisons de ce gaspillage. A ce jour, «les modalités de collecte et de traitement des médicaments non utilisés ne permettent pas de connaître de manière précise les montants et la nature des dépenses de médicaments qui auraient pu être évités», souligne la Cour des comptes. Son évaluation des coûts a été réalisée à partir des quantités de médicaments non utilisés collectées par l’organisme Cyclamed chargé de leur récupération. La facture atteint jusqu’à 1,7 milliard d’euros si le calcul prend en compte tous les médicaments mais elle tombe autour de 561 à 788 millions d’euros si les plus coûteux en sont exclus, détaille la Cour des comptes. Le volume de médicaments jetés et collectés par Cyclamed représentait 8.503 tonnes en 2023. Le potentiel de réduction de ces déchets peut être évalué entre 224 millions à 867 millions d’euros, selon l’enquête conduite par la Cour des comptes. Il est «indispensable que les pouvoirs publics améliorent leur connaissance de l’usage des produits de santé, prescrits, dispensés et remboursés, et comprennent pourquoi certains d’entre eux ne sont pas utilisés», écrit l’instance de surveillance des finances publiques. Elle préconise de s’appuyer sur l’expertise de Cyclamed pour quantifier les médicaments non utilisés, évaluer la proportion des médicaments périmés, identifier les produits les plus gaspillés et en déterminer les raisons afin de «susciter des mesures de prévention». La redistribution des médicaments non utilisés pourrait être, selon elle, «une mesure prometteuse», en particulier pour les médicaments coûteux ou très prescrits. De même, certains dispositifs médicaux (béquilles, fauteuils roulants, déambulateurs etc..) pourraient être réutilisés, remis en état ou recyclés pour récupérer au moins leurs composants, préconise le rapport. Parmi ses autres recommandations pour un meilleur usage des produits de santé (médicaments et dispositifs médicaux), la Cour des comptes propose d’inciter les industriels à adapter les conditionnements et les délais de péremption. Les produits de santé ont représenté un coût de 36,05 milliards d’euros pour l’assurance maladie en 2023, dont 25,26 milliards au titre des médicaments et 10,79 milliards au titre des dispositifs médicaux. Le gouvernement vise une réduction des dépenses de santé de l’ordre de cinq milliards d’euros l’an prochain. © Agence France-Presse -
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