
Suivez l’adoption des articles au fur et à mesure des débats parlementaires

Mise à jour 2 octobre 2018
, - Mise en place d’un guichet unique électronique pour les entreprises (article 1) : adopté
Les députés ont validé la création d’un guichet unique électronique pour les formalités des entreprises et l’instauration d’un registre général dématérialisé des entreprises au sein d’un projet global couvrant la collecte, la conservation et la diffusion des données. Le guichet unique électronique devant alimenter à terme le registre des entreprises.
Le dispositif entrera en vigueur au 1er janvier 2023.
Une phase transitoire permettra de tester la robustesse du dispositif et d’accompagner dans la mise en œuvre de la réforme les organismes gestionnaires de centres de formalités des entreprises ou destinataires des informations collectées par ces centres.
L’amendement instaure ainsi une période transitoire, à compter du 1er janvier 2021 et jusqu’au 31décembre 2022, période au cours de laquelle le nouveau guichet unique électronique pourra coexister avec les actuels centres de formalités des entreprises.
- Création d’un registre général pour les entreprises (article2) : adopté
Cet article prévoit la création d’un registre général pour les entreprises qui se substitue à tout ou partie des répertoires et registres nationaux d’entreprises existants.
, - Protection du conjoint salarié (article 5 ter - article additionnel) : adopté
Le chef d’entreprise est désormais obligé de déclarer l’activité du conjoint dans les formulaires de création d’activité et de considérer le statut de conjoint salarié comme le statut par défaut.
Constat : 30 % des chefs d’entreprises travaillent avec leur conjoint, à temps partiel ou à temps complet. Près d’un tiers de ces conjoints ne sont protégés par aucun des trois statuts déjà existants (conjoint collaborateur, conjoint salarié et conjoint associé).
Cette situation crée des risques importants pour les entrepreneurs : risques pénaux pour dissimulation d’activité, requalification en salariat de l’activité du conjoint avec paiement de cotisations sociales majorées de pénalités, contentieux en cas de divorce. Aussi, cette situation protège mal leurs conjoints, qui sont très majoritairement des femmes.
- Relèvement des seuils de certifications légales des comptes (article 9, articles additionnels après les articles 9 et 10, article 10 quater) : adopté
Ces seuils étaient jusqu’alors fixés à un niveau plus bas que les seuils prévus par la réglementation européenne (8 millions d’euros de chiffre d’affaires, 4 millions d’euros de bilan et 50 salariés).
Ils seront désormais relevés au niveau européen afin d’alléger les charges qui pèsent sur les petites entreprises - le coût moyen induit par la certification des comptes étant estimé à 5.500 euros pour les entreprises situées en dessous des seuils européens.
Ces petites entreprises situées sous ces seuils ne seront plus soumises à une obligation d’audit mais pourront continuer à y recourir si elles l’estiment utile pour la conduite de leurs projets.
, L’occasion pour les commissaires aux comptes de développer de nouvelles activités, avec la création d’une mission d’audit simplifiée et optionnelle pour les petites entreprises, l’introduction d’une mission d’audit pour les petits groupes obligatoire pour la tête de groupe et ses filiales les plus importantes, mais aussi la reconnaissance de missions d’assurance donnant lieu à des attestations ciblées. Ces attestations pourront porter sur des matières diverses: situation financière, prévisions, fiscalité, protection sociale, sécurité juridique, responsabilité sociale et environnementale et informations non financières, contrôle interne et systèmes d’information.
Des simplifications dans les conditions d’exercice de la profession ont également été adoptées :
- suppression de certaines obligations déontologiques imposées au-delà des exigences du droit européen
- la possibilité pour les commissaires aux comptes de participer aux sociétés pluri professionnelles d’exercice est pleinement reconnue
- une passerelle entre les formations de commissaire aux comptes et d’experts comptables a été établie
- mesures en faveur du développement de l’expertise comptable, pratiquée par près de 90% des commissaires aux comptes
- reconnaissance du statut d’expert-comptable en entreprise
- autorisation de facturer des honoraires à succès par les experts comptables permettant le développement d’activités de conseil
- la possibilité de gérer pour le compte des clients des mandats de paiement et de gestion des dettes ; la reconnaissance d’un mandat implicite de représentation des clients devant les administrations fiscales et sociales.
