
L’attractivité d’une métropole passe aussi par le logement
L’Agefi Actifs. - Le volet logement semble absent du dossier Grand Paris, qu’en pensez-vous ?
Gilbert Emont. - Le logement n’est pas a priori une donnée perçue comme participant à la compétitivité économique de la région, alors que l’attractivité d’une métropole passe aussi par le logement.
Curieusement, c’est un thème qui est moins intégré dans les réflexions économiques que la création des lignes de transports. Le logement paraît être du ressort de la politique sociale alors que les entreprises elles-mêmes commencent à s’inquiéter sérieusement des conditions d’hébergement de leurs cadres. Il y a une évolution à deux vitesses entre la croissance économique anticipée et la capacité d’accueil des acteurs de ce développement.
Aujourd’hui, la situation en Ile-de-France est dramatique. L’agglomération est quantitativement et qualitativement dans un déficit considérable et qui s’accumule. Alors qu’il devrait être réalisé environ 70.000 à 80.000 logements par an, il en est fait 40.000. Cela représente un enjeu considérable qui, aujourd’hui, n’est pas relevé.
Quelles solutions envisager ?
- Ce déficit colossal se traduit par une flambée des prix et par des conditions de vie qui deviennent de plus en plus précaires pour un certain nombre de Franciliens. Une ville est-elle attractive avec des gens dans la rue ? C’est une question de choix politiques. Doit-on limiter la consommation de l’espace pour le préserver ou doit-on loger convenablement et à proximité des lieux de travail les personnes qui vont participer à la croissance du Grand Paris? Dans ce dernier cas, c’est une politique d’habitat différente de celle qui existe aujourd’hui qu’il faudrait mettre en place avec une gestion collective de la problématique logement au niveau de l’ensemble de l’agglomération parisienne.
Est-ce un problème de foncier ?
- Non, la région ne manque pas de terrains, mais encore faut-il les mobiliser, les aménager, leur donner une destination logement et une densité de constructibilité suffisante. Aujourd’hui, on veut préserver l’image de Paris en ne construisant qu’exceptionnellement en hauteur, on veut protéger les espaces libres de la grande couronne et on densifie modérément la petite couronne. Chaque attitude a sa justification, il faudrait évoluer progressivement en jouant sur ces trois leviers à la fois.
Plus d'articles du même thème
-
Capimmo supprime ses frais d’entrée pour relancer la collecte
Les quinze assureurs de la SCI ont donné leur accord à Primonial REIM. Le président du groupe Stéphane Vidal est revenu sur la baisse de 11% de la valeur liquidative lors d’un déjeuner avec les partenaires distributeurs du groupe à Patrimonia. -
Talence Gestion recrute une responsable de l’ingénierie patrimoniale et fiscale
Depuis 2020, Anne Berry occupait le poste de directrice de l'ingénierie patrimoniale chez Kiplink Finance. -
MFS, DNB et Candriam sont les meilleurs élèves en matière de stabilité des gérants
Dans son étude sur les 100 principales familles de fonds en Europe, Morningstar a évalué la stabilité des équipes de gestion, un point clé pour de nombreux investisseurs.
Sujets d'actualité
- L’étau se resserre autour de la fiscalité du patrimoine
- Les «management packages» cherchent encore le bon équilibre
- Les métropoles repartent en croisade contre Airbnb
- Rattrapé par des suspicions sur Credit Suisse, UBS décroche en Bourse
- Les valorisations de l’immobilier commercial approchent des plus bas
Contenu de nos partenaires
-
Europe
Ukraine: pourquoi la Pologne a perdu ses nerfs
Sur fond d'élections incertaines dans trois semaines, Varsovie ouvre une crise avec Kiev en annonçant la fin des livraisons d'armes -
Taulier
Gérard Larcher: à droite, c'est lui le patron
Vainqueur annoncé des sénatoriales de ce dimanche, le président du Sénat est désormais l'homme fort de son camp -
Editorial
Climat: le difficile numéro d’équilibrisme du Président
Le chef de l’Etat a beau promettre du concret, de la simplicité, du «positif», la transition écologique est comme le courant électrique : on va invariablement de la borne «plus» vers la borne «moins»