« Noorassur.com veut réunir tous les produits respectant les critères éthiques de la religion musulmane »

Lancée au printemps dernier, la plateforme distribue pour l’heure le contrat Salam Epargne & Placement de Swiss Life. Sa fondatrice Sonia Mariji, auparavant à la tête d’un cabinet de CGPI, explique son fonctionnement et ses ambitions, en épargne, assurance, mais aussi en finance participative
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L’Agefi Actifs. - Quelle est l’origine de votre projet ?

Sonia Mariji. - Avant de créer Noorassur, j’ai exercé une activité deconseil en gestion de patrimoine indépendant pendant une dizaine d’années.
Mon cabinet était situé à Ferney-Voltaire, en région Rhône-Alpes, àproximité de Genève ce qui m’a permis de côtoyer une clientèle
internationale, résidant en France dont une partie était intéressée par lafinance islamique. Cette expérience m’a donné envie d’intervenir dans ce
domaine dans l’Hexagone où, avec six à huit millions de personnes, lacommunauté musulmane est la plus importante d’Europe occidentale. J’ai
commencé à distribuer le contrat Salam Epargne & Placement de Swiss Lifelorsque celui-ci a été créé et compte tenu de l’intérêt qu’il rencontrait
auprès des prospects, j’ai pris la décision de monter une société decourtage grossiste en ligne pour toucher un public plus large. J’ai crée ma société en 2012 et lancer noorassur.com le 18avril dernier au salon du Bourget, après deux ans de développement, entourée
d’une équipe : une juriste, un formateur et un professionnel du web.

Commente fonctionne la plate-forme NoorAssur ?

-Grâce à un système de géolocalisation, Noorassur oriente lapersonne intéressée vers l’intermédiaire d’assurance le plus proche de sondomicile. La plate-forme fournit des prospects qualifiés qui ont visité le site.NoorAssur est avant tout un outil d’information sur les possibilités d’investissements selon les principes de la religion musulmane. La communauté de France n’a pas forcément l’habitude de placer son épargne en assurance vie, produit qu’elle confond souvent avec l’assurance décès qui est considérée comme illicite et non conforme aux principes de la finance islamique.Les prospects sont, pour l’heure adressés gratuitement aux intermédiaires. Notre modèle économique est d’offrir auxconseillers sur le terrain une formation aux produitsfinancée par les institutionnels.

Combien de produits commercialisez-vous aujourd’hui ?

- Pour le moment nous ne disposons que de ceux de la compagnie Swiss Lifesous forme d’assurance vie.Notre but est de réunir tous les produits qui respecteront les critères éthiques de la religion musulmane. Il ne faut pas oublier que Lafinance islamique est un compartiment de la finance éthique. Elle estouverte à tous ceux qui en acceptent les principes. De même nous attendronsles produits d’assurance automobile et habitation et ceux d’assurance depersonne - invalidité, incapacité et dépendance qui eux, à la différence dudécès, sont autorisés.

Vous souhaitez aussi agir dans le domaine du crowfunding...

-En effet, toute l'équipe de Noorassur est déjà au travail pour lelancement d’une nouvelle application en matière de finance participative.
Nous allons nous appuyer sur le nouveau projet de loi pour permettre à desemprunteurs d’avoir accès à ce mode de financement. Tout comme notre
premier service, notre rôle sera d’assurer le lien entre l’offre et lademande soit entre des porteurs de projets à la recherche de financement et
des épargnants soucieux de placer leur épargne conformément à l'éthiquemusulmane. Nous avons établi une charte éthique qui sera approuvée par un
Chariah board et qui définit les critères de sélection des projets.

N’êtes-vous pas encore tributaire des politiques commerciales des fournisseurs?

- En effet, c’est pourquoi je m’efforce d'être présente auprès desbanques et des compagnies d’assurances qui s’intéressent au sujet. On
pensait que le marché se développerait plus vite, mais les institutionnelssont encore freinés par l’image malgré des travaux universitaires de
qualité, je pense notamment à ceux de Paris Dauphine qui organise desconférences régulièrement sur le sujet. Notre démarche est singulière,
elle s’adresse à des particuliers qui revendique un style de vie avec uneforce communautaire que l’on peut comparer à des personnes qui vivent et
mangent «bio». Je pense que passer par une solution internet peut aider àfaire décoller le marché. Il y a une demande et une offre limitée. Je crois
aussi que le financement participatif peut ouvrir bon nombre depossibilités.

Qui sont pour l’heure vos distributeurs ?

- Aujourd’hui, nous travaillons avec le réseau SwissLife, environ 400agents généraux et tous les courtiers codés chez la compagnie qui
distribuent le contrat Salam. Les autres ont été recrutés lors de mesdifférentes visites dans les salons et directement sur la plateforme.

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