
FTX : Samuel Bankman-Fried a été arrêté aux Bahamas

Le fondateur de FTX, Samuel Bankman-Fried, a été arrêté aux Bahamas à la demande des procureurs américains lundi, la veille de son témoignage devant le Congrès sur l'échec brutal le mois dernier de l’une des plus grandes plateformes de cryptomonnaies au monde.
L’arrestation entérine la disgrâce de l’entrepreneur de 30 ans largement connu sous ses initiales SBF, qui a profité d’un boom du bitcoin et d’autres actifs numériques pour devenir milliardaire à plusieurs reprises jusqu'à la disparition rapide de FTX.
La plateforme, lancée en 2019 et basée aux Bahamas, a déposé son bilan le 11 novembre après avoir eu du mal à lever des fonds pour éviter l’effondrement alors que les traders se précipitaient pour retirer 6 milliards de dollars en seulement 72 heures. Depuis lors, il est apparu que Samuel Bankman-Fried avait secrètement utilisé 10 milliards de dollars de fonds clients pour soutenir son activité commerciale.
L’arrestation est intervenue alors que Samuel Bankman-Fried se préparait à s’en prendre à ses anciens avocats de Sullivan et Cromwell, au nouveau PDG de FTX John Ray et à l’opérateur d'échange rival Binance lors d’une audience au Congrès.
Probable extradition
Dans le témoignage, dont un projet de copie a été vu par Reuters, Samuel Bankman-Fried prévoyait de dire qu’il avait subi des pressions de la part des avocats de Sullivan et Cromwell pour nommer Ray au poste de PDG à la suite de l’exode soudain des fonds des clients. Et quand en quelques minutes il a changé d’avis, suite à une offre de plusieurs milliards de dollars de nouveaux financement, on lui a dit qu’il était trop tard.
Samuel Bankman-Fried ne pourra désormais pas témoigner, selon la députée Maxine Waters, qui a déclaré dans un communiqué qu’elle était surprise d’apprendre son arrestation.
Samuel Bankman-Fried a été arrêté peu après 18h00 lundi (23h00 GMT) dans son complexe d’appartements, une communauté fermée de luxe appelée Albany, et comparaîtra devant un tribunal de première instance mardi, a annoncé la police des Bahamas. Le bureau du procureur général des Bahamas a déclaré qu’il s’attendait à ce qu’il soit extradé vers les États-Unis.
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Immigration clandestine : raid policier dans une usine Hyundai-LG aux Etats-Unis, près de 500 arrestations
Washington - Près de 500 personnes, dont une majorité de Sud-Coréens, ont été arrêtées par la police de l’immigration dans une usine de fabrication de batteries des groupes sud-coréens Hyundai et LG dans l’Etat de Géorgie (sud-est), soupçonnées de travailler illégalement aux Etats-Unis. Le raid, mené jeudi, résulte d’une «enquête pénale liée à des accusations de pratiques d’embauche illégales et à de graves infractions fédérales», a expliqué vendredi Steven Schrank, un agent du service d’enquêtes du ministère américain de l’Intérieur, au cours d’une conférence de presse. Il s’agit de «la plus importante opération des forces de l’ordre sur un même site de toute l’histoire du service des +Homeland Security Investigations+ (+Enquêtes sur la sécurité intérieure+)», a-t-il affirmé, s’exprimant d’Atlanta, dans l’Etat de Géorgie. Les 475 personnes arrêtées dans cette usine, située dans la ville d’Ellabell, se «trouvaient aux Etats-Unis de manière illégale» et «travaillaient illégalement», a affirmé M. Schrank, soulignant que la «majorité» d’entre elles étaient de nationalité sud-coréenne. Sollicité par l’AFP aux Etats-Unis, le constructeur automobile a répondu être «au courant du récent incident» dans cette usine, «surveiller étroitement la situation et s’employer à comprendre les circonstances spécifiques» de cette affaire. «A ce stade, nous comprenons qu’aucune des personnes détenues n'était directement employée par le groupe Hyundai», a-t-il poursuivi, assurant donner «priorité à la sécurité et au bien-être de quiconque travaille sur ce site et au respect de toutes les législations et réglementations». De son côté, LG Energy Solution a affirmé suivre «de près la situation et recueillir toutes les informations pertinentes». «Notre priorité absolue est toujours d’assurer la sécurité et le bien-être de nos employés et de nos partenaires. Nous coopérerons pleinement avec les autorités compétentes», a ajouté cette entreprise. La Corée du Sud, la quatrième économie d’Asie, est un important constructeur automobile et producteur de matériel électronique avec de nombreuses usines aux Etats-Unis. Mission diplomatique Une source proche du dossier avait annoncé quelques heures plus tôt, de Séoul, qu’"environ 300 Sud-Coréens» avaient été arrêtés pendant une opération du Service de l’immigration et des douanes américain (ICE) sur un site commun à Hyundai et LG en Géorgie. De son côté, l’agence de presse sud-coréenne Yonhap avait écrit que l’ICE avait interpellé jusqu'à 450 personnes au total. Le ministère sud-coréen des Affaires étrangères avait également fait d'état d’une descente de police sur le «site d’une usine de batteries d’une entreprise (sud-coréenne) en Géorgie». «Plusieurs ressortissants coréens ont été placés en détention», avait simplement ajouté Lee Jae-woong, le porte-parole du ministère. «Les activités économiques de nos investisseurs et les droits et intérêts légitimes de nos ressortissants ne doivent pas être injustement lésés dans le cadre de l’application de la loi américaine», avait-il poursuivi. Séoul a envoyé du personnel diplomatique sur place, avec notamment pour mission de créer un groupe de travail afin de faire face à la situation. Les autorités sud-coréennes ont également fait part à l’ambassade des Etats-Unis à Séoul «de (leur) inquiétude et de (leurs) regrets» concernant cette affaire. En juillet, la Corée du Sud s'était engagée à investir 350 milliards de dollars sur le territoire américain à la suite des menaces sur les droits de douane de Donald Trump. Celui-ci a été élu pour un second mandat en novembre 2024, en particulier sur la promesse de mettre en oeuvre le plus important programme d’expulsion d’immigrés de l’histoire de son pays. Depuis, son gouvernement cible avec la plus grande fermeté les quelque onze millions de migrants sans papiers présents aux Etats-Unis. Au prix, selon des ONG, des membres de la société civile et jusqu’aux Nations unies, de fréquentes violations des droits humains. D’Atlanta, le Bureau de l’alcool, du tabac, des armes à feu et des explosifs (ATF) a expliqué sur X avoir participé à l’arrestation d’environ 450 «étrangers en situation irrégulière» au cours d’une opération dans une usine de batteries, une coentreprise entre Hyundai et LG. Selon son site internet, Hyundai a investi 20,5 milliards de dollars depuis son entrée sur le marché américain en 1986 et compte y investir 21 milliards supplémentaires entre 2025 et 2028. L’usine d’Ellabell a été officiellement inaugurée en mars, avec l’objectif de produire jusqu'à 500.000 véhicules électriques et hybrides par an des marques Hyundai, Kia et Genesis. Elle devrait employer 8.500 personnes d’ici à 2031. © Agence France-Presse