Festival de banques centrales et déluge de résultats seront au menu la semaine prochaine

De nombreuses entreprises publieront leurs comptes, d’Apple à Sanofi en passant par Alphabet, Amazon, Meta, Exxon Mobil, Publicis ou Dassault Systèmes.
Vincent Alsuar, Agefi-Dow Jones
La Réserve fédérale (Fed), la banque centrale américaine, à Washington. (président Jerome Powell)
La Fed sera la première des grandes banques centrales à tirer.  -  Crédit Fed.

C’est un véritable tsunami qui attend le marché la semaine prochaine. Les investisseurs suivront les décisions de politique monétaire de la Réserve fédérale (Fed) américaine, de la Banque centrale européenne (BCE) et de la Banque d’Angleterre (BOE), ainsi qu’une série d’indicateurs économiques majeurs, dont les chiffres de l‘inflation en zone euro et de l’emploi aux Etats-Unis. Sur le front des entreprises, la saison des résultats battra son plein des deux côtés de l’Atlantique.

La Fed sera la première des grandes banques centrales sur le pont. Les opérateurs s’attendent de manière quasi unanime à ce que l’institution relève mercredi ses taux directeurs de 25 points de base, modérant ainsi pour la deuxième fois de suite le rythme du resserrement monétaire. De fait, les tensions inflationnistes continuent de s’apaiser aux Etats-Unis. L’indice PCE mesurant les prix liés aux dépenses de consommation des ménages américains, l’indicateur préféré de la Fed pour l’inflation, a augmenté de 4,4% sur un an hors alimentation et énergie, après une hausse de 4,7% en novembre et 5% en octobre.

Cette accalmie conduit le marché à parier sur une possible baisse des taux outre-Atlantique dès le milieu de l’année 2023. Pourtant, «nous pensons que la Fed va réaffirmer que les hausses de taux ne sont pas finies et surtout qu’elle ne compte pas baisser ses taux cette année», avertit Xavier Chapard, stratégiste chez La Banque Postale Asset Management. «L’ampleur du ralentissement de la croissance est encore limitée, les pressions inflationnistes dans les services restent extrêmement élevées et le marché de l’emploi n’a pas commencé à se normaliser», souligne l’expert.

La BCE attendue sur les perspectives pour mars et au-delà

Dans le sillage de la Fed, la BOE puis la BCE seront à leur tour à la manoeuvre jeudi.

Katrin Löhken, économiste chez DWS, s’attend à ce que la BOE adopte une nouvelle hausse «musclée» de 50 points de base de son taux directeur, l’institution considérant «nécessaire de maîtriser la forte dynamique des salaires, qui constitue le plus grand risque de désancrage des anticipations d’inflation».

La BCE devrait opter pour un tour de vis de même ampleur, compte tenu «des signes montrant que l’activité économique est un peu plus résiliente que prévu dans la zone euro, d’une inflation de base qui continue d’augmenter [5,2% en décembre, ndlr], et des propos restrictifs tenus récemment par Christine Lagarde», la présidente de la BCE, estime Paul Diggle, économiste chez abrdn.

Cette opinion est partagée par Julien Russo, gérant de portefeuille chez Swiss Life Asset Managers France, qui souligne que l’attention sera centrée sur les perspectives pour les prochaines réunions, à savoir «quel rythme en mars ?» et «quel niveau terminal pour le taux de dépôt et à quel horizon ?».

A cet égard, l’estimation préliminaire de l’inflation de janvier dans la zone euro, attendue mercredi, sera analysée avec soin.

En parallèle des ces grands raoûts monétaires, les investisseurs continueront en effet de prendre le pouls de l'économie mondiale. Sur le Vieux Continent, outre l’inflation, ils seront attentifs aux premières estimations du produit intérieur brut (PIB) de l’Allemagne, de la France et de l’ensemble de la zone euro, qui permettront de mesurer la résilience de l’union monétaire au cours des trois derniers mois de l’année. Les chiffres définitifs des indices PMI de janvier, à la fois en Europe et aux Etats-Unis, seront également scrutés, avant la publication, vendredi après-midi, du rapport sur l’emploi aux Etats-Unis en janvier.

La Tech en vedette aux USA, les banques à l’honneur en Europe

Sur le front microéconomique, un véritable déluge de résultats d’entreprises attend les marchés des deux côtés de l’Atlantique, avec en point d’orgue les comptes trimestriels des géants technologiques américains Apple, Alphabet, Amazon et Meta Platforms, la maison mère de Facebook. Avant eux, le groupe pétrolier Exxon Mobil, le laboratoire pharmaceutique Pfizer, le constructeur automobile General Motors et le fabricant de puces AMD passeront au crible mardi.

En Europe, les premiers résultats trimestriels dans le secteur bancaire retiendront l’attention, avec notamment les publications d’UBS, Deutsche Bank, UniCredit, Banco Santander et ING. La compagnie aérienne irlandaise Ryanair, le laboratoire pharmaceutique britannique GSK, le fabricant allemand de semi-conducteurs Infineon et le groupe pétrolier britannique Shell présenteront également leurs comptes pour les trois derniers mois de 2022.

En France, plusieurs grands noms du CAC 40 dévoileront eux aussi leurs résultats du quatrième trimestre, à l’image du laboratoire pharmaceutique Sanofi, du groupe publicitaire Publicis et de l'éditeur de logiciels Dassault Systèmes.

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