
Instacart, Arm, Klaviyo, trois cotations à valeur de test pour Wall Street

Les introductions en Bourse d’étoiles de la tech pourraient redonner des couleurs à Wall Street. Cette semaine, le succès ou l’échec de trois IPO les plus attendues, Instacart, Arm et Klaviyo, donnera le ton.
Dernière initiative en date, la plateforme américaine de livraison de courses à domicile Instacart, a livré, le lundi 11 septembre, des détails chiffrés sur ses ambitions. Dans cette opération, dont les banques Goldman Sachs et JPMorgan sont chefs de file, elle compte lever jusqu'à 616 millions de dollars (573 millions d’euros), selon un document déposé auprès du gendarme américain de la Bourse (SEC) ce lundi. Le titre cotera au Nasdaq, probablement dès cette semaine, sous le symbole CART.
La firme californienne et ses actionnaires vendeurs comptent proposer 22 millions d’actions à un prix unitaire compris entre 26 et 28 dollars. En incluant l’option de surallocation accordée aux banques participant à l’opération, Instacart, qui est basée à San Francisco, aura 279,3 millions d’actions en circulation, ce qui lui conférerait une capitalisation boursière d’environ 7,5 milliards de dollars si le prix d’introduction est fixé en milieu de fourchette.
Près de 10 milliards de dollars de valorisation pour Instacart
Pour autant, preuve de l’attentisme positif qu’elle nourrit, son objectif de valorisation grimpait dans la journée de lundi, pouvant atteindre 9,3 milliards de dollars sur une base entièrement diluée lors de son IPO, indiquait-elle lundi.
Les principaux investisseurs ont accepté d’acheter jusqu'à 400 millions de dollars d’actions vendues dans le cadre de l’offre, ce qui représenterait près des deux tiers du produit total dans le haut de la fourchette de prix. Ces investisseurs comprennent Norges Bank Investment Management, et des entités affiliées aux sociétés de capital-risque TCV, Sequoia Capital, D1 Capital Partners et Valiant Capital Management. En outre, le géant du soda PepsiCo achètera pour 175 millions de dollars d’actions convertibles de la société.
Loin des 39 milliards de la mi-2021
La firme, dirigée depuis deux ans par la Française Fidji Simo, une ancienne de Meta (Facebook), a certes trouvé le chemin des profits, mais seulement depuis 2022. Elle affiche un chiffre d’affaires de 1,48 milliard de dollars au premier semestre, en hausse de 31% par rapport à la même période l’an dernier, et un bénéfice net positif de 242 millions de dollars sur le semestre, contre une perte de 74 millions un an plus tôt.
Pour autant, on est bien loin des 39 milliards de dollars de valorisation qu’atteignait Instacart à la mi-2021, lorsqu’elle avait étudié un projet de tour de table (finalement avorté). Une autre époque : en pleine pandémie de coronavirus, les confinements des particuliers avaient fait exploser les services numériques et de livraison à domicile.
Depuis, les choses ont bien changé pour ce jeune secteur du «quick commerce» (livraison rapide de biens à domicile via une plateforme). Si plusieurs des concurrents européens d’Instacart ont bouclé des levées de fonds record depuis 2020, les mêmes ont réduit la voilure ces derniers mois. Le groupe turc Getir a annoncé récemment vouloir licencier 2.500 salariés dans le monde, et sa filiale française a été mise en liquidation le 19 juillet.
Arm, le baromètre
Instacart n’est pas la seule à mettre la dernière main à son entrée sur le marché dans un environnement incertain. D’autres candidats battent le pavé avec l’espoir de redonner des couleurs à un marché atone depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2021.
Le concepteur britannique de puces Arm, soutenu par le conglomérat japonais Softbank, alimente les espoirs et les spéculations sur ses ambitions, alors qu’il doit entrer en Bourse cette semaine. L’opération constituera le cas échéant la plus importante IPO aux Etats-Unis depuis deux ans.
Le britannique a lancé son roadshow auprès des investisseurs la semaine dernière. Il vise une levée d’environ 4,9 milliards de dollars, dans le cadre d’une offre qui valoriserait l’entreprise à 52 milliards de dollars. Le verdict approche. Suite à la demande des investisseurs, Arm sera probablement en mesure de fixer le prix de son IPO au-delà de sa fourchette de 47 à 51 dollars par action, rapporte Reuters ; la clôture des livres est attendue mercredi.
Arm profite d’un effet rareté alors que SoftBank souhaite conserver une participation de 90,6% sans offrir davantage d’actions lors de l’offre initiale.
Klaviyo également dans l’antichambre de la cote
Autre nouvel entrant en Bourse, la plateforme d’automatisation du marketing Klaviyo. La société de Boston, qui sera cotée au New York Stock Exchange sous le symbole KVYO, pourrait être valorisée jusqu'à 6,8 milliards de dollars. Elle a indiqué lundi qu’elle proposera 19,2 millions d’actions dans le cadre de son IPO. Sur ce total, 11,5 millions de titres sont mis en vente par la société et 7,7 millions par des actionnaires vendeurs.
Avec une fourchette indicative de prix fixée entre 25 et 27 dollars par action, elle pourrait lever jusqu'à 310,7 millions de dollars. Elle aussi n’a retrouvé le chemin de la rentabilité que cette année, avec un bénéfice net de 15,2 millions de dollars au premier semestre 2023.
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