
La famille Pinault prend le contrôle de l’agence de stars américaine CAA

C’est officiel : Artémis, la holding de la famille Pinault, a bien conclu un accord pour acquérir une participation majoritaire dans l’agence artistique américaine Creative Artists Agency (CAA) auprès de la société de capital-investissement TPG, ont annoncé les deux sociétés dans un communiqué commun, publié jeudi. Plusieurs médias en avaient fait état cet été. Contacté la semaine dernière, Artémis n’avait pas confirmé.
«La société [CAA] dispose de tous les atouts majeurs pour faire partie de la famille Artémis, tout en apportant à nos actifs une diversification, aussi bien en termes d’empreinte géographique que d’activités», a indiqué François-Henri Pinault, cité dans ce communiqué.
«François-Henri Pinault et son équipe remarquable, dirigée par Héloïse Temple-Boyer et Alban Greget, partagent notre vision d’un futur plein de nouvelles opportunités», indiquent les dirigeants de CAA, Bryan Lourd, Kevin Huvane et Richard Lovett dans le communiqué. Tous trois resteront co-directeurs de CAA.
Les détails financiers de l’accord ne sont pas communiqués, ni le pourcentage de participation pris par Artémis. Mais la presse rapportait que le rachat de cette participation majoritaire s’effectuera sur la base d’une valeur d’entreprise de 7 milliards de dollars (6,54 milliards d’euros), dette incluse, pour CAA. Cette prise de participation doit être bouclée d’ici la fin de l’année.
La société d’investissement singapourienne Temasek restera actionnaire minoritaire de l’agence de stars et CMC Capital «un partenaire stratégique», selon le communiqué.
Prêt de 425 millions de dollars
Dans le cadre de cette opération, la holding de François-Henri Pinault va bénéficier d’un prêt à effet de levier de 425 millions de dollars accordé par un groupe de banques dirigé par Bank of America, selon des informations de Bloomberg. Ce prêt, à échéance novembre 2028, doit être lancé ce vendredi 8 septembre à 10h30, heure de New York, selon une personne proche du dossier citée par l’agence de presse financière.
Avec cette acquisition, le PDG français du groupe de luxe Kering effectue une entrée dans le monde du cinéma par la grande porte. CAA est l’une des plus grandes agences artistiques au monde. Elle gère la carrière de nombreuses vedettes américaines telles que Tom Hanks, Reese Witherspoon et le réalisateur Steven Spielberg. L’actrice Salma Hayek, épouse de François-Henri Pinault, est également cliente de CAA.
Le groupe pourra faire jouer les complémentarités entre les stars que représente CAA et les marques de luxe qu’il a dans son portefeuille, telles Gucci, Saint Laurent, Bottega Veneta, Balenciaga et Alexander McQueen.
A lire aussi: Kering entre au capital de Valentino, Gucci reste toujours atone
Plus d'articles du même thème
-
Chahine Capital fusionne avec Dynasty AM
Les deux filiales de gestion du groupe Iris Finance International vont former un ensemble dénommé Irivest Investment Managers. -
Coinshares lance sa cotation au Nasdaq
L'opération sera réalisée par une fusion avec un Spac. -
Auris Gestion a absorbé Trusteam Finance
La société de gestion dépasse ainsi les 5 milliards d'euros d'actifs sous gestion.
