Bernanke défend la politique de rachats obligataires de la Fed

Le président de la Fed entend maintenir une politique accommodante malgré les divergences sur les rachats d’actifs révélées la semaine dernière
Krystèle Tachdjian

Ben Bernanke, le président de la Réserve Fédérale américaine, garde le cap. Devant le Congrès, le banquier central a défendu hier avec force la politique de rachats d’obligations d’Etat par la Fed en indiquant que sa poursuite était nécessaire pour la reprise économique et qu’elle ne présentait pas de risque majeur d’inflation. Il a également exhorté les parlementaires à éviter les coupes massives dans les dépenses publiques qui menacent de s’appliquer à partir de vendredi.

«A ce stade, nous ne jugeons pas que les coûts potentiels de l’augmentation de la prise de risque sur certains marchés financiers dépassent les bénéfices générés par la promotion d’une reprise économique plus forte et de créations d’emplois plus rapides», a-t-il déclaré lors de son audition semestrielle devant la Commission bancaire du Sénat. La publication la semaine dernière des minutes détaillées de la réunion mensuelle de l’institut d’émission avait semé le doute sur les intentions de la Fed. Un certain nombre de participants avaient en effet estimé qu’une évaluation des coûts et des risques du programme de rachats d’actifs pourrait amener le comité à diminuer ou à cesser ses rachats avant qu’une amélioration substantielle des perspectives pour le marché de l’emploi n’ait lieu. D’autres avaient considéré, en revanche, qu’un arrêt prématuré des mesures de soutien serait nettement plus risqué. Ben Bernanke a mis en garde en soulignant hier que le marché du travail américain restait fragile.

Malgré les incertitudes liées aux élections italiennes, la Bourse de Wall Street a nettement rebondi après les déclarations du patron de la Fed profitant aussi de résultats meilleurs que prévu du côté des entreprises américaines. La tendance à la hausse a également été soutenue par la publication de l’indice S&P/Case Shiller en progression de 0,9% pour le mois de décembre, nouveau signe du redressement du marché de l’immobilier outre-Atlantique. Sur l’ensemble de 2012, les prix des maisons ont même bondi de 6,8% en variation annuelle, une première depuis juillet 2006. Cette amélioration a été notamment permise par la politique de rachats d’actifs de la Fed qui a porté les taux d’intérêt immobilier au plus bas. Certains y verront une raison de plus pour maintenir une politique monétaire accommodante quelque temps encore.

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