Le fondateur de FTX a utilisé les fonds de ses clients pour soutenir Alameda après Terra

Samuel Bankman-Fried a-t-il confondu les comptes de sa plateforme FTX avec les poches de ses clients ? Selon Reuters, il a transféré «au moins 4 milliards de dollars» de fonds de la plateforme FTX pour soutenir les pertes d’Alameda Research, société centrale dans le fonctionnement de la galaxie de l’entrepreneur crypto. «Une partie de ces fonds étaient des dépôts de clients», écrit Reuters qui cite trois sources proches de ces opérations.

Ces pertes seraient liées aux conséquences de la chute de l’écosystème Terra-Luna après laquelle de nombreuses plateformes s’étaient retrouvées en difficulté financière. Alameda Research aurait essuyé des pertes liées à un accord de prêt de 500 millions de dollars avec Voyager Digital. En septembre, la branche US de FTX a doublé Binance US dans la course aux actifs de cette plateforme de prêt en cryptomonnaies et payé 1,4 milliard de dollars pour remporter l’enchère.

Depuis dimanche, la plateforme de trading fondée par Samuel Bankman-Fried (SBF) fait face à une grave crise de liquidité et un rush de retraits de la part de ses utilisateurs. Une situation notamment provoquée par la perte de confiance généralisée du marché crypto dans le FTT, la cryptomonnaie native de FTX sur laquelle repose largement le modèle économique de la galaxie de SBF. En 24 heures, son cours s’est effondré de plus de 80%.

Le 2 novembre, CoinDesk révélait que le bilan d’Alameda Research, était basé à plus de 40% sur le FTT. Les évènements se sont accélérés le 6 novembre lorsque Binance annonçait par la voix de son PDG Changpeng Zhao (CZ) son intention de liquider tous les FTT en sa possession et de facto ne plus croire dans la solidité du modèle.

Si personne ne lui vient en aide, FTX encore valorisé à 32 milliards de dollars en janvier dernier et qui représente plus de 10% du marché crypto file tout droit vers la faillite. Devant le passif trop important, Binance qui proposait de la racheter a finalement fait machine arrière «à la suite de l’audit préalable de l’entreprise, ainsi que des dernières informations concernant les fonds mal gérés des clients et les enquêtes présumées des agences américaines», a tweeté l’entreprise.