- La DGFiP est autorisée à accéder au fichier bancaire des entreprises (article 19 septies) : adopté
, En contrepartie de la mise à disposition à la Banque de France des déclarations de résultats souscrites par les entreprises auprès de l’administration fiscale, la DGFiP bénéficiera d’un accès à la base de données d’analyse financière et de cotation des entreprises françaises (FIBEN : fichier Bancaire des entreprises).
Dans l’exposé des motifs les députés justifient ce droit d’accès comme un vecteur de simplification dans la prévention et le traitement des entreprises en difficulté et un gage d’efficience pour identifier le plus en amont possible les entreprises en difficultés. Cet accès au Fiben permettra aux comptables de la DGFiP d’octroyer notamment des plans de règlement aux entreprises sur la base d’informations plus exhaustives et plus fiables pour assurer leur pérennité.
, - Simplification et portabilité des produits d’épargne retraite (article 20) : adopté
Cet article simplifie les règles encadrant l’épargne retraite et assure une portabilité de tous les produits d’épargne.
Des flexibilités nouvelles sont créées en faveur des épargnants, qui pourront désormais débloquer l’épargne accumulée pour acquérir leur résidence principale. En outre, pour les sommes issues de versements volontaires ou de l’épargne salariale, l'épargnant pourra opter librement pour une sortie rente ou en capital au moment de son départ à la retraite.
Il est proposé de créer un avantage fiscal au retrait partiel programmé en capital encadré sur durée longue, alternative à la rente viagère puisqu’à la différence de cette dernière: il n’aliène pas le capital qui reste transmissible ou mobilisable en cas de changement de situation. Le capital reste transférable en cours de vie d’un prestataire à l’autre pour faire jouer la concurrence. Ce transfert des droits n’emporte pas modification des conditions de leur rachat ou de leur liquidation.
En parallèle, l’épargne retraite sera mieux protégée, grâce au cantonnement des actifs d’épargne retraite au sein du bilan des assureurs.
Le forfait social sera réduit à 16% sur les versements aux plans d’épargne retraite.
Dans l’exposé des motifs, les députés ont précisé que deux leviers pouvaient être utilisés:
- La mise en oeuvre d’un devoir de conseil adapté au moment du choix de la séquence de sortie et tout au long de cette dernière,
- Un avantage fiscal accordé au choix pour une séquence de sortie assurant une dé-cumulation de long terme.
A travers cet amendement, il est donc proposé donc d’inscrire dans la réglementation ce devoir de conseil lors de la phase de décumulation.
- Création d’un régime français des offres de jetons (article 26) : adopté
La création d’un régime français de labellisation optionnelle des offres de jetons par l’AMF a été adopté. Cette mesure crée un cadre juridique national des offres de jetons virtuels (ICO), initiative pionnière au niveau européen et international.
La France instaure un cadre juridique compréhensible et protecteur en matière de financement, l’ICO étant un mode de levée de fonds en plein essor pour les projets innovants.
L’article adopté instaure un visa pour les émetteurs de jetons, sous le contrôle de l’Autorité des marchés financiers (AMF), qui examinera la conformité des offres de jetons et des documents associés à un faisceau d’exigences permettant d’assurer plus de transparence. Ce visa demeurera facultatif. Il donnera lieu à la publication d’une liste blanche par l’AMF des émissions ayant reçu ce visa.
L’article 26 introduit également un cadre pour les intermédiaires en actifs numériques, incluant les plateformes d’échange de cryptoactifs, les services de conservation, les services de conseil et de placement de cryptoactifs, et autres services associés. Ces intermédiaires pourront solliciter un agrément auprès de l’AMF, qui vérifiera leur fiabilité et leur professionnalisme.
Un enregistrement obligatoire au titre du contrôle de la lutte antiblanchiment, accordé après avis conforme de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution, sera imposé aux plateformes de change entre cryptoactifs et monnaies conventionnelles et aux services de conservation de jetons, en application de la 4e directive antiblanchiment révisée.
Le texte instaure enfin le principe d’un accès étendu et non discriminatoire aux services bancaires pour tous les acteurs ayant reçu un agrément (émetteurs de jeton, intermédiaires en cryptoactifs).
