
Nicolas Flouriou (AFDCC) : «Avec l’IA, le métier de credit manager doit se réinventer»
«Notre métier est à la croisée des mondes», affirme Nicolas Flouriou, insistant sur la richesse et la diversité des compétences nécessaires. Quatre grands univers structurent cette fonction : juridique, financier, commercial et pédagogique. Et le quotidien du credit manager ne se limite pas seulement à des tableaux Excel : «On est très souvent en contact avec les clients, soit pour leur demander un bilan, soit pour être payé. Il faut négocier, échanger, faire preuve de pédagogie», souligne le président de l’AFDCC, l’association fédérant les credit managers et conseils
L’IA n’efface pas l’humain
Interrogé sur l’impact de l’intelligence artificielle (IA), Nicolas Flouriou est très clair : «L’IA, c’est une lame de fond. Elle va automatiser toutes les décisions faciles, mais elle renforce le rôle de l’être humain». Le cœur du métier reste dans l’analyse, le jugement, et surtout la capacité à «faire la différence entre le bon grain et l’ivraie».
L’IA devient un outil d’anticipation et d’aide à la décision : «Quand on est payé au-delà de 60 jours, on a +25% de risques de faire faillite. Au-delà de 90 jours, +40%. Ce sont des données précieuses pour mieux piloter les risques”, précise Nicolas Flouriou. Mais derrière les chiffres, les soft skills et la qualité du relationnel sont aussi clefs pour s’adapter aux transformations du métier.
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Paris - La Bourse de Paris a reculé vendredi, les yeux rivés sur l’incertitude politique en France et digérant la dégradation du marché du travail en août aux Etats-Unis, qui accroît la crainte d’un ralentissement de la première économie mondiale. Le CAC 40 a perdu 0,31% à 7.674,78 points. Jeudi, il avait cédé 0,27%. Sur l’ensemble de la semaine, il a perdu 0,38%. «Les marchés sont dans l’attentisme, avant le vote de confiance du gouvernement de François Bayrou», alors qu’"aucun consensus politique ne semble se dessiner», explique Pierre-Alexis Dumont, directeur des investissements chez Sycomore. Lundi après-midi, M. Bayrou engagera la responsabilité de son gouvernement sur une déclaration de politique générale portant sur le «constat» de l’endettement et l’ampleur du remède à administrer dans les budgets 2026. Son avenir ne semble tenir qu'à un fil car l’ensemble des oppositions ont déjà annoncé qu’elles ne voteraient pas la confiance. Autre point d’attention majeur des marchés: les derniers chiffres de l’emploi américain. Le marché du travail a continué de se dégrader en août dans la première économie mondiale, avec un taux de chômage en progression à 4,3%, selon les données officielles publiées vendredi. Les Etats-Unis n’ont créé que 22.000 emplois le mois dernier, un niveau bien inférieur à ce à quoi ils sont habitués. Les analystes s’attendaient à 75.000 créations d’emploi, selon le consensus publié par MarketWatch. Dans ce contexte, les marchés d’actions «actent le ralentissement de l'économie», d’où leur recul, estime Pierre-Alexis Dumont. En revanche «ce rapport sur l’emploi garantit pratiquement une baisse des taux de la Réserve fédérale américaine (Fed) en septembre», estime Florian Ielpo, responsable de la recherche macroéconomique pour Lombard Odier IM. Cela «donnerait davantage de manoeuvre à la Banque centrale européenne pour réduire elle même ses taux prochainement», estime Pierre-Alexis Dumont. Résultat, les taux d’intérêt des Etats européens ont nettement reculé: le rendement de l’emprunt français à échéance dix ans, référence, a atteint 3,45%, contre 3,49% la veille en clôture. Meilleure recommandation pour STMicroelectronics STMicroelectronics a pris 3,82% à 22,95 euros, BNP Paribas Exane ayant relevé sa recommandation de «neutre» à «surperformance». Euronext CAC40 © Agence France-Presse -
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Bruxelles - Après une semaine d’atermoiements et faisant fi des menaces de Donald Trump, la Commission européenne a annoncé vendredi infliger une amende de 2,95 milliards d’euros à Google. L’exécutif européen a estimé que le géant américain de la tech avait abusé de sa position dominante dans le secteur de la publicité en ligne. Cette sanction dite Adtech, que Google a aussitôt annoncé vouloir contester, était très attendue. La Commission avait menacé en 2023 d’exiger la scission d’une partie des activités du groupe dans ce domaine de la publicité en ligne, ce qu’elle n’a finalement pas décidé à ce stade. L’annonce de cette sanction contre le géant américain avait été retardée en début de semaine, sur fond de tensions entre l’UE et les Etats-Unis, comme l’avait confirmé mercredi à l’AFP une source au sein de la Commission. Le 26 août, Donald Trump avait vigoureusement attaqué les pays ou organisations régulant le secteur de la tech, les menaçant de droits de douane et de restrictions à l’exportation. S’il n’avait pas cité directement l’Union européenne, celle-ci dispose de fait de l’arsenal juridique le plus puissant au monde pour réguler le numérique, alimentant les débats en Europe sur le risque de représailles en cas de sanctions contre des sociétés américaines. L’UE avait rétorqué avoir «le droit souverain» de réglementer la tech. «Injustifiée» Dans une déclaration à l’AFP, Google a pourfendu la sanction de la Commission. «La décision de la Commission européenne à propos de nos services Adtech est mauvaise et nous en ferons appel. Elle nous impose une amende injustifiée et des changements qui affecteront des milliers d’entreprises européennes, puisqu’elles auront plus de mal à gagner de l’argent», a déclaré Lee-Anne Mulholland, vice présidente de Google chargée des affaires réglementaires. C’est la troisième amende prononcée cette semaine contre Google, filiale d’Alphabet. Le groupe a été condamné mercredi aux Etats-Unis à verser 425,7 millions de dollars de dommages à près de 100 millions d’utilisateurs pour atteinte à leur vie privée, selon la décision d’un jury d’une cour fédérale de San Francisco confirmée par le géant américain. Et jeudi, il a écopé d’une amende record de 325 millions d’euros infligée par l’autorité française de contrôle du respect de la vie privée (Cnil) pour des manquements en matière de publicités et de cookies. En revanche, le groupe a remporté une victoire judiciaire majeure mardi aux Etats-Unis: un juge de Washington lui a imposé des exigences strictes sur le partage des données afin de rétablir l'équité dans la concurrence sur la recherche en ligne, mais sans l’obliger à céder son navigateur phare Chrome, comme exigé par le gouvernement américain. Frédéric POUCHOT © Agence France-Presse