
Conjuguer l’IA au féminin

L’impact de l’intelligence artificielle sur nos vies a récemment fait l’objet de nombreuses études. D’où il ressort régulièrement que les postes occupés par des femmes semblent plus exposés au risque de remplacement par les technologies numériques, notamment dans la finance. Autre constat, tout aussi important, sinon plus : les femmes sont également sous-représentées dans la recherche et la conception de ces technologies.
Un phénomène qui est de nature à accentuer les inégalités existantes. L’Unesco alertait déjà sur ce sujet en 2023 : «Le développement, l’utilisation et le déploiement de systèmes d’IA risquent de dupliquer et d’amplifier les préjugés de genre existants et d’en créer de nouveaux : le manque de diversité dans les données, les équipes de programmation ou les approches conduit à des outils d’IA biaisés qui génèrent des résultats discriminatoires. Ces résultats sont utilisés pour prendre des décisions importantes qui ont un impact sur la vie quotidienne des citoyens.»
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Pour y remédier, le secteur de la technologie doit se féminiser. Selon l’Insee, en 2023, les femmes occupaient 24% des emplois dans les professions numériques, un pourcentage qui est resté relativement stable ces dernières années. Un chiffre déjà faible, et peut-être trompeur: si les femmes représentent un tiers des emplois à temps plein aujourd’hui dans le domaine des fintechs, elles sont principalement employées dans les équipes marketing, des ressources humaines et de communication. Quant aux métiers de la tech, si l’on en croit l’étude sur la mixité du secteur menée par France Fintech et le Crédit Mutuel Arkéa, ce sont les moins féminisés de tous... à moins de 14%.
Dans ces circonstances, la rapide montée en puissance de l’intelligence artificielle risque-t-elle de fragiliser les récentes avancées de la cause féminine ? Pour l'éviter, une exigence éthique vis-à-vis de cette nouvelle technologie pourrait être nécessaire. En ce sens, l’Unesco a d’ailleurs lancé le «Réseau des femmes pour une IA éthique», connu aussi sous le nom de « Women4Ethical AI», une nouvelle plateforme collaborative visant à soutenir les gouvernements et les entreprises dans leurs efforts pour assurer l’égalité des genres à la fois dans la conception et le déploiement de l’IA.
Des femmes à connaître
Il n’y a pas de fatalité. D’autant que, on le sait trop peu, nombre de femmes ont joué un rôle important dans l’avènement des nouvelles technologies. A l’image d’Ada Lovelace, mathématicienne britannique, qui est à l’initiative du premier programme informatique en 1843 ou d’Annie Jean Easley, informaticienne, ingénieure et mathématicienne afro-américaine, qui a marqué le secteur de l’industrie spatiale. Sans parler des six mathématiciennes - Kay McNulty, Betty Jenning, Betty Snyder, Marlyn Meltzer, Fran Bilas et Ruth Lichterman - engagées en 1945 par le gouvernement américain pour travailler sur un projet top secret : la programmation du premier ordinateur des Etats-Unis.
Dans le domaine de l’IA, si Sam Altman, le PDG d’OpenAI, prend l’essentiel de la lumière, Mira Murati est considérée par le Time comme la créatrice de ChatGPT. On peut aussi citer Shivon Zilis, également passée par OpenAI, Fei-Fei Li, co-directrice du Stanford Institute for Human-Centered Artificial Intelligence, ou encore la Française Joëlle Barral, directrice de la recherche en IA chez Google DeepMind.
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Canonisation de Carlo Acutis au Vatican, le premier « saint millenial »
Cité du Vatican - Une foule compacte s’est rassemblée dimanche matin au Vatican pour la canonisation de Carlo Acutis, un adolescent italien féru d’internet mort en 2006, qui deviendra ainsi le premier millenial déclaré «saint». Lors de cette messe solennelle, qui a débuté à 10H00 (08H00 GMT) sur la place Saint-Pierre, le pape Léon XIV canonisera également un autre jeune Italien, l'étudiant laïc Pier Giorgio Frassati (1901-1925), un passionné d’alpinisme réputé pour son engagement social et spirituel. Sous un grand soleil, des milliers de fidèles, dont beaucoup de jeunes, exhibant des drapeaux de leur pays ou des images à l’effigie de l’adolescent, se sont massés sur la place. «Je suis heureux de voir tant de jeunes!» leur a lancé le pape Léon XIV, quelques minutes avant le début de la cérémonie. La canonisation de Carlo Acutis, emporté à l'âge de 15 ans par une leucémie foudroyante, était initialement prévue le 27 avril, mais avait été reportée en raison de la mort du pape François. «geek de Dieu» Surnommé le «cyber-apôtre» ou «geek de Dieu» pour ses talents en informatique qu’il mettait à profit pour parler du Christ, ce jeune homme né à Londres en 1991 dans une famille peu pratiquante était habité d’une foi précoce et brûlante, au point de se rendre à la messe chaque jour. «Carlo Acutis était un exemple pour moi, car il a su allier son quotidien – l'école, le football et sa passion pour l’informatique – à une foi inébranlable», a