
La prudence de Capgemini pour 2024 n’inquiète pas les investisseurs

Le groupe de services numériques Capgemini s’est montré mercredi prudent concernant les perspectives de son chiffre d’affaires en 2024, tout en prévoyant une nouvelle amélioration de sa marge opérationnelle après une hausse de ses résultats l’an dernier.
Le groupe devrait «continuer d’améliorer sa performance en 2024 alors que l’environnement devrait rester peu porteur au premier semestre», a commenté le directeur général de Capgemini, Aiman Ezzat, cité dans un communiqué. Capgemini prévoit notamment un point bas de la croissance au premier trimestre, a souligné le dirigeant.
Capgemini anticipe pour 2024 un chiffre d’affaires stable en hausse de 3% à taux de change constants, une marge opérationnelle comprise entre 13,3% et 13,6%, ainsi qu’un flux de trésorerie organique d’environ 1,9 milliard d’euros.
La croissance en début d’année «sera moins dynamique qu’en 2023", mais le marché devrait se prendre progressivement à partir du deuxième trimestre, a indiqué Aiman Ezzat lors d’une conférence téléphonique avec des journalistes. «Nous prévoyons le retour d’une bonne dynamique pour la fin de l’année, ce qui est évidemment de bon augure pour 2025", a ajouté le dirigeant.
Après ces annonces, l’action Capgemini évoluait en tête du CAC 40, gagnant 4,5% à 215,10 euros.
Hausse du dividende
Après des résultats «solides», «il ne serait pas surprenant, au regard de la trajectoire attendue de croissance que le management se soit montré prudent sur le second semestre», ouvrant la voie à une possible révision à la hausse des prévisions au cours de l’exercice 2024, commente Invest Securities
Le groupe a par ailleurs indiqué que son conseil d’administration avait décidé de proposer à l’assemblée générale prévue le 16 mai le versement d’un dividende de 3,40 euros par action au titre de 2023, après 3,25 euros pour 2022. «Le taux de distribution du résultat net, part du groupe, s'établirait ainsi à 35% conformément à la politique historique de distribution du groupe», a précisé Capgemini.
Le conseil d’administration de Capgemini proposera également à l’assemblée générale le renouvellement pour une durée de quatre ans du mandat d’administrateur d’Aiman Ezzat, avec l’intention de le renouveler dans ses fonctions de directeur général.
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Marge opérationnelle de 13,3% en 2023
Capgemini a réalisé en 2023 un chiffre d’affaires de 22,52 milliards d’euros, en hausse sur un an de 2,4% en données publiées et de 4,4% à taux de change constants.
La marge opérationnelle, un des principaux indicateurs de la performance du groupe, s’est établie à 2,99 milliards d’euros en 2023, représentant 13,3% du chiffre d’affaires, contre 2,87 milliards et 13% en 2022. Le résultat net part du groupe a atteint 1,66 milliard d’euros en 2023, contre 1,55 milliard en 2022.
Capgemini a généré un flux de trésorerie organique de 1,96 milliard d’euros l’année dernière, contre 1,85 milliard en 2022.
Selon un consensus établi par FactSet, les analystes visaient en moyenne un chiffre d’affaires de 22,5 milliards d’euros, une marge opérationnelle de 2,96 milliards d’euros, un résultat net de 1,66 milliard d’euros et un flux de trésorerie organique de 1,96 milliard d’euros pour 2023.
Le groupe prévoyait pour sa part une croissance de son chiffre d’affaires comprise entre 4% et 7% à taux de change constants, une marge opérationnelle comprise entre 13% et 13,2%, ainsi qu’un flux de trésorerie organique d’environ 1,8 milliard d’euros.
Les prises de commandes ont atteint 23,89 millions d’euros en 2023, en hausse de 2,6% à taux de change constants par rapport à 2022, reflet d’une «dynamique commerciale soutenue malgré l’allongement des cycles de décision», a souligné Capgemini.
