A la Société Générale, la grogne sur le télétravail n’inquiète pas les investisseurs

Le cours de Bourse de la banque de la Défense a atteint un nouveau sommet de plus de huit ans alors que les syndicats s’insurgent contre le projet de Slawomir Krupa de réduire le travail à distance.
Société Générale
L'action Société Générale a plus que doublé en Bourse en un an  -  Photo SG.

La mobilisation à la Société Générale n’émeut pas le marché. Le directeur général, Slawomir Krupa a mis le feu aux poudres mi-juin en prévenant les salariés que la politique de télétravail du groupe serait prochainement revue à la baisse.

Depuis, les dirigeants ont dénoncé l’accord sur le sujet en France ce qui devrait conduire à la limitation du travail à distance à un jour par semaine à partir de septembre 2026. De quoi provoquer la colère des syndicats qui ont claqué la porte de la réunion dédiée au sujet tout en annonçant une poursuite du mouvement social après la journée de grève organisée le 27 juin dernier et l’opération «Tous sur site» mise en place le 3 juillet.

Pas de quoi perturber les investisseurs. A la Bourse de Paris, l’action Société Générale a repris sa marche en avant lundi 7 juillet. Déjà en hausse de 78% depuis le début de l’année, elle bondissait de 4% en milieu d’après-midi, établissant même au passage un nouveau sommet depuis mai 2017, à 51,12 euros, soit un niveau rarement vu depuis la crise financière de 2008.

Loin de s’inquiéter d’un potentiel blocage social de la banque, le marché pourrait même voir dans cette attaque des règles de télétravail un moyen pour Slawomir Krupa de réduire la masse salariale alors que certains syndicats se demandent si l’offensive ne correspondrait pas à une manière détournée d’entraîner des départs de la banque.

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Le soutien de Bank of America

Dans ce contexte, les analystes de Bank of America ont réitéré lundi leur préférence pour l’action Société Générale parmi les valeurs bancaires françaises. Ils s’attendent à ce que l’inflexion observée récemment sur la rentabilité de la banque de détail en France se confirme au deuxième trimestre grâce à une hausse des revenus et de nouvelles baisses de coûts. A plus long terme, les spécialistes de la banque américaine jugent en outre probable que de nouvelles mesures d’efficacité soient prises.

Ils s’attendent par ailleurs à ce que les dirigeants de la banque annoncent, lors de la présentation des résultats semestriels le 31 juillet prochain, avoir demandé à la Banque centrale européenne l’autorisation pour déployer un nouveau plan de rachat d’actions, sans en préciser le montant, les analystes misant pour leur part sur un montant de 1 milliard d’euros. Bank of America estime en outre que les cibles de retour sur capitaux propres tangibles pourraient être augmentées à «plus de 9% pour 2025 et plus de 10% pour 2026», «probablement après l’été mais potentiellement dès [fin juillet]».

Autant d’annonces qui permettraient à l’action Société Générale de poursuivre son envolée boursière. Les analystes de la banque américaine visent un cours à 58 euros. Ils sont également acheteurs du titre BNP Paribas mais plus prudents sur le Crédit Agricole avec une recommandation «neutre». Les deux plus grandes banques françaises dévoileront leurs comptes trimestriels les 24 et 31 juillet, respectivement.

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