
L’AFG veut flécher l’épargne française vers les PME

Le financement des PME doit devenir une cause nationale, estime l’Association française de la gestion financière (AFG). A quelques semaines de l'élection présidentielle, elle a publié hier un Livre blanc sur la question, élaboré dans le cadre de la mission confiée à son comité sur le capital-investissement. L’AFG y développe une vingtaine de propositions organisées en quatre axes concernant la réglementation, les produits d’épargne, le rôle de la gestion d’actifs et le développement d’un écosystème favorable.
«Grâce à son industrie de gestion performante et son épargne, Paris a tout pour être la plaque tournante européenne du financement des PME», pointe Christophe Bavière, le président du comité sur le capital-investissement. «Nous souhaitons l’élever au rang de cause nationale mais il faut y mettre les moyens et inverser la logique réglementaire pour être le leader européen», avertit-il. Une partie de la gestion patrimoniale est en effet partie en Suisse, tandis que le Luxembourg et Londres dominent la gestion administrative et les LBO large cap.
Parmi les mesures phare figure l’aménagement de la fiscalité sur les FIP et FCPI. Dans l’hypothèse où l’ISF serait supprimé, la moitié de la collecte de l’ordre de 1 milliard d’euros de ces véhicules fiscaux pourrait disparaître. Pour éviter cela, l’AFG plaide pour relever le taux de réduction de l’impôt sur le revenu à 30-35% et le déplafonnement de cet avantage, aujourd’hui limité à 10.000 euros. En cas de maintien de l’ISF, l’AFG aimerait sortir l’investissement réalisé de la base taxable.
L’AFG souhaite aussi la création de fonds de capital-investissement perpétuels, pour allonger la durée des participations, et créer en France mais aussi en Europe des fonds grand public pouvant investir à la fois dans le coté et le non-coté. L’AFG aimerait aussi rétablir le régime dérogatoire qui permettait aux OPCVM, avant Ucits 5, d’investir jusqu’à 10% dans des fonds finançant les PME. Autre piste : rendre éligibles les FPCI aux PEA PME, dont l’encours de 600 millions d’euros est très faible par rapport aux 5 milliards initialement escomptés.
Au chapitre de l’épargne salariale, «on pourrait encourager fiscalement les personnes physiques qui cèdent une participation significative (…) d’une entreprise aux salariés», estime l’AFG. Les 1.600 milliards d’euros de l’assurance vie doivent aussi être mobilisés. L’AFG évoque un dispositif «différenciant la fiscalité sur les plus-values pour les contrats proposant des unités de compte investies en titres de PME et ETI».
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