L’éducation financière et l’apprentissage de la cybersécurité, une convergence évidente

Alors que commence la semaine de l’éducation financière sous l’égide de la Banque de France, un projet européen de «cybercitoyen» vient de présenter un rapport sur les pratiques des Etats-membres dans ce domaine.
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Marianne Lindroth, chef de projet sensibilisation, éducation et formation à la cybersécurité au sein de l’initiative Cyber Citizen  - 

Rendre les citoyens plus autonomes sur le plan de leur cybersécurité comme dans le domaine financier, voilà deux objectifs convergents, même s’ils prennent des chemins différents. En France, d’abord, la Semaine de l’Education financière vient de commencer par une table ronde animée par Stéphanie Lange-Gaumand, directrice de l’éducation financière à la Banque de France, qui est l’opérateur chargé de déployer la stratégie nationale en la matière.

Le thème était «Comment s’y retrouver dans les offres de services financiers» : un sujet choisi pour aider les consommateurs, et notamment le plus jeunes, à comprendre la différence entre les offres des fintechs (compte, carte, paiements) et celles des banques, plus complètes.

Le digital, omniprésent de part et d’autre, nécessite parfois de recourir à un interlocuteur humain pour régler certains dysfonctionnements. Or, l’accès à l’humain est plus difficile chez les fintechs, surtout lorsqu’elles sont implantées dans d’autres pays. La protection contre la fraude n’était pas au centre du débat mais elle est apparue en creux. Geoffroy Goffinet, directeur des autorisations de l’ACPR, a notamment encouragé les consommateurs à consulter le registre des autorisations (Regafi.fr) pour vérifier des éléments essentiels avant d’entrer en relation avec un nouveau prestataire de services financiers.

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Cyber Citizen

Cette table ronde s’est tenue quelques jours après la présentation d’une initiative baptisée «Cybercitoyen» (https://cyber-citizen.eu), lancée par l’Université d’Aalto en Finlande et financée à hauteur de cinq millions d’euros par l’Union européenne. Son but : développer les compétences en cybersécurité de tous les citoyens européens en construisant un portail web pour diffuser un modèle commun d’apprentissage pour tous.

Lancée en 2022, cette initiative a déjà produit un rapport de recherche qui synthétise les méthodes d’enseignement, les points de vue et les supports pédagogiques déjà utilisés dans les Etats-membres de l’Union européenne pour former la population à ce sujet. Les politiques nationales ont été étudiées, ainsi que les différents indices de maîtrise de la cybersécurité. La France se situe dans une bonne moyenne au 11e rang sur les 27 pays étudiés. La Finlande, elle, se classe première et c’est sans doute cette conscience d’avoir quelque chose à partager avec le reste de l’Europe qui a poussé le pays à lancer cette initiative.

Portail web

«Il y a beaucoup de choses intéressantes dans chaque pays, résume Marianne Lindroth, chef de projet sensibilisation, éducation et formation à la cybersécurité au sein de l’initiative Cyber Citizen. Notre objectif est de les partager en proposant un portail web avec les bonnes pratiques que nous avons répertoriées, intégrées dans un modèle d’apprentissage qui puisse toucher tous les Européens quels que soient leur âge ou leur profession. Et nous y mettrons les liens vers les ressources existantes.» Cette année sera donc consacrée à définir le modèle d’apprentissage et à établir un réseau de collaboration avec les intervenants en cybersécurité partout en Europe. La publication du portail web est planifiée pour 2024.

Parmi les compétences que Cyber Citizen souhaite généraliser : avoir une attitude critique face aux événements et aux informations. Une nécessité, notamment pour lutter contre les fraudes et les manipulations.

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