
Pourquoi le PER va devenir le placement préféré des Français

La crise sanitaire actuelle liée au coronavirus, qui s’accompagne d’une très lourde crise économique, a d’ores et déjà fait une victime collatérale. La réforme des retraites est en effet mise en suspens, reportée, voire purement et simplement annulée. Pourtant, pour chaque Français, la question de la préparation et du financement de sa retraite reste entière. Comment dès maintenant, est-il possible de se constituer un patrimoine pour compenser la perte de revenus lors du passage à la retraite? L’assurance-vie? Malgré la baisse du rendement du fonds en euros, ce contrat demeure toujours en tête de liste des placements préférés des Français. Mais, son principal intérêt est surtout de faciliter la transmission de son patrimoine grâce à une fiscalité avantageuse. A l’inverse, pour ceux qui souhaitent bénéficier de revenus complémentaires pour la retraite, le PER a une réelle carte à jouer en lieu et place de la traditionnelle assurance-vie.
Une fiscalité avantageuse. De fait, ce nouveau placement, qui n’a encore pas fêté sa première année d’existence, bénéficie de nombreux atouts notamment pour les ménages soumis à une tranche marginale d’imposition supérieure à 30 %. L’épargnant ala possibilité de déduire de son revenu imposable les sommes verséespendant l’année, dans la limite de 10 % des revenus professionnels, nets de cotisations, avec une déduction maximale pour 2020 de 32.419 euros. En outre, si à l’année N, ce plafond n’a pas été atteint, il est possible de reporter ce reliquat jusqu’à l’année N+3. Un dispositif qui peut permettre à un épargnant soumis à un taux d’imposition de 45 % de déduire jusqu’à 126.000 euros sur son revenu imposable.
Ce placement se révèle aussi très intéressant afin de protéger son conjoint. Grâce à la mutualisation des plafonds de déduction, le conjoint possédant le revenu le plus bas peut bénéficier d’un plafond plus élevé. Le PER constitue donc un outil idéal pour piloter au mieux sa fiscalité, notamment dans les cas d’importants différentiels de revenus au sein d’un couple. De plus, grâce au prélèvement à la source, la déduction est immédiate.
Une sortie en rente favorisée. A la différence des anciens produits d’épargne retraite, il est possible de récupérer en une seule fois l’intégralité de l’épargne issue des versements volontaires. Cette sortie en capital n’est toutefois qu’une option. L’objectif premier du PER est de faciliter voire de démocratiser la sortie en rente de son produit d’épargne. Reste que l’investisseur peut finalement opter pour différents schémas de sorties: rente viagère, sortie en capital en plusieurs fois, ou encore sortie en rente et en capital. Mais il est crucial de bien faire attention à la fiscalité en fonction de l’option retenue.
Pour profiter au maximum de l’effet de levier offert par ce placement, il est ainsi recommandé de privilégier une sortie en rente. En effet, si l’épargnant choisi à l’entrée de déduire de son revenu imposable ces versements, ceux-ci seront soumis au barème progressif de l’impôt à la sortie, et cela notamment dans le cas d’une sortie en capital. Même, si dans ce cas de figure, l’épargnant reste toujours gagnant car bien souvent, le taux d’imposition diminue lors du passage à la retraite. Autre atout non négligeable: il est possible en cours de vie du contrat et sous certaines conditions de récupérer le capital investi. Ainsi, même si, en théorie, l’épargne est bloquée jusqu’au départ en retraite, l’acquisition de sa résidence principale, la perte d’autonomie, le surendettement, le chômage de longue durée, etc. sont autant de motifs de déblocage anticipé du capital. Une souplesse considérable pour l’épargnant qui peut préparer sa retraite en toute sérénité tout en sachant qu’en cas de coup dur, le capital n’est pas immobilisé.
Enfin, grâce à de nouvelles règles de transférabilité, il est possible d’y transférer son contrat d’assurance-vie ainsi que l’ensemble des placements d’épargne retraite individuelle et collective déjà acquis vers ce nouveau PER. L’objectif du gouvernement est clair: faire du PER le produit d’épargne retraite qui accompagne les Français tout au long de leur vie. La balle est désormais dans le camp des épargnants pour faire du PER une réelle et totale réussite.
Plus d'articles du même thème
-
Capissens se lance pour promouvoir la retraite par capitalisation collective dans le privé
L’association propose d’échanger avec les parties prenantes de la réforme des retraites sur l’idée de dupliquer l’expérience de l’Erafp. -
La Norvège se hisse en tête du classement des retraites de Natixis IM
Selon l'indice mondial des retraites réalisé par la société de gestion, les petites pays trustent les premières places du classement, à une exception près. Le financement de la retraite constitue la principale préoccupation des particuliers. -
La Caisse Nationale des Barreaux Français attribue quatre lots de gestion
La CNBF avait prévu une enveloppe de 1,8 milliard d’euros sur plusieurs classes d’actifs.

ETF à la Une

UBS AM liste quatre ETF construits autour des «Mega Cap»
- BNP Paribas AM se dote d’une gamme complète d’ETF actifs
- Sébastien Lecornu commence son chemin de croix budgétaire avec Fitch Ratings
- L’Union européenne cherche la clé d’une épargne retraite commune
- L’AMF suspecte des pratiques de «bouilloire» sur le titre Mexedia
- L’exonération du régime mère-fille dépasse le seul cadre de l’impôt sur les sociétés
Contenu de nos partenaires
-
Duel
Aides aux entreprises : le débat entre Patrick Martin et Fabien Gay, prisonnier des mots
Face au sénateur communiste, le président du Medef a défendu à la Fête de l'Humanité les 211 milliards d'euros dévolus aux entreprises, mais a accepté l'idée de rembourser des aides dans certains cas -
Crash test
Après la Pologne, la Roumanie subit l'incursion d'un drone russe dans son espace aérien
Ce n'est pas la première fois qu'un drone russe pénètre dans l'espace aérien roumain -
Brut de décoffrage
« Il n’y a pas eu d’excuses » : la véritable explication de texte entre Dominique de Villepin et Sébastien Lecornu
Invité à la Fête populaire organisée par le député PS Philippe Brun à Léry (Eure), samedi 13 septembre, l’ex-chiraquien a mis en garde le Premier ministre contre le risque de « toutouïfication » vis-à-vis d’Emmanuel Macron