
L’inflation française est tombée à 0,7% en mai

L’inflation poursuit sa décrue en France. Elle a ralenti en mai à 0,7% sur un an, selon les données provisoires publiées mardi par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee). Sur un mois, les prix à la consommation ont diminué de 0,1% en mai, après une hausse de 0,6% en avril, alors que le consensus anticipait une inflation stable. Les prix à la consommation avaient augmenté de 0,8% sur un an en avril, en mars ainsi qu’en février.
L’indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH), qui permet les comparaisons entre pays de l’Union européenne et qui est suivi de près par la Banque centrale européenne, a progressé de 0,6% sur un an en mai, après 0,9% en avril. Sur un mois, l’indice a reculé de 0,2% en mai, après une progression de 0,7% en avril. «Ces chiffres sont très faibles, souligne Claus Vistesen, chef économiste zone euro chez Pantheon Macroeconomics. La baisse de 0,2 % de l’IPCH sur un mois est inférieure de 0,3 point de pourcentage à nos prévisions.» Ce dernier anticipe pour la zone euro une inflation mensuelle en très légère baisse et une inflation annuelle à 1,9% en mai. Celle-ci sera publiée mardi 3 juin.
Nouvelle baisse de l'énergie
«Cette baisse de l’inflation s’expliquerait par le ralentissement des prix des services, notamment dû à un ralentissement des prix des transports et à une baisse plus marquée de ceux des communications, ainsi que par l’accentuation de la baisse des prix de l'énergie», a indiqué l’Insee dans un communiqué. Les prix de l'énergie ont diminué de 8,1% en glissement annuel en mai après 7,8% en avril, soit le quatrième mois consécutif de repli, tirés par ceux des produits pétroliers et du gaz. L’inflation dans les services baisse sensiblement, à 2,1 % en mai après 2,4 % en avril. «La baisse de l’inflation sur les services indique que la tendance désinflationniste est profonde», relève Sylvain Bersinger, chef économiste chez Asterès.
Ces données devraient soutenir la position des colombes de la BCE dans la poursuite de l’assouplissement monétaire avec un taux directeur sous 2% d’ici cet été, même si le gouverneur de la banque centrale d’Autriche Robert Holzmann a une fois de plus appelé à une pause jusqu’à septembre en raison des risques liés aux tensions commerciales. «Ces chiffres constituent une excellente nouvelle pour la BCE, confirmant la disparition des pressions inflationnistes dans la deuxième économie de la zone euro, affirme Charlotte de Montpellier, économiste senior chez ING. Cela devrait la conforter dans sa volonté de poursuivre les baisses de taux, au mois de juin puis au cours de l’été. Nous tablons sur un taux directeur final à 1,75 %.» Une prévision partagée par Claus Vistesen.
Inflation modérée cette année
«Pour le reste de l’année, l’inflation devrait rester très modérée», poursuit l’économiste d’ING, qui l’anticipe sous 1% dans les mois à venir. Une évolution permise par la baisse des prix du pétrole, le maintien du tarif réglementé du gaz à un niveau inférieur à celui de l’an dernier, l’appréciation de l’euro en termes effectifs, mais aussi par la normalisation de l’inflation des services. Sylvain Bersinger s’attend également à ce que l’inflation reste faible jusqu’à la fin de l’année. «Cette tendance s’explique principalement par la guerre commerciale de Donald Trump, qui fait baisser le prix du pétrole ainsi que le dollar et bride la croissance européenne, ajoute-t-il. La guerre commerciale pourrait être inflationniste sir l’UE répondait aux droits de douane américains par ses propres hausses de droits de douane, ce qui ne semble pas être la stratégie choisie pour le moment.»
