
Sanofi prépare l’avenir avec une acquisition à moins de 3 milliards de dollars


Dans l’ombre des déboires de SVB, le secteur de la pharmacie fait aussi parler de lui en ce début de semaine. Alors que Pfizer a annoncé lundi une acquisition à plus de 40 milliards de dollars dans les anticancéreux, Sanofi s’apprête à signer un rachat de taille plus modeste, mais prometteur, dans le diabète. Le groupe pharmaceutique français a dévoilé un accord en vue d’acquérir la société américaine de biotechnologie Provention Bio pour 2,9 milliards de dollars.
En s’emparant de Provention Bio, Sanofi met la main sur les droits mondiaux de Tzield, un traitement capable de retarder l’apparition de l’insulinodépendance chez les personnes atteintes d’un diabète de type 1. Ce traitement a été approuvé par la Food and Drug Administration (FDA), l’autorité sanitaire américaine, en novembre dernier.
«On est ici à l’intersection de l’expertise de Sanofi dans le domaine du diabète et de notre leadership croissant dans les maladies à médiation immunitaire et les thérapies modificatrices de maladies», a indiqué un porte-parole du groupe français. «Cette acquisition est en ligne avec la stratégie ‘Play to Win’» de Sanofi, qui consiste à réaliser des investissements scientifiques dans des actifs qui sont les premiers et/ou les meilleurs de leur catégorie thérapeutique, a ajouté le porte-parole.
A l’image des rachats de Principia, Kiadis et Translate entre autres, Sanofi a préparé l’opération bien en amont. En octobre dernier, le groupe français avait investi 20 millions de dollars dans le cadre d’un accord de copromotion pour soutenir le lancement de Tzield. Puis, en février, soit après le feu vert de la FDA, Sanofi a acquis pour 35 millions de dollars d’actions Provention Bio.
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Une opération modeste mais stratégique
Sanofi va désormais lancer une offre publique d’achat (OPA) au prix de 25 dollars par titre, soit avec une prime de 273% par rapport au cours de clôture de Provention Bio vendredi dernier sur le Nasdaq. Pour UBS, cette prime est justifiée compte tenu des perspectives de ventes de Tzield, estimées par le consensus à 1,2 milliard de dollars par an.
L’intermédiaire financier souligne par ailleurs que Provention Bio planche sur un vaccin contre les virus CVB, responsables du développement de maladies chroniques telles que le diabète de type 1 ainsi que sur un agent contre le lupus, qui s’intègrent tous les deux bien aux franchises et plateformes de Sanofi.
Enfin ajoute UBS, dans la perspective de remplacer son blockbuster Dupixent, dont le brevet devrait tomber au début de la prochaine décennie, ce type d’opérations qui offrent des opportunités à moyen terme sans mobiliser une trop grande partie du bilan a beaucoup de sens.
A Paris, le titre Sanofi a limité lundi son repli à 1,7%, alors que le CAC 40 chutait de 2,9%. L’action Provention Bio bondissait de 258% à 24 dollars dans l’après-midi à Wall Street, se rapprochant ainsi du prix proposé par le groupe français.
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