confié à l’AFP Filippo Bellaviti, 17 ans, originaire de Vignate près de Milan (nord), venu avec un groupe pour la journée. «Il n’avait que 15 ans à sa mort et il a accompli tant de choses. Cela montre que même jeune, on peut faire beaucoup, avoir un impact sur le monde», a renchéri Eleanor Hauser, une adolescente américaine du même âge originaire de Caroline du Nord. Le Vatican a reconnu à Carlo Acutis, béatifié en 2020 par le pape François, deux miracles posthumes: la guérison d’un enfant brésilien atteint d’une rare malformation du pancréas, puis celle d’une étudiante costaricienne grièvement blessée dans un accident. Avec près d’un million de visiteurs en 2024, selon le diocèse, la fréquentation est en hausse continue au Sanctuaire de la Spoliation à Assise (centre) où le corps de l’adolescent, visage joufflu et cheveux de jais, est exposé en jeans, baskets et veste de jogging. «Je sais que beaucoup viendront, beaucoup suivront à la télévision (...) Et je suis sûre que Carlo les remercie ", a déclaré sa mère, Antonia Salzano. «Nous sommes tous appelés à être saints… chacun est spécial», a-t-elle déclaré dans une vidéo publiée samedi par le diocèse d’Assise. Comme le veut la tradition, une tapisserie avec une photo du jeune homme, vêtu d’un polo rouge et portant un sac à dos, a été déployée sur la façade de la basilique Saint-Pierre au Vatican, une image qui tranche avec les portraits habituels de saints. Procédure ultra-rapide L’Eglise catholique promeut le parcours du jeune homme auprès des jeunes, qui s’identifient plus facilement à sa vie quotidienne qu’avec le quotidien austère de certains martyrs du Moyen-Âge. La canonisation - étape finale vers la sainteté dans l’Eglise catholique, succédant à la béatification – est le fruit d’un long et méticuleux processus et ne peut être approuvée que par le pape. Elle requiert trois conditions : être mort depuis cinq ans au moins, avoir mené une vie chrétienne exemplaire et avoir accompli au moins deux miracles. Cette décision fait l’objet d’un «procès» (enquête) instruit au Vatican: des spécialistes (médecins, théologiens) sont notamment chargés d’évaluer l’existence de miracles - souvent des guérisons non expliquées scientifiquement. Le procès de canonisation du jeune homme a été extraordinairement rapide. Déclaré «saint» à ses côtés dimanche, Pier Giorgio Frassati, né à Turin dans une famille bourgeoise, avait rompu avec le parcours de son père, sénateur et fondateur du quotidien La Stampa, pour se mettre au service des pauvres et des malades de sa ville. Mort à 24 ans d’une poliomyélite, cet étudiant en ingénierie, béatifié par Jean-Paul II en 1990, résumait son idéal par la devise «Verso l’alto», toujours tendre vers le haut. Cette cérémonie de canonisation, la première pour le pape Léon XIV depuis son élection en mai, intervient en plein Jubilé, «Année sainte» de l’Eglise catholique. Clément MELKI © Agence France-Presse -
Le décret sur la programmation énergétique menacé par l'instabilité politique, selon Marc Ferracci
Paris - Le ministre de l’Industrie Marc Ferracci a jugé «probable» dimanche que le décret sur la programmation énergétique ne soit pas publié avant la chute éventuelle du gouvernement à l’issue d’un vote de confiance lundi. La troisième Programmation pluriannuelle énergétique (PPE) trace la feuille de route de la France en la matière jusqu’en 2035. Elle vise à sortir des énergies fossiles et à atteindre la neutralité carbone en 2050, grâce à une plus grande disponibilité du parc nucléaire français et à la construction de nouveaux réacteurs de type EPR2. Mais elle devait encore faire l’objet d’un décret, dont le Premier ministre François Bayrou a annoncé début août avoir retardé la publication «pour que soient conduites la concertation et les consultations nécessaires» avec les partis et les groupes parlementaires. La PPE a donné lieu à de vifs débats entre pro-nucléaires et partisans des énergies renouvelables. «J’ai validé ce décret. C’est une décision du Premier ministre» de l’avoir retardé, a expliqué M. Ferracci sur Franceinfo dimanche matin. Mais alors que M. Bayrou a convoqué lundi un vote de confiance à l’Assemblée nationale, qu’il devrait perdre vu les vetos annoncés de l’extrême droite et de la gauche, le texte risque de rester dans les limbes. «C’est effectivement une hypothèse qui est probable aujourd’hui», a répondu M. Ferracci à la question de savoir si la PPE ne serait pas publiée avant la chute du gouvernement. Le ministre a toutefois espéré que ce texte ne soit pas enterré. «Je pense que le Premier ministre qui peut-être prendra la suite de François Bayrou aura besoin de donner une trajectoire pluriannuelle de l'énergie au pays», a-t-il ajouté. La publication de la PPE était très attendue par les acteurs de l'énergie pour lancer des appels d’offre, notamment dans l'éolien en mer, sécuriser des investissements, anticiper les besoins de formation et d’emploi et prévoir les infrastructures. © Agence France-Presse -
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