La BoE est appelée à faciliter les ambitions de la City sur le marché du yuan

Les investisseurs chinois ainsi que les banques britanniques appellent la BoE à mettre en place un «swap» de change avec son homologue chinoise
Patrick Aussannaire

La City voit son avenir en yuan. A l’occasion d’une réunion, destinée aux investisseurs chinois, du Conseil consultatif de la City qui se tient cette semaine, un ancien conseiller de la Banque Populaire de Chine (PBOC), Xia Bin, a estimé mercredi que le Royaume-Uni disposait «d’un large potentiel pour développer cette activité».

Un potentiel qui «n’a pas encore été utilisé», selon lui. Si 17 pays ont déjà signé des accords de swaps de change destinés à faciliter les règlements des transactions internationales en yuan, le Royaume-Uni ne s’est pas encore décidé à franchir le pas.

Mais selon Mark Boleat, le dirigeant en charge de la stratégie de la City, la BoE serait prête à souscrire à un tel accord. Si c’est «nécessaire, elle l’envisagera certainement» a-t-il ainsi indiqué.

Le gouvernement britannique s’est fixé comme priorité de faire de Londres la plaque tournante européenne des échanges en renminbi. Selon le Financial Times, la BoE ferait l’objet d’une intense pression de la part des grandes banques britanniques. Katherine Tsang, présidente de Standard Chartered en Chine, estime en outre que Londres possède les structures nécessaires pour profiter de l’essor du marché des obligations libellées en renminbi, les «dim sum bonds».

En témoigne la décision symbolique de China Construction Bank qui a choisi Londres pour réaliser une émission obligataire d’un milliard de yuans (123 millions d’euros), qui marque la première émission du genre pour une banque chinoise à la City. Les émissions de «dim sum bonds» ont rebondi à 5,4 milliards de yuans en novembre, contre 1,2 milliard en octobre.

Katherine Tsang estime néanmoins que la capacité de la City à développer les liquidités en yuans disponibles dépend largement de l’instauration d’une ligne de swap de change entre la BoE et la PBOC. Elle permettrait en effet de résoudre les problèmes de liquidités qui freinent actuellement le développement international de la devise chinoise.

«Pour le moment, il n’est pas facile de réaliser des transactions en renminbi, explique un banquier cité par le Financial Times. La liquidité n’est pas optimale et la confiance des clients nécessaire pour un marché de cette taille n’est pas au rendez-vous» explique-t-il. Et Deutsche Bank d’appeler la PBOC à injecter plus de liquidités pour faciliter les échanges internationaux en yuan et Pékin à poursuivre les réformes financières.

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