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Immigration clandestine : raid policier dans une usine Hyundai-LG aux Etats-Unis, près de 500 arrestations
Washington - Près de 500 personnes, dont une majorité de Sud-Coréens, ont été arrêtées par la police de l’immigration dans une usine de fabrication de batteries des groupes sud-coréens Hyundai et LG dans l’Etat de Géorgie (sud-est), soupçonnées de travailler illégalement aux Etats-Unis. Le raid, mené jeudi, résulte d’une «enquête pénale liée à des accusations de pratiques d’embauche illégales et à de graves infractions fédérales», a expliqué vendredi Steven Schrank, un agent du service d’enquêtes du ministère américain de l’Intérieur, au cours d’une conférence de presse. Il s’agit de «la plus importante opération des forces de l’ordre sur un même site de toute l’histoire du service des +Homeland Security Investigations+ (+Enquêtes sur la sécurité intérieure+)», a-t-il affirmé, s’exprimant d’Atlanta, dans l’Etat de Géorgie. Les 475 personnes arrêtées dans cette usine, située dans la ville d’Ellabell, se «trouvaient aux Etats-Unis de manière illégale» et «travaillaient illégalement», a affirmé M. Schrank, soulignant que la «majorité» d’entre elles étaient de nationalité sud-coréenne. Sollicité par l’AFP aux Etats-Unis, le constructeur automobile a répondu être «au courant du récent incident» dans cette usine, «surveiller étroitement la situation et s’employer à comprendre les circonstances spécifiques» de cette affaire. «A ce stade, nous comprenons qu’aucune des personnes détenues n'était directement employée par le groupe Hyundai», a-t-il poursuivi, assurant donner «priorité à la sécurité et au bien-être de quiconque travaille sur ce site et au respect de toutes les législations et réglementations». De son côté, LG Energy Solution a affirmé suivre «de près la situation et recueillir toutes les informations pertinentes». «Notre priorité absolue est toujours d’assurer la sécurité et le bien-être de nos employés et de nos partenaires. Nous coopérerons pleinement avec les autorités compétentes», a ajouté cette entreprise. La Corée du Sud, la quatrième économie d’Asie, est un important constructeur automobile et producteur de matériel électronique avec de nombreuses usines aux Etats-Unis. Mission diplomatique Une source proche du dossier avait annoncé quelques heures plus tôt, de Séoul, qu’"environ 300 Sud-Coréens» avaient été arrêtés pendant une opération du Service de l’immigration et des douanes américain (ICE) sur un site commun à Hyundai et LG en Géorgie. De son côté, l’agence de presse sud-coréenne Yonhap avait écrit que l’ICE avait interpellé jusqu'à 450 personnes au total. Le ministère sud-coréen des Affaires étrangères avait également fait d'état d’une descente de police sur le «site d’une usine de batteries d’une entreprise (sud-coréenne) en Géorgie». «Plusieurs ressortissants coréens ont été placés en détention», avait simplement ajouté Lee Jae-woong, le porte-parole du ministère. «Les activités économiques de nos investisseurs et les droits et intérêts légitimes de nos ressortissants ne doivent pas être injustement lésés dans le cadre de l’application de la loi américaine», avait-il poursuivi. Séoul a envoyé du personnel diplomatique sur place, avec notamment pour mission de créer un groupe de travail afin de faire face à la situation. Les autorités sud-coréennes ont également fait part à l’ambassade des Etats-Unis à Séoul «de (leur) inquiétude et de (leurs) regrets» concernant cette affaire. En juillet, la Corée du Sud s'était engagée à investir 350 milliards de dollars sur le territoire américain à la suite des menaces sur les droits de douane de Donald Trump. Celui-ci a été élu pour un second mandat en novembre 2024, en particulier sur la promesse de mettre en oeuvre le plus important programme d’expulsion d’immigrés de l’histoire de son pays. Depuis, son gouvernement cible avec la plus grande fermeté les quelque onze millions de migrants sans papiers présents aux Etats-Unis. Au prix, selon des ONG, des membres de la société civile et jusqu’aux Nations unies, de fréquentes violations des droits humains. D’Atlanta, le Bureau de l’alcool, du tabac, des armes à feu et des explosifs (ATF) a expliqué sur X avoir participé à l’arrestation d’environ 450 «étrangers en situation irrégulière» au cours d’une opération dans une usine de batteries, une coentreprise entre Hyundai et LG. Selon son site internet, Hyundai a investi 20,5 milliards de dollars depuis son entrée sur le marché américain en 1986 et compte y investir 21 milliards supplémentaires entre 2025 et 2028. L’usine d’Ellabell a été officiellement inaugurée en mars, avec l’objectif de produire jusqu'à 500.000 véhicules électriques et hybrides par an des marques Hyundai, Kia et Genesis. Elle devrait employer 8.500 personnes d’ici à 2031. © Agence France-Presse