La banque russe VTB cesse toutes ses activités françaises

L’établissement a pâti de la baisse des taux et des sanctions économiques et politiques à l’encontre de la Russie.
Jade Grandin de l’Eprevier

La banque russe VTB, deuxième du pays en termes d’actifs derrière Sberbank, et dont 61% du capital est détenu par l’Etat, compte se retirer de France et restructurer l’ensemble de son pôle européen cette année, a déclaré hier à Reuters Iouri Soloviev, son premier directeur général adjoint.

Alors qu’elle comptait autrefois parmi les établissements les plus offensifs sur le marché des comptes à terme à destination des particuliers, VTB Bank France a pâti de la baisse des taux. Début mars, elle avait déjà annoncé par email à ses clients sa décision d’arrêter en juin son activité d’épargne en ligne, commercialisée sous la marque VTB direct. « C’est un marché compliqué avait alors expliqué à Cbanque Christophe Mathieu, directeur de VTB Direct. Et d’autant plus difficile actuellement avec la faiblesse des taux sur les marchés interbancaires ».

Les autres activités de VTB Bank France sont désormais aussi concernées. La banque fournissait des services de financement structuré et de trade finance, surtout à la clientèle d’entreprises russes et des pays membres de la Communauté des Etats indpendants, ainsi qu’à certaines sociétés françaises, notamment celles qui participaient aux échanges économiques entre la France et la Russie. En 2014, elle s'était aussi lancée dans la banque privée pour les clients VIP du groupe VTB, avec surtout des prêts hypothécaires pour les résidents fiscaux russes ayant des intérêts dans l’immobilier en France. Elle avait également une activité de titres.

Mais, comme l’indiquait VTB Bank France dans son rapport annuel 2015, «les sanctions politiques et économiques mises en place à l’encontre de la Russie, maintenues et renforcées sur certaines directions, conjuguées à la crise géopolitique en Ukraine et au Proche-Orient, [n’ont] pas été propices [à notre] développement». Son bilan atteignait 1,26 milliard d’euros au 31 décembre 2015. Entre 2014 et 2015, son produit net bancaire en France a toutefois augmenté de 66,98 millions d’euros à 88,35 millions d’euros et le résultat net, «avant application de la clause de retour à meilleure fortune» est passé de 0,4 million d’euros à 9,9 millions d’euros.

Le groupe VTB était la première grande banque internationale à avoir envisagé de quitter Londres suite au Brexit. Au sujet du rachat de sa filiale ukrainienne BM-Bank, Iouri Soloviev a indiqué hier que des investisseurs ukrainiens et un consortium regroupant d’autres investisseurs étrangers figuraient comme des candidats possibles .

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