
Agents immobiliers, indépendants, franchisés, groupes intégrés, mandataires : l’union fait la force

Par Jean-Marc Torrollion, Président de la FNAIM
Les temps changent ? Changeons, nous aussi. Ces dernières années, nous avons largement démontré notre capacité d’adaptation. Et si à l’avenir, pour être encore plus efficaces, nous allions vers l’unification de nos efforts ? Une seule voix forte porte toujours plus loin que plusieurs échos dispersés, même si le message de chacun est pertinent. De même, à l’heure du digital, une adresse forte s’impose sur les réseaux sociaux. Alors, à quand, sur Internet, un site immobilier aussi incontournable, crédible et professionnel que nos agences physiques sur le terrain ? Nous allons y parvenir. Regardons tout ce que nous avons fait en trois ans.
On nous prédisait une ubérisation du métier de la transaction. Pourtant, toutes les tentatives destinées à nous concurrencer ont tourné à l’échec. Nous avons trouvé notre résilience en instaurant une rémunération au résultat, fondée sur une prestation globale. 7 transactions sur 10 s’effectuent par l’intermédiaire d’un agent immobilier. De même, pour répondre à la hausse historique des volumes de transactions (plus 41% en 3 ans), nous avons su opérer une mutation spectaculaire du modèle économique de nos forces de vente. Ce n’est pas la première fois que cela nous arrive. Déjà, il y a trente ans, les réseaux de franchises nous avaient challengés dans la façon d’exercer le métier de la transaction. Vitrines, process succursalismes, formation commerciale, communication, conventions avaient caractérisé cette évolution positive que nous avons finalement apprivoisée.
Maintenant, ce sont les réseaux de mandataires et autres supermarchés de l’immobilier, qui viennent bousculer notre schéma de travail. Désormais, le client, ce n’est pas le vendeur ou l’acheteur, mais l’agent commercial, qui se voit proposer des conditions de travail et de rémunération innovantes par rapport à nos pratiques habituelles.Force est de constater que sur le terrain la bataille est rude. Les débauchages de talents peuvent être déstabilisants. En administration de biens comme en syndic nous connaissons bien ces phénomènes. Mais que démontrent-ils en définitive ? Que la ressource humaine demeure fondamentale. D’où l’échec des modèles low cost.
En fait, deux types d’entrepreneurs se retrouvent actuellement sur le terrain. Ceux qui font carrière dans l’immobilier, et qui en font leur métier, et ceux qui ont avant tout une entreprise, qui se trouve avoir ses activités dans l’immobilier. Dans le premier cas la culture métier précède la culture entrepreneuriale. La faible intensité capitalistique est à la hauteur de la faible création de valeur. Dans le second, la création de valeur est capable de séduire des investisseurs.
Beaucoup d’adhérents de la FNAIM sont des petits indépendants. Le charme de ce métier c’est qu’il peut être exercé à l’échelle que l’on souhaite. C’est une chance énorme. La taille n’a jamais été synonyme de professionnalisme. Cette activité nécessite peu de moyens et le recrutement d’un ou deux agents commerciaux permet un développement mesuré tout en préservant une grande souplesse en cas de retour de cycle. Pour autant je constate que des adhérents ont licencié leur force de vente salariée pour ne recruter que des agents commerciaux. Je constate que les modèles classiques évoluent aussi vers une massification de leur force de vente. Je constate également que la rémunération de ces forces de vente évolue.
Ces évolutions interrogent aussi nos outils et en tout premier lieu l’AMEPI. Ne sera-t-elle demain que l’expression d’un seul modèle économique ? Si tel est le cas, elle engendrera instantanément un schéma d’organisation concurrente. On pourrait alors voir naître L’AMEPI des agents commerciaux. La sagesse ne commanderait-elle pas plutôt d’ouvrir notre fichier à tous les acteurs du mandat exclusif, à l’instar du MLS aux USA ? Dès ma prise de fonction j’ai souhaité positionner le syndicat au-dessus des modèles. C’est ce que j’appelle un syndicat supra business, dont la voix porterait. J’insiste pour être bien clair sur ce point : je me refuse à opposer les modèles, ce que la FNAIM a trop fait dans le passé et cela ne lui a jamais réussi.
