La Société Générale dénonce l’accord sur le télétravail et provoque la colère des syndicats

Conformément à ce qu’avait annoncé le directeur général, Slawomir Krupa, la banque compte limiter le travail à distance à un jour par semaine maximum. Les syndicats ont claqué la porte de la réunion.
Société Générale
Les dirigeants de la Société Générale veulent revenir en arrière sur le télétravail  -  Bloomberg

La mobilisation n’a pas payé à la Société Générale. Après l’annonce par mail, le 19 juin, de la décision du directeur général, Slawomir Krupa, de ramener le nombre de jours de télétravail dans l’ensemble de la banque à un jour maximum par semaine, les syndicats du groupe avaient appelé à la grève le 27 juin puis à une opération «Tous sur site» le 3 juillet.

Des mouvements plutôt suivis qui n’auront pas poussé la direction de la Société Générale à infléchir sa position. Lors d’une réunion avec les représentants des salariés français vendredi, elle «a informé les organisations syndicales qu’elle dénonçait unilatéralement l’accord de janvier 2021», rapportent la CFDT, la CFTC et la CGT dans un communiqué commun.

Dans ce contexte, les syndicats ont annoncé qu’ils refusaient de reprendre les négociations alors que la direction n’envisagerait de discuter «que sur l’aménagement de l’oukase de Slawomir Krupa», soit un jour maximum de télétravail par semaine «alors que 70% des salariés ont au moins deux jours de télétravail, y compris 30% à SGRF (le réseau SG en France, ndlr)».

Poursuite de la mobilisation

Ils exigent à l’inverse «l’application stricte de l’accord qui permet (Art 10) de réunir une commission d’accompagnement et d’application pour examiner, sur la base de réels indicateurs, les éventuels dysfonctionnements que la DG aurait recensés pour motiver sa décision». L’intersyndicale indique avoir claqué la porte de la réunion avec la direction et prévient «qu’elle appelait les salariés à amplifier le mouvement de contestation». Elle se réunira prochainement pour définir les suites qui lui seront données.

A moins d’une mobilisation forte capable de faire plier les dirigeants, les syndicats ne disposent pas d’autres leviers pour empêcher cette révision de la politique concernant le télétravail qui pourrait légalement être mise en place dans un délai de 15 mois.

Contactée par L’Agefi, la Société Générale confirme la dénonciation de l’accord sur le télétravail mais ne fait pas d’autres commentaires. Dans une communication interne, le groupe s’est par ailleurs engagé auprès des salariés à ce que la nouvelle politique de télétravail ne soit pas mise en œuvre avant septembre 2026 quelle que soit l’issue des négociations.

Un accord dans l’assurance

Largement hérité de la pandémie de Covid-19, le développement du travail à distance connait un mouvement de retour en arrière dans plusieurs grandes banques occidentales ces derniers mois, à l’image des récentes décisions, plus ou moins extrêmes, prises par JPMorgan, HSBC, UBS ou encore Bank of Montréal depuis le début de l’année.

A rebours de cette tendance, France Assureurs vient de son côté d’annoncer le renouvellement de l’accord de branche sur la question. «Cet accord cadre vise à faciliter et sécuriser le télétravail au sein des sociétés d’assurances», indique notamment la Fédération française de l’assurance dans un communiqué publié le 4 juillet, tout en précisant qu’il est «nécessaire de prévenir certains risques associés comme la porosité entre vie professionnelle et privée, l’isolement et la perte du lien social».

Alors que 70% des salariés de la branche ont accès au télétravail, avec 77,5 jours télétravaillés par an en moyenne, «force est de constater que cette forme d’organisation du travail s’est largement généralisée dans l’assurance et participe à la performance économique et sociale de nos entreprises tout en améliorant la qualité de vie des salariés», a ajouté la présidente de France Assureurs, Florence Lustman.

A lire aussi: La Société Générale mène la danse de la revalorisation des banques en 2025

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