
Arrêts de travail : des causes professionnelles plus fréquemment invoquées

40 % des salariés ont été arrêtés au moins une fois au cours de l’année 2016. C’est ce qui ressort de la troisième édition de l’étude sur les arrêts de travail et les plans d’action santé publiée par Rehalto, une société spécialisée dans l’expertise des risques humains et sociaux. «En moyenne, les salariés ont eu 14,2 jours d’arrêt de travail. Ce qui se traduit par un taux d’absentéisme de 3,9 % pour l’année 2016 dans les entreprises de plus de 50 salariés en France». Un taux en progression de 0,6 % par rapport à l’an dernier. « Ce taux moyen masque une forte hétérogénéité en fonction des catégories de salariés. Ainsi les taux d’absentéisme des salariés séniors (5,7 %), des ouvriers (5,8 %) et des salariés travaillant dans le secteur des transports (6,3 %) sont les plus élevés. A l’inverse les taux d’absentéisme des moins de 30 ans (2,7 %) et des cadres (1,6 %) sont les plus faibles», précise l’étude de Rehalto. Les arrêts en question sont majoritairement de courte durée: près de 39 % sont inférieurs à trois jours. Seuls 7 % des arrêts étudiés sont supérieurs à trois mois.
L’un des points de l’étude est de montrer que les salariés ne posent pas systématiquement d’arrêts de travail dans des situations où ils pourraient être justifiés. «Face à une difficulté nécessitant un arrêt maladie, 41 % des salariés ne posent pas d’arrêt: 31 % se rendent à leur travail et 10 % préfèrent poser un congé. Ces derniers mettent notamment en avant deux types d’explication: la volonté de ne pas voir ses revenus baisser et le poids important de leur charge de travail». Rehalto souligne l’importance de ce sur-présentéisme «source potentielle de dysfonctionnement à terme». L’étude enfonce le clou en indiquant qu’un salarié sur quatre qui a connu un arrêt l’associe à une cause professionnelle, qu’il s’agisse de tensions liées à l’organisation du travail ou de difficultés liées aux pratiques managériales (27 % des réponses à l’enquête). «Un score en progression de 7 points par rapport à l’enquête 2016», précise Rehalto.
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Ammerschwihr - Sur les coteaux bucoliques du vignoble alsacien, Malik Oudni entame la vendange de ses grappes, comme la plupart des vignerons locaux, à un détail près: pas de tracteur mais un cheval et une charrue. Propriétaire d’un hectare et demi de vignes, dont un tiers de grands crus, cet autodidacte de 33 ans se flatte de fournir des restaurants étoilés avec ses vins naturels (bio et sans intrants ajoutés), issus de raisins écrasés au pressoir manuel, à l’ancienne. Originaire d’un petit bourg au sud de Colmar, Malik Oudni a «toujours été attiré par le monde agricole». Employé jeune dans une porcherie, il s’est d’abord passionné pour les chevaux, époque à laquelle il fait l’acquisition de ses deux bêtes de trait à la belle robe marron, Vizir et Atalante, respectivement 16 et 14 ans en ce début septembre. De fil en aiguille, il en vient à proposer ses services et ceux de ses chevaux aux viticulteurs locaux. Les caractéristiques des terrains, souvent en pente et bordés de chemins étroits, rendent sa méthode à l’ancienne bien plus efficace que les tracteurs. «Cela leur prenait trois jours, moi en trois heures c'était torché», dit-il comme une évidence. A Ammerschwihr, village viticole au pied des Vosges où il possède désormais quelques parcelles, «c’est un peu les vendanges de l’extrême!», rigole-t-il. Mais la quête de ces terrains a duré: il a mis cinq ans à faire l’acquisition des premières parcelles. «S’appeler Malik, en Alsace, c’est pas le plus simple pour choper des vignes, et si tu n’es pas fils de vigneron, encore moins». Mais la persévérance a payé. «Ils ont vu que je n'étais pas qu’un punk à cheval». Le plus sérieusement du monde, il raconte avoir appris à produire du vin en regardant des vidéos de «C’est pas sorcier avec Jamy et Fred». «Il faut regarder la vigne, comprendre les sols, avoir le feeling», ajoute-t-il. Il parvient à vivre de son activité grâce à ses dépenses minimales: la charrue et les pressoirs «achetés sur Leboncoin», et la petite ferme où il vit à Colmar avec sa compagne, baptisée «La ferme sans nom». Une année sans aléa lui permet de produire 7.000 à 8.000 bouteilles de riesling ou pinot gris, qu’il vend principalement en France et dans les pays voisins, par conviction écologique. «Cela me paraissait complètement aberrant de faire du bio, de la traction animale, et après d’envoyer des palettes de bouteilles en avion ou en cargo à l’autre bout du monde.» Adrien VICENTE © Agence France-Presse -
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