Les banques grecques renforcent les chances de succès du plan grec

Elles ont confirmé leur participation à l'échange d’obligations souveraines contre 10 milliards d’euros de titres du fonds de secours européen
Solenn Poullennec

Les détenteurs de titres d’Etat grecs avait jusqu’à vendredi dernier pour participer à l’offre de rachat de dette lancée par le pays au début du mois. Athènes pourrait toutefois rouvrir le guichet aujourd’hui pour une courte période. D’ores et déjà, la participation des banques du pays semble assurer le succès de l’opération dont le résultat final sera connu le 17 décembre. Les trois plus gros établissements bancaires du pays, National Bank of Greece, Alpha Bank and Eurobank Ergasias ont confirmé qu’ils souscrivaient à l’offre. Le quatrième Piraeus Bank n’avait pas dévoilé ses intentions vendredi.

La Grèce a proposé de racheter sa dette contre 10 milliards d’euros de titres à six mois du Fonds Européen de Stabilité Financière (FESF). Quelque 62 milliards d’euros d’obligations dont la maturité va de 2023 à 2042 sont concernés par cette restructuration. Pour mettre toutes les chances de son côté, le pays a proposé des prix supérieurs à ceux attendus, allant de 30,2% à 40,1% de la valeur des obligations.

Certes, «l’expérience du PSI (la restructuration du début d’année) montre que la réduction de dette est moins importante si ce sont surtout les institutions domestiques qui la portent», notaient l’analyste de JPMorgan, Nikolaos Panigirtzoglou, la semaine dernière. Cependant, «la participation complète des banques grecques est indispensable pour que l’échange de dette atteigne sa cible de 30 milliards d’euros de titres grecs». Selon un projet de rapport de la Troïka, les banques grecques détiennent 15 milliards d’euros d’obligations et les fonds de pension 8 milliards.

Aux dires des analystes de Nomura, les hedge funds détiennent quant à eux 22 milliards d’euros de titres. «La participation des fonds grecs de sécurité sociale pourrait être nécessaire si celle des hedge funds est inférieure à 10 milliards d’euros», selon Nikolaos Panigirtzoglou.

D’après lui, des fonds d’arbitrage gardent l’espoir d’être remboursés à 100% du pair car une fois que les institutions financières grecques auront participé à l’échange, «les détenteurs restants de titres grecs seront hors du pays». Il sera donc beaucoup plus difficile d’utiliser des clauses d’actions collectives (CAC) pour imposer une nouvelle restructuration à des créanciers récalcitrants.

L’échange de dette fait partie d’un cocktail de mesures approuvées à la fin du mois de novembre pour ramener la dette du pays à 124% du PIB en 2020. Son succès détermine le versement d’une nouvelle enveloppe d’aide à la Grèce de 43,7 milliards d’euros.

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