
La Banque de France prépare, pour sa cotation, un indicateur climat

La Banque de France se prépare à adapter son système de cotation pour intégrer la donne climatique. Plus précisément, la Banque centrale européenne (BCE), dans le cadre de l’agrément pour le statut d’ICAS («in-house credit assessment systems», soit «cotations par les banques centrales nationales»), souhaite voir les banques prendre en compte le risque de transition pour les plus gros pollueurs. La Banque de France est concernée au titre de son activité de cotation, concernant toutes les entreprises de plus de 750.000 euros de chiffre d’affaires, soit plus de 300.000 sociétés.
Risque de transition
Depuis l’an dernier, l’établissement collecte des questionnaires climatiques auprès des entreprises les plus pollueuses, dans le but de tester un prototype d’indicateur climatique pour évaluer le risque de transition – la révision du modèle d’activité – et le risque physique de l’entreprise. En outre, il s’agit de tester la maturité de l’entreprise, sa conscience du risque et ses plans de transition. L’ensemble de cette analyse en trois dimensions formera une composante en plus de la cotation existante. Les équipes de la direction des entreprises travaillent sur la méthodologie, avec une analyse sectorielle dans le but de trouver un bon outil de mesure de l’information sur les émissions carbone, sur la trajectoire de décarbonation.
L’indicateur climatique sera également nourri, à partir de l’an prochain, des données fournies par le reporting des entreprises sur la durabilité (Corporate Sustainability Reporting Directive, CSRD). La Banque centrale ne donne pas d’horizon pour la mise au point de cet élément d’évaluation, qui sera transmis aux banques et aux conseils régionaux distribuant des aides à la réindustrialisation verte.
Autre évolution possible, la Banque de France réfléchit à faire évoluer à la hausse le seuil de 750.000 euros de chiffre d’affaires à partir duquel elle octroie une cotation.
En 2022, la cotation a intégré des éléments sur les délais de paiement. Pas moins de 250 entreprises qui ne payaient pas ponctuellement leurs factures tout en ayant une situation de trésorerie favorable ont vu leur cote baissée d’un cran à cet égard. En outre, l’an dernier, l’échelle de cotation est passée de 13 à 22 indicateurs pour une analyse plus fine, à la demande de la BCE toujours. En effet, les entreprises cotées jusqu’à 4+ donnent lieu à des créances éligibles au refinancement de la BCE.◆
Plus d'articles du même thème
-
«La probabilité d’une nouvelle hausse des taux de la Fed reste importante si la croissance continue à surprendre»
Valentine Ainouz, responsable stratégie fixed income chez Amundi Institute -
La semaine prochaine, Christine Lagarde et Jerome Powell seront sur le gril
Les deux banquiers centraux seront interrogés sur leurs récentes décisions de politiques monétaires. Des indicateurs d'inflation sont aussi attendus en Europe et aux Etats-Unis. -
Le marché de l’hydrogène bas carbone reste à l’état de promesses
Pour qu’en 2030, la capacité installée d’électrolyseurs soit alignée sur le scénario «Net Zéro» de l'Agence internationale de l’énergie (AIE), les investissements devront progresser annuellement de 70%.
Sujets d'actualité
- Gestion privée : l’Europe va connaitre un de ses plus grands transferts de richesse
- Alexandre Claudet, président d’Aestiam : "Ce qui se passe sur le marché des SCPI n'est pas catastrophique"
- Les gérants de SCPI passent leurs difficultés au tamis
- Lorenzo Gazzoletti: « Richelieu Gestion est en quête d’acquisitions »
- Amundi ajoute un fonds event driven à sa plateforme de hedge funds Ucits
Contenu de nos partenaires
-
Exclusif
Séisme au Maroc: dans les coulisses du jour le plus long de Mohammed VI
L'Opinion a reconstitué les premières heures post sinistre du roi du Maroc pour répondre à la catastrophe naturelle la plus mortelle de son règne -
Spécial Pologne
« Les Russes veulent revenir » - la tribune d'Eryk Mistewicz
« Il y a 30 ans, le dernier soldat soviétique a quitté la Pologne. À en croire les idéologues de Poutine, les Russes aimeraient aujourd'hui retourner en Pologne et dans toute l'Europe centrale. Nous faisons tout, nous, Polonais et Ukrainiens, Français aussi, tous en Europe et aux États-Unis, pour les en empêcher », explique le président de l'Instytut Nowych Mediówryk. -
Editorial
Antonio Guterres, le prophète de malheur qui ne fait peur à personne
Le Secrétaire Général de l’Onu va crescendo dans les prévisions apocalyptiques