Bio c’Bon : tout ne fait que commencer

Carrefour a remporté la mise en devenant le nouveau propriétaire de Bio c’Bon. Les actions des petits porteurs vont pouvoir démarrer.
Bio c' Bon logo and text sign of fresh bio grocery store for distribution of food by biological process
Bordeaux , Aquitaine / France - 07 28 2020 : Bio c' Bon logo and text sign of fresh bio grocery store for distribution of food by biological process  -  (Adobestock)

Loin du «thriller», l'épisode central de la série Bio c’Bon s’est achevé sans suspens lundi 2 novembre. La décision du tribunal de commerce est tombée en milieu d’après-midi.Confirmant les pronostics des dernières semaines, c’est bien Carrefour qui a été retenu pour reprendre l’enseigne spécialisée dans le Bio.«Dès la fin de l’audience il est apparu que l’offre de Carrefour étaitmieux-disante de loin sur le plan financier par rapport aux autres candidats», a indiqué à la rédaction Didier Poulmaire, avocat représentant les intérêts des investisseurs particuliers dans cette affaire et dont la Fiducie, qu’il a créé avec Me Antoine Germain il y a quelques semaines, a été désignée comme «contrôleur de la procédure collective». Une position privilégiée qui a permis aux défenseurs des petits porteurs de suivre tous les débats entre les différents repreneurs potentiels.

Si la Fiducie avait officiellement apporté son soutien à l’offre du groupe Zouari, elle avait également pu négocier un accord avec Biocoop. Un autre accord avait un temps été évoqué avec Carrefour mais n’avait finalement pas pu aboutir. Cependant, l’action de la Fiducie aura certainement incité le géant de la grande distribution à revoir sa copie à la hausse. Ainsi, dans son offre améliorative «Carrefour a alloué 10 millions supplémentaires pour les investisseurs privés», nous a précisé Antoine Germain. Une situation qu’il faudra cependant clarifier puisque, de l’aveu même de l’avocat, Carrefour doit confirmer que l’enveloppe de 10 millions d’euros en question est bien destinée à tous les investisseurs particuliers et pas seulement, comme son offre l’indique, aux porteurs TEPA.

Dans tous les cas, si la reprise par le groupe Carrefour pouvaient par certains être vécue comme un échec pour les particuliers, elle marque plutôt le début du «vrai combat». «La deuxième étape s’ouvre à présent», a confirmé Antoine Germain, expliquant que la Fiducie allait désormais interpeler l’ancienne équipe dirigeante, sous le contrôle des organes de la procédure collective, pour que Marne et Finance et les actionnaires fondateurs/ historiques renoncent, au profit des investisseurs particuliers, aux millions d’euros de créances qu’ils détiennent à l’encontre du groupe.

D’autres actions sont évidemment à l’étude par les différents défenseurs des investisseurs particuliers. Ces dernières semaines, en plus du collectif Adibio et de sa Fiducie, deux autres associations de défense ont vu le jour: Bio Défense et C’Pabon. Dans un entretien accordé il y a quelques jours à l’Agefi, Philippe Julien, avocat qui a créé aux côtés de Dimitri Pincent (Pincent Avocats) et Bertrand Jardel (PDGB) l’association C’Pabon, évoquait les différentes actions qu’il serait possible de mener, dont une plainte au Pénal. D’autres sources proches du dossier évoquent quant à elles une possible «class action» à l’encontre du président de Bio c’Bon. Sans oublier le volet «défaut de conseil» auquel pourrait faire face certains CGP dans cette affaire.

Si aucune coalition n’a pour le moment émergée, des discussions sont actuellement en cours entre les différentes associations pour mener des actions conjointes.

Finalement, avec ce jugement, tout ne fait que commencer.

, L’affaire en Bref L’enseigne Bio c’Bon est en redressement judiciaire depuis le 2 septembre 2020. La reprise du spécialiste du Bio pose un sérieuxproblème à quelques 2.850 épargnants, qui détiennent 25 % du capital de la marque. En 2014, Marne & Finance, qui détient actuellement Bio c’Bon, avait lancé une série de placements pour investir dans l’enseigne, au travers plusieurssociétés supports, promettant des rendements annualisés très attractifs. Six ans plus tard, les épargnants se retrouvent coincés et risquent de perdre tout ou partie de leur mise estimée à 114 millions d’euros. ,

Un évènement L’AGEFI

Plus d'articles du même thème

Contenu de nos partenaires

A lire sur ...