Criminalité. Dans l’édition 2023 de son Cryptocrime Report, Chainalysis met à nouveau en évidence la fragilité des protocoles de finance décentralisée (DeFi), qui constituent plus de 80 % des victimes de piratages dans le monde des cryptoactifs. Pour toute l’année 2022, la somme des vols atteint les 3,8 milliards de dollars, soit 15 % de plus qu’en 2021. Surtout, 64 % des sommes subtilisées l’ont été plus particulièrement par l’attaque des protocoles de transfert d’actifs entre blockchains, ou « cross-chain bridge protocols ». La moindre erreur de code dans le smart contract du protocole de transfert peut être exploitée par des personnes malintentionnées et permettre des piratages de très grands montants, d’autant plus que ces smart contracts sont ouverts et accessibles par défaut. Un audit des codes de DeFi réalisé par des tiers de confiance devrait permettre de les sécuriser, mais le coût de la sécurité n’est pas encore intégré par les développeurs de la DeFi, qui se concentrent sur la croissance plus que sur la fiabilité de leurs développements. Chainalysis note également que les hackers liés à la Corée du Nord ont été notablement actifs dans le piratage de cryptos et auraient réussi à dérober 1,7 milliard de dollars d’actifs, dont 1,1 milliard à des protocoles de DeFi. Par ailleurs, ces pirates nord-coréens utilisent largement les mixers – des services permettant de diviser des flux afin d’en masquer l’origine –, largement employés pour le blanchiment.