
Dorval AM a enregistré une collecte nette de 1,3 milliard d’euros en 2017
Une année faste pour Dorval Asset Management. La société de gestion a enregistré en 2017 une collecte nette de 1,3 milliard d’euros si bien que ses encours sous gestion s'élevaient à 2,5 milliards d’euros au 31 décembre contre 950 millions d’euros fin 2016, a indiqué le 9 janvier Louis Bert, directeur général délégué en charge des gestions chez Dorval AM, à l’occasion de la présentation de la stratégie d’investissement 2018.
La société de gestion, dont Natixis AM est l’actionnaire majoritaire avec un peu plus de 50 % du capital, a rappelé qu’elle s'était fixée un objectif d’encours plus modeste de 1,5 milliard d’euros, et même seulement 1 milliard d’euros début 2017. Mais l’expertise de Dorval AM sur les actions européennes et son engagement dans la gestion flexible depuis une bonne dizaine d’années portent leur fruits. La gamme «Manageurs» dédiée aux actions européennes, affiche une collecte de 760 millions d’euros, ce qui a porté ses encours à 1,4 milliard d’euros, tandis que les fonds flexibles (gamme «Convictions) ont attiré 460 millions d’euros pour totaliser 900 millions d’euros d’actifs sous gestion, a précisé Louis Bert. Dans ce contexte, Dorval AM entend accélérer son développement, notamment à l’international après avoir fait ses débuts en 2017 sur le marché italien avec le lancement de deux fonds.
Pour 2018, le scénario central retenu par Dorval AM reste positif pour les actifs risqués, et pour l’Europe en particulier, avec une croissance médiane des bénéfices par action d’au moins 10% en zone euro. Le rattrapage des pays européens les plus en retard sur le cycle, comme la France et les pays du sud de l’Europe, pourrait créer une surprise positive en 2018, avec une hausse des notations des pays périphériques et une Banque centrale européenne qui maintien son soutien afin de limiter les pressions à la hausse sur l’euro.
Les gérants de Dorval AM ont ainsi opté depuis octobre 2017 pour une exposition aux actions comprise entre 40% et 60% dans leur principal fonds flexible européen (Dorval Convictions), contre une exposition presque systématiquement comprise entre 60% et 100% depuis le discours de Mario Draghi de juillet 2012. Pour la société de gestion, il s’agit d’un «tournant progressif» qui tient compte de la maturité du cycle boursier américain, des valorisations plus élevées, de la pression haussière sur l’euro, et de l’asymétrie des marchés.
En outre, les gérants diminuent progressivement leur exposition aux actifs les moins liquides afin d’avoir plus de marge de manoeuvre en cas de retournement de marché. Ce qui ne les empêche pas de continuer à bénéficier du «momentum» des petites et moyennes valeurs, qui conservent encore le leadership des profits en Europe. Enfin, ils sont désormais moins focalisés sur la seule reprise européenne, et donc davantage diversifiés sur différentes thématiques. Leurs thèmes d’investissement restent en phase avec un cycle mondial porteur : la numérisation de l'économie, la stabilisation des pays émergents, l’amélioration des perspectives de certains secteurs liés aux matières premières, et les valeurs financières.