Sujets d'actualité
ETF à la Une

Xtrackers lance un ETF sur la défense
- A la Société Générale, les syndicats sont prêts à durcir le ton sur le télétravail
- Revolut s’offre les services de l’ancien patron de la Société Générale
- Boeing essaie de contourner la grève en cours dans ses activités de défense
- Les dettes bancaires subordonnées commencent à rendre certains investisseurs nerveux
- Mistral AI serait valorisé 12 milliards d’euros par une nouvelle levée de fonds
Contenu de nos partenaires
-
Au salon de l'électronique de Berlin, le « Made in Germany » fragilisé par les taxes de Trump
Berlin - Une odeur de croque-monsieur flotte dans une des allées de l’IFA, grande foire berlinoise de l'électronique. Sur le stand de la PME d'électroménager Rommelsbacher, sa patronne Sigrid Klenk met en avant ses plaques de cuisson, estampillées d’un autocollant «Made in Germany». Maintenir une production locale «devient de moins en moins simple», confie la dirigeante de l’entreprise à l’AFP. Notamment du fait de l’instauration de droits de douane américain sur l’acier et l’aluminium. Depuis l'été, Washington impose à l’Union Européenne jusqu'à 50% de surtaxe sur ces matériaux, omniprésents dans l'électroménager. «Maintenant, on doit spécifier la quantité d’acier contenue dans nos produits, notamment nos plaques de cuisson. Cela nous a intensément occupé ces derniers jours», explique Sigrid Klenk, qui juge néanmoins que «le Made in Germany n’est pas mort». Mais les indicateurs publiés lundi par l’office allemand Destatis illustrent la difficulté de la situation: les exportations d’Allemagne vers son premier partenaire commercial, les Etats-Unis, ont reculé de 7,9% par rapport à juin, marquant un quatrième mois consécutif de baisse. Sur un an, elles s’effondrent même de 14,1%. Savoir-faire menacé Et selon la fédération du secteur ZVEI, les exportations allemandes d'électronique vers le vaste marché américain, deuxième débouché du secteur, pourraient même chuter de 20%. «Nous sommes très fiers de produire en Europe et nous ne voulons pas perdre ce savoir-faire uniquement à cause de droits de douane», souligne auprès de l’AFP Theresa Seitz, représentante de la ZVEI. L’accord commercial conclu fin juillet entre Washington et Bruxelles était censé réduire l’incertitude, mais en réalité la liste de produits soumis aux surtaxes continue encore de s’allonger, un fardeau pour les PME comme pour Miele, le géant du secteur. «C’est la pire situation, quand le consommateur ne sait pas ce qui va se passer le lendemain», et «c’est la même chose pour les entreprises», dit Markus Miele, le directeur exécutif du groupe éponyme, à l’AFP. Le groupe de Gütersloh (ouest), qui a généré 5 milliards d’euros de chiffre d’affaires l’an dernier, a déjà dû relever ses prix en conséquence. Or, en plus, «nous voyons dans de nombreux pays une réticence à consommer», note M. Miele qui relève que notamment en Allemagne la consommation reste atone malgré la détente de l’inflation. Selon lui, la conjoncture est en revanche «très bonne» aux Etats-Unis, où Miele a inauguré un premier site de production avant même le retour au pouvoir de Donald Trump, qui cherche, avec ses droits de douane, à pousser les industriels à installer leurs usines sur le territoire américain. A l’IFA, des PME témoignent de la crise industrielle qui frappe la première économie européenne et de son modèle fondé sur l’exportation: Fakir a cessé de fabriquer des aspirateurs en Allemagne il y a un an et demi. «C'était impossible de poursuivre, les coûts étaient trop élevés», confie un employé, préférant garder l’anonymat. Les marques chinoises partout Dans les allées de cette foire berlinoise, le contraste est saisissant. Tandis que les industriels allemands comptent leurs marges, que leurs produits soient fabriqués en Europe ou en Chine, les marques chinoises sont au beau fixe et attirent les foules avec leurs innovations: robots aspirateurs capables de gravir des escaliers, lunettes connectées à l’intelligence artificielle, bras robotisés pour jouer aux échecs, etc. Longtemps considérés comme inférieurs en qualité, leurs produits s’imposent désormais dans le haut de gamme. Les champions allemands essaient malgré tout de contre-attaquer. Miele et BSH (Siemens-Bosch) ont chacun présenté leur nouveau «tiroir de cuisson vapeur», conçu pour les «cuisines plus petites et compactes», par exemple dans les grandes villes comme New York, explique M. Miele. Mais c’est peu pour sauver un label «Made in Germany», chahuté de toutes parts. «J’espère que la période de Noël ramènera un peu plus d’enthousiasme chez les consommateurs allemands», glisse Sigrid Klenk. Clement KASSER © Agence France-Presse -
À boulets roses
« C’est Olivier Faure ou le chaos » : après la chute de Bayrou, le PS fait monter les enchères
Au PS, la ligne officielle commande de pousser la candidature d’Olivier Faure à Matignon, en certifiant qu'un disciple d’Emmanuel Macron serait censuré avant d’avoir fait adopter le budget. En vérité, des échanges informels avec le bloc central ont commencé pour déterminer quel totem fiscal permettrait d’acheter la neutralité des 66 députés socialistes -
Editorial
Une coalition des raisonnables, vite !
Il reste un espoir pour l’après : que, la crise s’aggravant, une voix recommence à se faire entendre : celle des Français qui ne veulent pas se laisser instrumentaliser par les extrêmes, celle des électeurs qui refusent que leurs choix soient dictés par la rue ou la dictature des réseaux sociaux, celle des contribuables qui savent que la France ne peut pas s’épargner un sursaut collectif mais exigent en parallèle un effort massif sur la dépense publique