, Notre syndicat doit s’ériger en gardien du temple. Nous avons obtenu que la dénomination d’agent immobilier soit réservée aux titulaires de la carte professionnelle. En clair un agent commercial ou un salarié n’est pas un agent immobilier. Cette protection du titre nous proposons qu’elle soit rendue visible par un insigne extérieur : un caducée. Ainsi ce re-ordonnancement de la profession assis sur une échelle de compétence, d’aptitude et de responsabilité aura le mérite de clarifier les modèles sans les opposer, comme aux Etats Unis. Nous pourrons nous appuyer utilement sur le CNTGI.
, En définitive, un syndicat unique et fort devrait demain être le représentant de toute la profession. Il doit en outre être doublé d’un site Internet puissant, témoin de la valeur ajoutée que seuls les professionnels de l’immobilier peuvent apporter. Parallèlement, un fichier unique des exclusivités devrait être l’outil universel des professionnels. En sommes-nous capables ? Pour ma part, je suis optimiste, au regard des efforts que nous avons su accomplir ces dernières années, et des mutations que nous avons réussies.
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«Selfie de toilettes»: la nouvelle tendance mode qui séduit les Nigérianes
Lagos - «Selfies interdits dans les toilettes… C’est une blague!», proclame une pancarte dans un cadre d’or, accrochée au mur marbré des toilettes d’une boîte de nuit de Lagos, la capitale culturelle et économique du Nigeria. De Lagos la déjantée à la sage Abuja, en passant par Kano la conservatrice, les Nigérianes ne badinent pas avec la mode du moment: se prendre en photo dans les toilettes des restaurants et des clubs branchés pour les diffuser sur les réseaux sociaux. Si la mode du «bathroom selfie» («selfie de toilettes») connaît un succès international, sa déclinaison locale reprend toutes les extravagances de la nuit nigériane. Les établissements ont bien saisi l’enjeu : les nombreuses influenceuses du pays le plus peuplé du continent ont le pouvoir, d’un simple «tag», de leur faire une publicité gratuite pour peu que le décor les mette en valeur. Comiebarbie, influenceuse aux plus de 100.000 followers au compteur sur Instagram, venue célébrer son 23e anniversaire à The Library - un club de Lagos, l’atteste: quand elle arrive dans un lieu, elle se rend toujours «rapidement aux toilettes avec ses amies pour prendre des photos» car «la plupart du temps, les photos rendent vraiment bien». «Les clients s’attendent déjà à ce que le restaurant ou le club soit agréable», explique Marianah, cliente de The Library. «Mais lorsqu’ils entrent dans les toilettes et ont l’impression d'être dans une galerie d’art ou un salon luxueux, ils sont pris au dépourvu.» «Ce moment de surprise rend l’expérience encore plus mémorable», et donc «instagrammable», poursuit-elle. La tendance, qui existe dans de nombreux pays, est devenue virale auprès des Nigérianes de la classe moyenne et supérieure, dans un pays où près de 60% des habitants vivent en-dessous du seuil de pauvreté. Champagne et chandeliers Le club Zaza, valeur sûre des nuits lagosiennes depuis plusieurs années, s’est récemment refait une beauté et a misé gros sur le nouveau look de ses toilettes pour femmes. Plusieurs clientes, moulées dans des robes aux couleurs vives, réajustent leurs décolletés, se déhanchent savamment et lancent une oeillade lascive toute en faux cils à leur smartphone, tête légèrement penchée en arrière. Les murs au papier peint fleuri et aux multiples miroirs permettent d’essayer différents angles de prise de vue. Afin de s’assurer du confort et du temps de pose adéquats, les patrons du lieu ont imaginé une astuce qui fait mouche. En pressant un bouton rouge dans le mur, une coupe de champagne apparaît par une petite lucarne, gratuitement, pour embellir l’attitude et faciliter les sourires. «La décoration est très importante pour les Nigérianes, on doit être créatif pour les attirer», explique Johnny Franjeh, directeur adjoint de Zaza. Dans les toilettes, «on peut voir dix femmes qui attendent de presser le bouton, juste pour mettre une photo sur leur Instagram ou leur Snapchat», se réjouit-il. «Nous avons inventé cette tendance!», revendiquent de leur côté Ghada Ghaith et Rasha Jarmakani, directrices du Rococo, autre établissement branché de Lagos. Faux marbre du sol au plafond, chandelier en cristal, longs miroirs ceints de dorures sculptées, «You’re gorgeous» («tu es magnifique») comme inscrit au rouge à lèvre au-dessus du lavabo doré: les lieux