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Paris - Venu de la droite, discret au point d'être quasi inconnu du grand public, Sébastien Lecornu, nommé Premier ministre à 39 ans, est un compagnon de route du chef de l’Etat depuis 2017, devenu un rouage essentiel de la macronie. De tous les gouvernements depuis la première élection d’Emmanuel Macron, il a déjà manqué de peu Matignon l’année dernière. Celui qui n’a «jamais complètement défait» ses cartons depuis la dissolution devait déjà être nommé rue de Varenne le 13 décembre avant que François Bayrou ne s’impose au forceps. Malgré l’absence de majorité et l’instabilité politique qui en découle depuis 2022, Sébastien Lecornu s’est maintenu au poste stratégique de ministre des Armées depuis trois ans, où il a connu pas moins de quatre Premiers ministres, Elisabeth Borne, Gabriel Attal, Michel Barnier, et François Bayrou. Peu loquace publiquement à son poste de gardien de la «grande muette», Sébastien Lecornu est aussi un homme politique réservé. C’est en grande partie en coulisses qu’il a étendu son influence. «C’est un fidèle de Macron qui ne lui fera pas d’ombre. Son bilan à la défense est plutôt bon», relève auprès de l’AFP un diplomate sous couvert de l’anonymat. Leur proximité remonte en partie au mouvement des Gilets jaunes, après lequel M. Lecornu avait co-animé les «grands débats». «Lecornu, c’est le bon soldat qui par ailleurs n’a pas trop de charisme», ajoute un conseiller ministériel. «Manoeuvrier» Proche de Gérald Darmanin et d’Edouard Philippe, issus comme lui de la droite, il s’est illustré politiquement par ses négociations pied à pied avec les parlementaires de tous bords pour faire adopter, à la quasi unanimité, la loi de programmation militaire (LPM) 2024-2030, en hausse de 40% par rapport à la précédente. «Il est apprécié sur tous les bancs de l’Assemblée», selon un ancien membre de la commission Défense de l’Assemblée qui décrit «un animal politique": il maîtrise ses dossiers, répond sans regarder ses notes et distribue alternativement à ses adversaires flagorneries et tacles appuyés. Mais «ce n’est pas difficile» de faire passer un budget en hausse, modère un responsable du bloc central, qui le voit davantage «manœuvrier» et pointe la montée du RN dans son département de l’Eure. Reste à savoir si cet homme, jugé «habile» par un responsable socialiste, saura convaincre le PS avec qui Emmanuel Macron a demandé de travailler. «Il comprend vite les choses», mais «il est plus à droite que Bayrou», note le même. Il a été épinglé dans la presse pour un dîner avec Marine Le Pen, ce qui en fait «l’homme de la négociation avec le RN dans la psyché socialiste», selon une ministre. Sur le budget, alors que son prédécesseur a été accusé de dramatiser la question de la dette, Sébastien Lecornu affirmait récemment ne pas croire que le FMI soit «aux portes de Bercy» mais se dit certain que «si nous ne faisons rien, le pays va s'étouffer à petit feu». Réserviste Il reste conscient qu’"accepter ce job (de Premier ministre), c’est accepter de mettre les deux doigts dans la prise et que ça continue de grésiller», glisse un proche. Originaire de Normandie, petit-fils de résistant, il a un temps pensé faire Saint-Cyr mais s’est lancé très jeune en politique. Sa carrière a débuté à droite, à l’UMP puis chez les Républicains (LR), battant plusieurs records de précocité. Assistant parlementaire à 19 ans, il devient en 2008 le plus jeune conseiller dans un cabinet ministériel -celui de Bruno Le Maire aux Affaires européennes- puis en 2015, le plus jeune président d’un département, l’Eure, après avoir été maire de sa ville, Vernon. Propulsé au gouvernement à 31 ans, il passe par plusieurs ministères : l’Ecologie, les Collectivités, l’Outre-mer, puis les Armées. Réserviste de la gendarmerie dans l’Eure, cet amateur d’histoire élu sénateur en 2020 répétait vouloir rester aux Armées, citant régulièrement l’action de son lointain prédécesseur Pierre Messmer, inamovible titulaire du portefeuille sous le général de Gaulle. S’il reste discret dans les médias, il a pris la lumière avec la guerre en Ukraine, s’efforçant de mettre en musique le «réarmement» du pays ordonné par le chef de l’Etat ou les garanties de sécurité que les Européens seraient susceptibles d’apporter à Kiev. Il a été aussi en première ligne dans l’intensification de la coopération européenne en matière d’industrie de défense, notamment avec l’Allemagne. Face à ce qu’il voit comme le «plus gros dérèglement géopolitique depuis la Seconde guerre mondiale», il a bénéficié pour son ministère d’un budget en ascension constante, à l’inverse de la plupart de ses collègues. Après l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, c’est lui qu’Emmanuel Macron a envoyé en tournée régionale pour négocier la libération d’otages français retenus dans la bande de Gaza et incarner la position française. Anne RENAUT © Agence France-Presse