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A Pau, François Bayrou face à la fronde locale pour les municipales
Pau - Après le vote de confiance lundi et la probable chute de son gouvernement, le retour de François Bayrou dans son fief de Pau ne sera «pas paisible», préviennent ses opposants qui axent déjà la campagne municipale sur «son budget brutal» et le scandale Bétharram. «Son passage à Matignon a montré toutes les limites de sa méthode et de sa façon de penser le monde, c’est un homme politique de la fin du XXe siècle», tance Jérôme Marbot (PS), chef de file de l’opposition municipale, candidat malheureux de la gauche et des écologistes au second tour en 2020 face à François Bayrou. «Il va payer le prix de ce budget si brutal pour les plus faibles», avec un effort financier de 44 milliards d’euros, renchérit l'écologiste Jean-François Blanco, avocat et autre figure d’opposition locale. Même si le maire de Pau, élu une première fois en 2014, n’a pas annoncé sa candidature -déclarant seulement dans les médias que ses «aventures» politiques n'étaient pas «finies"-, «il est déjà en campagne», considèrent ses opposants. «Pas un retour paisible» Lundi matin, pour la rentrée des classes, François Bayrou a visité deux écoles à Pau. «Tout le monde a compris qu’il serait candidat, ce n’est pas un sujet, mais il n’aura pas un retour paisible», lui promet M. Blanco, déjà candidat en 2020 (14% des suffrages au premier tour). Le contexte national est venu «percuter» la campagne des municipales, analyse-t-il également, anticipant un scrutin «très politique» en mars prochain. François Bayrou qui a, dès son arrivée à Matignon, souligné qu’il voulait rester maire de Pau, glissant que c'était un titre «plus durable» que celui de Premier ministre, a vanté plusieurs fois ces derniers mois (vœux aux habitants, conférences de presse), en vidéo, «les dix ans de réalisations» dans la ville. Depuis deux ans, et après plusieurs années de déclin, la préfecture des Pyrénées-Atlantiques a gagné 3.000 habitants, selon des chiffres de l’Insee, atteignant désormais près de 80.000 habitants. Jean-François Blanco, avocat de victimes de violences physiques et sexuelles à Bétharram, est convaincu que cette affaire qui empoisonne le chef du gouvernement, ministre de l’Education à l'époque d’une première plainte contre l'établissement privé béarnais où ont été scolarisés plusieurs de ses enfants, «sera un marqueur de la campagne» des municipales. «Elle aura des conséquences», abondent les Insoumis, qui reconnaissent à M. Blanco d’avoir «affronté Bayrou sur le terrain de Bétharram», en lien avec le député LFI Paul Vannier, corapporteur de la commission d’enquête parlementaire sur les violences en milieu scolaire au printemps. La gauche divisée Reste que si la gauche paloise parle beaucoup de «rassemblement» pour reprendre la ville, dirigée par le PS de 1971 à 2014, ce n’est encore qu’un vœu pieux. La France insoumise «ne discute pas avec le PS», le socialiste Jérôme Marbot veut fédérer en ayant «vocation à être tête de liste», mais sans «en faire une condition sine qua non», tandis que Jean-François Blanco, mandaté par Les Ecologistes, veut unir derrière lui. «La porte est ouverte», insiste Jérôme Marbot, qui revendique le soutien de six formations de gauche, dont Génération.s ou Place Publique. «On veut présenter un programme de gauche de rupture. L’union pour l’union, sans la cohérence, ça ne marchera pas», avertissent de leur côté les Insoumis palois Jean Sanroman et Jade Meunier. De l’autre côté de l'échiquier politique, le Rassemblement national, qui avait réuni moins de 7% des voix aux municipales d’il y a cinq ans, espère capitaliser sur son score des dernières législatives (29%) avec comme candidate Margaux Taillefer, 26 ans, arrivée du parti Reconquête d'Éric Zemmour, et dont le nom a été dévoilé samedi. François Bayrou «va être dépositaire de son échec au gouvernement, ce sera plus difficile pour lui qu’en 2020", espère Nicolas Cresson, représentant régional du RN. Carole SUHAS © Agence France-Presse