(avec l’Agefi Dow-Jones)
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Immigration clandestine : raid policier dans une usine Hyundai-LG aux Etats-Unis, près de 500 arrestations
Washington - Près de 500 personnes, dont une majorité de Sud-Coréens, ont été arrêtées par la police de l’immigration dans une usine de fabrication de batteries des groupes sud-coréens Hyundai et LG dans l’Etat de Géorgie (sud-est), soupçonnées de travailler illégalement aux Etats-Unis. Le raid, mené jeudi, résulte d’une «enquête pénale liée à des accusations de pratiques d’embauche illégales et à de graves infractions fédérales», a expliqué vendredi Steven Schrank, un agent du service d’enquêtes du ministère américain de l’Intérieur, au cours d’une conférence de presse. Il s’agit de «la plus importante opération des forces de l’ordre sur un même site de toute l’histoire du service des +Homeland Security Investigations+ (+Enquêtes sur la sécurité intérieure+)», a-t-il affirmé, s’exprimant d’Atlanta, dans l’Etat de Géorgie. Les 475 personnes arrêtées dans cette usine, située dans la ville d’Ellabell, se «trouvaient aux Etats-Unis de manière illégale» et «travaillaient illégalement», a affirmé M. Schrank, soulignant que la «majorité» d’entre elles étaient de nationalité sud-coréenne. Sollicité par l’AFP aux Etats-Unis, le constructeur automobile a répondu être «au courant du récent incident» dans cette usine, «surveiller étroitement la situation et s’employer à comprendre les circonstances spécifiques» de cette affaire. «A ce stade, nous comprenons qu’aucune des personnes détenues n'était directement employée par le groupe Hyundai», a-t-il poursuivi, assurant donner «priorité à la sécurité et au bien-être de quiconque travaille sur ce site et au respect de toutes les législations et réglementations». De son côté, LG Energy Solution a affirmé suivre «de près la situation et recueillir toutes les informations pertinentes». «Notre priorité absolue est toujours d’assurer la sécurité et le bien-être de nos employés et de nos partenaires. Nous coopérerons pleinement avec les autorités compétentes», a ajouté cette entreprise. La Corée du Sud, la quatrième économie d’Asie, est un important constructeur automobile et producteur de matériel électronique avec de nombreuses usines aux Etats-Unis. Mission diplomatique Une source proche du dossier avait annoncé quelques heures plus tôt, de Séoul, qu’"environ 300 Sud-Coréens» avaient été arrêtés pendant une opération du Service de l’immigration et des douanes américain (ICE) sur un site commun à Hyundai et LG en Géorgie. De son côté, l’agence de presse sud-coréenne Yonhap avait écrit que l’ICE avait interpellé jusqu'à 450 personnes au total. Le ministère sud-coréen des Affaires étrangères avait également fait d'état d’une descente de police sur le «site d’une usine de batteries d’une entreprise (sud-coréenne) en Géorgie». «Plusieurs ressortissants coréens ont été placés en détention», avait simplement ajouté Lee Jae-woong, le porte-parole du ministère. «Les activités économiques de nos investisseurs et les droits et intérêts légitimes de nos ressortissants ne doivent pas être injustement lésés dans le cadre de l’application de la loi américaine», avait-il poursuivi. Séoul a envoyé du personnel diplomatique sur place, avec notamment pour mission de créer un groupe de travail afin de faire face à la situation. Les autorités sud-coréennes ont également fait part à l’ambassade des Etats-Unis à Séoul «de (leur) inquiétude et de (leurs) regrets» concernant cette affaire. En juillet, la Corée du Sud s'était engagée à investir 350 milliards de dollars sur le territoire américain à la suite des menaces sur les droits de douane de Donald Trump. Celui-ci a été élu pour un second mandat en novembre 2024, en particulier sur la promesse de mettre en oeuvre le plus important programme d’expulsion d’immigrés de l’histoire de son pays. Depuis, son gouvernement cible avec la plus grande fermeté les quelque onze millions de migrants sans papiers présents aux Etats-Unis. Au prix, selon des ONG, des membres de la société civile et jusqu’aux Nations unies, de fréquentes violations des droits humains. D’Atlanta, le Bureau de l’alcool, du tabac, des armes à feu et des explosifs (ATF) a expliqué sur X avoir participé à l’arrestation d’environ 450 «étrangers en situation irrégulière» au cours d’une opération dans une usine de batteries, une coentreprise entre Hyundai et LG. Selon son site internet, Hyundai a investi 20,5 milliards de dollars depuis son entrée sur le marché américain en 1986 et compte y investir 21 milliards supplémentaires entre 2025 et 2028. L’usine d’Ellabell a été officiellement inaugurée en mars, avec l’objectif de produire jusqu'à 500.000 véhicules électriques et hybrides par an des marques Hyundai, Kia et Genesis. Elle devrait employer 8.500 personnes d’ici à 2031. © Agence France-Presse