d’aisance doivent mettre à l’aise. «Deux semaines avant l’ouverture, nous avons posté une photo de nous dans les toilettes, sans montrer les éviers ni les cuvettes, juste le sol et le chandelier», racontent-elles. «Deux heures après avoir mis la photo en ligne, nous avons eu 200 demandes de réservations car les gens pensaient que c'était la décoration de la salle, pas des toilettes», s’esclaffent-elles. Stephanie caresse ses longues tresses blondes et bombe la poitrine face au miroir, regard tourné vers les lavabos. Au Bar Called Paper d’Abuja, la capitale politique du Nigeria, une petite pièce «spéciale selfie» a été aménagée dans les toilettes: murs en plexiglass motifs psychédéliques du sol au plafond avec rétroéclairage et miroir géant pour l’effet de perspective, la silhouette de Stéphanie dans sa mini robe dos-nu à paillettes se réfléchit à l’infini. «La chose la plus importante que je recherche, c’est le bon angle pour mes photos, la lumière brille, tout est orange, comme si mes photos ressortaient plus lumineuses», explique la jeune femme de 26 ans. A Kano, deuxième ville la plus peuplée du pays et capitale du nord principalement musulman et traditionnel, la mode du selfie-toilettes fait aussi ses émules, mais sans la même ostentation. Dans les toilettes de l’Antika Restolounge, prisé par les jeunes de la ville, les manches des clientes se font plus longues, les robes plus amples et moins suggestives et les maquillages discrets. Mais même en pull et en casquette, les jeunes femmes passent de longues minutes dans les toilettes et jouent avec leur reflet dans les miroirs agencés sur un papier peint tropical. Leslie FAUVEL © Agence France-Presse -
Affaire Legrand-Cohen: la patronne de France Télévisions accuse CNews d'être «une chaîne d'extrême droite»
Paris - CNews est «une chaîne d’extrême droite», a accusé la présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte Cunci, dans une interview au Monde publiée jeudi, en plein conflit entre l’audiovisuel public et les médias de la galaxie Bolloré au sujet de l’affaire Legrand-Cohen. «Il faut admettre que CNews est un média d’opinion. Qu’ils assument d'être une chaîne d’extrême droite!», a déclaré la dirigeante du groupe public, qui emploie pour la première fois ce qualificatif au sujet de la chaîne info, première de France en part d’audience. Mme Ernotte Cunci et son homologue de Radio France, Sibyle Veil, ont été entendues mercredi par l’Arcom, le régulateur de l’audiovisuel, au sujet de l’affaire Legrand-Cohen. Les journalistes Thomas Legrand et Patrick Cohen sont accusés de connivence avec le PS après la diffusion début septembre, par le magazine conservateur L’Incorrect, d’une vidéo les montrant en pleine conversation avec deux responsables socialistes. Cette affaire a provoqué un conflit inédit, à un an et demi de la présidentielle de 2027. D’un côté, les médias privés dans le giron du milliardaire conservateur Vincent Bolloré, dont CNews et la radio Europe 1, accusent l’audiovisuel public de parti pris pour la gauche. De l’autre, France Télévisions et Radio France contre-attaquent et en appellent à l’Arcom et aux pouvoirs publics. «La galaxie médiatique de Vincent Bolloré veut la peau de l’audiovisuel public, réclame sa privatisation, et l’exprime avec violence (...). A un moment, il faut dire stop», tonne Mme Ernotte Cunci dans Le Monde. «Ce qui m’inquiète désormais, c’est qu’une partie du personnel politique prend pour argent comptant ce qui est affirmé, et repris sur les réseaux sociaux, sans vérifier ce qui s’est vraiment passé ; c’est ce qu’on appelle la post-vérité», poursuit-elle, en faisant le parallèle avec les Etats-Unis de Donald Trump. Interrogée sur le fait de savoir si l’audiovisuel public était suffisamment soutenu par l’Etat et les politiques, elle a répondu: «Je pose la question». «Si ce soutien consiste à garantir l’indépendance de l’audiovisuel public, donc un financement pérenne, alors on ne l’a pas», a-t-elle développé, dans un contexte de fortes restrictions budgétaires. Par ailleurs, Mme Ernotte Cunci a affirmé qu’elle n'était plus favorable au projet de rapprochement des entreprises de l’audiovisuel public sous une holding commune, porté par la ministre de la Culture sortante Rachida Dati. «J’ai toujours défendu l’union, mais il faudrait être aveugle pour ne pas voir que les conditions ont changé. L’urgence est de donner des garanties sur notre indépendance», a expliqué la patronne de France Télévisions pour justifier ce revirement. © Agence France-Presse