
L’harmonisation des règles sur les bonus reste un vœu pieux
Les recommandations publiées le 1er juillet par le Comité de Bâle sonnent comme un rappel à l’ordre. Les superviseurs bancaires ont invité vendredi les banques à adopter une série de mesures censées garantir «une discipline de marché efficace» en matière de rémunération. Applicables au 1er janvier 2012, ces règles complètent et précisent celles que le Comité de Bâle avait édictées en 2009 dans le cadre de Bâle 2. Elles seront inscrites dans le pilier 3 de Bâle 2, qui traite de la discipline de marché et fournit aux superviseurs une vision des risques portés par un établissement.
Les banques devront publier au moins une fois par an les éléments qui déterminent leur politique de rémunération. Sur le plan qualitatif, il s’agira par exemple de décrire la composition et le fonctionnement du comité des rémunérations, les critères de versement différé des bonus ou de reprise (clawback) si les performances se dégradent, et la nature des bonus (cash, actions, titres de performance). Dans la partie quantitative, les banques devront chiffrer le nombre de salariés concernés, ainsi que les différentes composantes de la rémunération: fixe ou variable, immédiate et différée, cash et titres, bonus différé des exercices précédents avec réduction éventuelle…
Des informations que les banques françaises, par exemple, publient déjà (L’Agefi Quotidien du 18 mai). Mais transparence de l’information ne veut pas dire harmonisation des pratiques. Alors que l’Union européenne a imposé l’an dernier des règles assez précises en matière d’encadrement des bonus, les Etats-Unis tardent à embrayer et l’Asie se désintéresse du sujet. Résultat, les banques européennes, soumises à ces règles pour l’ensemble de leurs activités dans le monde, estiment ne pas jouer aujourd’hui sur un pied d’égalité avec leurs concurrentes.
Mercer vient de les conforter dans cette analyse. «L’approche américaine basée sur les principes donne plus de flexibilité et un avantage compétitif par rapport à l’approche prescriptive de l’Europe», a indiqué le 30 juin le cabinet de conseil. Selon ce dernier, 88% des banques européennes ont adopté des plans d’intéressement à long terme payés en titres et soumis à des critères de performance, contre 50% aux Etats-Unis. «L’objectif d’origine de certaines réformes n’est pas rempli», en conclut Mercer.
Plus d'articles Economie & Marchés
-
La Banque de France annonce un résultat net positif
L’institution apporte 4,4 milliards de résultat aux Fonds pour Risques Généraux afin d’éviter les pertes à venir liées à la hausse des taux. -
L’accélération de l’inflation britannique complique l’équation de la Banque d’Angleterre
Les prix à la consommation ont surpris à la hausse, avec une progression de 10,4% sur un an au Royaume-Uni. Les opérateurs ont revu en hausse leurs prévisions de relèvement des taux par la Banque d'Angleterre. -
La Banque d’Angleterre est proche de la pause monétaire
Les bons indicateurs économiques militent pour une hausse de 25 points de base du taux directeur jeudi malgré le risque bancaire. Mais ce devrait être la dernière.
Contenu de nos partenaires
Les plus lus de
- La Société Générale présente sa nouvelle direction autour de Slawomir Krupa
- Credit Suisse entraîne le secteur bancaire européen dans sa chute
- Les actions chutent avec les banques américaines
- L’électrochoc SVB met la finance sous tension
- Credit Suisse, trois ans de descente aux enfers
- Les gérants prennent la mesure de la persistance de l’inflation
- Silicon Valley Bank : la chute éclair de la banque des start-up
- Slawomir Krupa sort la Société Générale du brouillard
- Chute de SVB : les Etats-Unis garantissent les dépôts et HSBC rachète les actifs anglais
-
Code pénal
Gilets jaunes: les délinquants, les criminels et leurs complices
Black bloc ou « simple manifestant », agissant à froid ou emporté par l’excitation collective, peu importe : les faits commis sur les Champs-Élysées relèvent du Code pénal. Taguer ou détruire du mobilier urbain fait de vous un délinquant. Voler des marchandises après avoir cassé une vitrine fait de vous un délinquant. Caillasser un fourgon de police ou tabasser un gendarme à terre fait de vous un délinquant. Mettre le feu à un kiosque ou un restaurant fait de vous un délinquant. Incendier une banque fait de vous un délinquant – et même un criminel, si les flammes ont été allumées sans se préoccuper de savoir si l’immeuble était vide de ses occupants. -
Exaspération
«Les Gilets jaunes mettent l’économie à genou»
« Les Français ne consomment plus, ils ne vont plus dans les centres-villes », déplore le président des Chambres de métier et de l’artisanat -
Signaux faibles
Gilets jaunes et violences: les lacunes de la surveillance des réseaux sociaux
Le ministre de l’Intérieur se disait, dès vendredi, en alerte sur la mobilisation de manifestants ultra-violents. Faute d’utilisation appropriée des outils numériques, cela n’a pas empêché ces derniers d’agir et de mettre les Champs-Elysées à sac.