
Liz Truss démissionne de son poste de Première ministre du Royaume-Uni

Elle n’aura pas tenu deux mois. La Première ministre britannique, Liz Truss, a annoncé sa démission ce jeudi 20 octobre en début d’après-midi. Elle restera comme la cheffe du gouvernement britannique ayant effectué le mandat le plus court, avec seulement 44 jours.
Début septembre, elle avait succédé à Boris Johnson, empêtré dans le scandale du «party gate». L’annonce de son «mini-budget» à la fin du mois dernier avait entraîné une tempête financière dans le pays, l’obligeant à rétropédaler et à sacrifier son ministre des Finances, Kwasi Kwarteng. Il a été remplacé le 14 octobre par Jeremy Hunt. Quelques jours plus tard, c'était au tour de Suella Braverman, la ministre de l’Intérieur, de démissionner.
Liz Truss a indiqué qu’elle resterait à son poste le temps que son successeur soit désigné, rapporte Reuters.
«Je dois admettre, qu’au regard de la situation, je ne peux pas honorer le mandat sur lequel j’ai été élue par le Parti conservateur. J’ai donc parlé à sa majesté le roi pour lui dire que je démissionnais de mon poste de cheffe du Parti conservateur», a-t-elle dit, selon des propos rapportés par Reuters.
Dans les prochains jours
Conséquence de sa démission, le Parti conservateur doit désigner le remplaçant de Liz Truss d’ici le 28 octobre dans le cadre une élection interne. Et le temps presse car le ministre des Finances, Jeremy Hunt, doit présenter le 31 octobre son budget à moyen terme.
«J’ai rencontré ce matin le président du Comité 1922, Sir Graham Brady. Nous sommes tombés d’accord pour dire qu’il devrait y avoir une élection la semaine prochaine. Cela nous permettra de mettre en oeuvre nos projets budgétaires et de maintenir la stabilité économique et la sécurité nationale», a expliqué Liz Truss.
Jeremy Hunt, ne sera pas candidat à sa succession, ont déjà rapporté plusieurs médias dont la BBC. Plusieurs cadidats sont cités par la presse britannique dont Rishi Sunak, l’ancien ministre des Finances et candidat malheureux à la succession de Boris Johson cet été face à Liz Truss, et l’actuelle leader de la Chambre des Communes Penny Mordaunt, mais aussi Boris Johnson. L’ancien chancelier de l'échiquier est donné favori par les boomakers à Londres.
Les marchés ont peu réagi la nouvelle, les investisseurs attendant de connaître le nom du futur Premier ministre britannique et que sa désignation soit rapide. A la Bourse de Londres, l’indice boursier britannique FTSE 100, qui s’effritait légèrement après l’annonce, progresse au final de 0,3% avec la hausse de Wall Street, mais moins que les autres places boursières en Europe. La livre, qui perdait du terrain face au dollar dans la matinée, a progressé de 0,7% à 1,1293 dollar. Les rendements des obligations souveraines, les gilts, se détendaient sur la partie la plus longue. Le taux du gilt à 30 ans reculait de 2 points de base (pb), à 3,97%, après s'être détendu de 12 pb peu après l’annonce de la démission, et celui à 10 ans gagnait 5 pb, à 3,92%.
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Katmandou - Au moins 16 personnes ont été tuées et une centaine blessées lundi dans la capitale népalaise Katmandou, lorsque la police a dispersé une manifestation contre le blocage des réseaux sociaux et la corruption du gouvernement. «Seize personnes sont malheureusement décédées selon un décompte auprès des hôpitaux. Une centaine d’autres ont été hospitalisées, dont des policiers», a annoncé à l’AFP un porte-parole de la de la police, Shekhar Khanal. Des affrontements étaient toujours en cours en fin d’après-midi dans les rues de Katmandou, où la police tentait de disperser le dernier carré des protestataires, selon des journalistes de l’AFP. Le gouvernement du Premier ministre KP Sharma Oli devait se réunir en urgence en soirée pour faire le point de la situation. Les forces de l’ordre sont intervenues lorsqu’une foule de plusieurs milliers de personnes s’est rapprochée du Parlement, dont elles avait bloqué l’accès, notamment avec des barbelés. Certains manifestants ont alors tenté de franchir le cordon de sécurité mis en place par la police. «Nous avons utilisé des gaz lacrymogènes et des canons à eau quand les manifestants ont pénétré dans la zone interdite», a justifié auprès de l’AFP le porte-parole de la police. Selon des témoignages anonymes publiés par les médias locaux, la police a tiré à balles réelles sur la foule pour la contenir. L’AFP n’a pas été en mesure de confirmer immédiatement ces informations. Au moins trois des victimes ont succombé à leurs blessures à l’Hôpital civil de Katmanadou tout proche, qui a accueilli plus de 150 blessés, selon une porte-parole de l'établissement, Ranjana Nepal. «Je n’ai jamais vu un tel chaos à l’hôpital», a-t-elle dit à l’AFP. «Les gaz lacrymogènes se sont propagés dans les locaux et ont rendu difficile le travail des médecins». «Pratiques autoritaires» Le ministère népalais de la Communication et des Technologies de l’information a annoncé jeudi avoir ordonné le blocage de 26 plateformes, dont Facebook, Youtube, X et Linkedin, qui ne se sont pas enregistrées auprès de lui dans les délais. En application d’un arrêt rendu en 2023 par la Cour suprême, le ministère exige qu’elles nomment un représentant local et une personne chargée de la régulation de leurs contenus. Cette décision, qui a continué lundi à perturber de nombreuses activités, a convaincu de nombreux usagers en colère de descendre dans la rue. Les manifestants se sont rassemblés dans la matinée en brandissant des drapeaux nationaux et en chantant l’hymne national, avant de lancer des slogans hostiles au gouvernement. «Nous sommes là pour dénoncer le blocage des réseaux sociaux mais ce n’est notre seule motivation», a déclaré à l’AFP un étudiant, Yujan Rajbhandari, 24 ans, «nous dénonçons aussi la corruption institutionnalisée au Népal». «Cette décision traduit les pratiques autoritaires du gouvernement et nous voulons que ça change», a renchéri un autre, Ikshama Tumrok, 20 ans. Depuis l’entrée en vigueur du blocage, les plateformes encore en service, comme Tik Tok, sont inondées de vidéos mettant en cause la vie luxueuse des enfants de responsables politiques. «Il y a eu des mobilisations contre la corruption partout dans le monde, ils (nos dirigeants, ndlr) redoutent qu’il en soit de même ici», a commenté un autre protestataire, Bhumika Bharati. Dans une déclaration publiée dimanche, le gouvernement a démenti vouloir grignoter les libertés de pensée et d’expression et affirmé que sa décision visait à créer «un environnement destiné à leur protection et à leur libre exercice». Il a répété que le fonctionnement des plateformes visées serait rétabli sitôt le dépôt d’une demande d’enregistrement de leur part. Le blocage décrété jeudi n’est pas inédit. En juillet dernier, le gouvernement avait déjà suspendu la messagerie Telegram en raison, selon lui, d’une hausse des fraudes en ligne. Paavan MATHEMA © Agence France-Presse