
Sanofi plonge en Bourse après la révision de ses objectifs

Sanofi a confirmé vendredi ses objectifs pour 2023, mais ajusté ceux pour les deux prochains exercices, après avoir publié des résultats inférieurs aux attentes au troisième trimestre. Le groupe pharmaceutique a également annoncé son intention de se séparer de son activité de santé grand public au plus tôt au quatrième trimestre 2024, à travers la création d’une société cotée en Bourse dont le siège sera en France.
Cette séparation permettra à Sanofi se concentrer sur les médicaments et les vaccins innovants. «La séparation envisagée visera à créer deux entités, chacune mieux équipée pour poursuivre sa propre stratégie commerciale, allouer ses ressources et son capital, et se concentrer sur la croissance long terme de leurs marchés respectifs», a indiqué Sanofi dans un communiqué. Cette scission «permettra d’adapter encore davantage la gestion et l’allocation des ressources aux besoins de l’activité biopharmaceutique», complète la société.
Le laboratoire indique étudier «les scénarios de séparation possibles, mais estime que la voie la plus susceptible d’être empruntée» est celle d’une cotation en Bourse. «Suite à l’annonce en décembre 2019 de la création d’une entité commerciale mondiale autonome, l’activité Santé Grand Public de Sanofi est devenue une entreprise de premier plan présente dans 150 pays avec plus de 11.000 employés», rappelle l’entreprise.
Après ces annonces, l’action Sanofi s’effondrait de plus de 10% dans les premiers échanges à Paris vendredi matin. Le titre, qui pesait environ 7% du CAC 40 et 3,9% de l’Euro Stoxx 50 à fin septembre dernier, a été réservé à la baisse pendant une quinzaine de minutes. Son ouverture a fait basculer dans le rouge l’indice parisien et son équivalent européen. Ils perdaient respectivement 0,8% et 0,2% vers 10h alors qu’ils étaient à l'équilibre une heure plus tôt.
Les analystes d’UBS s’attendaient à une réaction négative de l’action «en raison de l’ajustement des attentes pour 2024 et 2025".
Objectifs 2024 et 2025
Pour l’exercice en cours, Sanofi continue de tabler sur une hausse du bénéfice net par action (BNPA) des activités à taux de change constants «dans le milieu de la fourchette à un chiffre».
Sanofi a également communiqué des perspectives préliminaires pour 2024 et 2025.
Pour 2024, Sanofi s’attend à ce que le BNPA des activités reste à peu près stable par rapport aux niveaux de 2023 «si l’on exclut l’impact du changement attendu du taux d’imposition, et qu’en conséquence il connaisse une baisse dans le bas de la fourchette à un chiffre par rapport à 2023 en tenant compte de l’augmentation du taux d’imposition attendu».
En 2025, Sanofi s’attend à un fort rebond de la croissance du BNPA des activités.
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Le laboratoire a ajouté qu’il ne viserait plus une marge opérationnelle des activités de 32% en 2025, tout en restant attentif à la rentabilité à long terme.
Sanofi a en revanche confirmé son ambition de générer des ventes supérieures à 22 milliards d’euros en immunologie et supérieures à 10 milliards d’euros dans les vaccins d’ici à 2030.
Forte croissance des ventes de Dupixent
Sur la période de trois mois close fin septembre, le bénéfice net des activités de Sanofi - qui correspond au résultat net hors impact des cessions et acquisitions - a atteint 3,2 milliards d’euros, en baisse de 11,4%. A taux de change constants, le repli s'établit à 1,9%. Le BNPA des activités a atteint 2,55 euros, en baisse de 11,5%. A taux de changes constants, il a reculé de 2,1%.
Les analystes anticipaient un bénéfice net des activités de 3,27 milliards d’euros et un BNPA des activités de 2,61 euros, selon un consensus Vara communiqué par la société.
Le chiffre d’affaires de Sanofi a reculé de 4,1% en données publiées, mais progressé de 3,2% à taux de change constants au troisième trimestre, à 11,96 milliards d’euros, soutenu une nouvelle fois par l’anti-inflammatoire Dupixent, dont les ventes ont bondi de 32,8% à taux de change constants pour atteindre 2,85 milliards d’euros.
Le groupe a également bénéficié du lancement du Beyfortus, pour la prévention des infections des voies respiratoires causées par le virus respiratoire syncitial (VRS) chez le nouveau-né et le nourrisson, et de l’Altuviiio, un traitement de l’hémophilie.
Les analystes tablaient en moyenne sur un chiffre d’affaires de 12,06 milliards d’euros pour le groupe au troisième trimestre.
«La poursuite de la performance impressionnante de Dupixent, le lancement très attendu de Beyfortus pour la protection de tous les nourrissons contre le VRS et la forte adoption d’Altuviiio dans l’hémophilie sont des exemples importants de l’exécution réussie de notre stratégie d’une croissance durable, soutenue par des médicaments innovants» a commenté Paul Hudson, le directeur général de Sanofi, cité dans un communiqué.
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La Havane - Le courant a été rétabli à Cuba, a annoncé jeudi le ministère de l’Energie et des mines, au lendemain d’une coupure générale, la cinquième en moins d’un an. «Le réseau électrique national est désormais rétabli», a fait savoir le ministère sur le réseau social X. En début de matinée, la compagnie nationale d'électricité avait annoncé que le courant était à nouveau disponible dans 11 provinces sur 15. Dans la capitale, la circulation et les activités ont repris quasiment normalement, a constaté l’AFP. «Le courant est revenu à 3h30 (7h30 GMT) du matin. Nous nous en sommes aperçus parce que nous avions laissé toutes les lumières allumées pour le savoir», a raconté à l’AFP Maria Beltran, 58 ans, qui vit dans un quartier populaire de l’ouest de La Havane. «Hier, ce n’a pas été facile. Nous sommes restés chez nous (...) assis dans un fauteuil toute la journée», a-t-elle ajouté, alors que ces coupures générales paralysent la vie économique de l'île et chamboulent la vie quotidienne des habitants. Mercredi matin, un arrêt de la centrale électrique Antonio Guiteras, la plus importante du pays, située au centre de l'île, a provoqué la déconnexion du système électrique sur l’ensemble du pays. Les autorités ont précisé par la suite que la coupure était due à un signal erroné de surchauffe dans la chaudière de la centrale. Depuis octobre 2024, l'île communiste a ainsi subi cinq pannes généralisées, dont certaines ont duré plusieurs jours. Cette dernière coupure a duré un peu plus de 24 heures. Cuba est en proie depuis cinq ans à une profonde crise économique, avec un manque cruel de devises, et le système électrique vétuste souffre d’avaries fréquentes et de pénuries de combustible. Les huit centrales électriques du pays ont presque toutes été inaugurées dans les années 1980 et 1990. Elles tombent régulièrement en panne ou doivent être arrêtées pour de longues semaines de maintenance. L’installation récente de trente parcs photovoltaïques, soutenue par la Chine, sur les 52 prévus pour cette année, n’a pas permis pour l’heure de faire diminuer les coupures. Pendant les fortes chaleurs l'été, lorsque la consommation atteint des pics à cause de l’utilisation de la climatisation, les délestages se sont multipliés. Selon les autorités, ces coupures programmées ont duré en moyenne près de quinze heures par jour en août et seize heures en juillet, dans tout le pays. Cuba traverse sa pire crise économique depuis trois décennies. Aux faiblesses structurelles de son économie planifiée et centralisée s’ajoutent l'échec d’une réforme monétaire récente et un renforcement de l’embargo américain, en vigueur depuis 1962. © Agence France-Presse