
Les actifs chinois reviennent au centre du jeu

Le marché chinois devrait être le plus performant en 2022, selon Carmignac. Après une année 2021 marquée par les difficultés du secteur immobilier, le ralentissement de la croissance et un durcissement réglementaire pour un grand nombre de secteurs, avec toujours en toile de fond la pandémie et la stratégie zéro-Covid menée par Pékin qui pèse sur l’activité, les investisseurs s’interrogent toujours sur le caractère «investissable» ou non de ce marché. Mais pour le gestionnaire d’actifs français, la question ne se pose plus. Les actifs chinois vont profiter d’un contexte monétaire et budgétaire favorable, contrairement à la plupart des grands pays développés, ce qui va soutenir la croissance cette année. Les valorisations raisonnables offrent en outre un potentiel de hausse, notamment aux actions.
Pékin est au chevet de la croissance chinoise. Jeudi, la banque centrale (PBoC) a poursuivi son assouplissement monétaire en abaissant ses taux préférentiels de prêts (loan prime rate - LPR) à un an et cinq ans. En décembre, elle avait déjà diminué le LPR à un an pour la première fois depuis avril 2020 pour éviter une dégradation plus marquée de la conjoncture, en particulier de l’immobilier. Elle avait auparavant réduit le ratio des réserves obligatoires des banques et augmenté la capacité d’émission d’obligations.
Ce 20 janvier, elle a donc aussi réduit le taux LPR à 5 ans. Ce dernier sert de référence pour les prêts hypothécaires. Cet assouplissement qui était attendu par le marché fait suite aux baisses surprises de la banque centrale chinoise lundi sur ses taux de prêt à court et moyen terme. Le vice-gouverneur de la PBoC a indiqué cette semaine que la banque centrale resterait active. Les économistes anticipent d’autres interventions au premier semestre.
«Les risques à la baisse semblent gérables, estiment les économistes de Société Générale CIB. La politique chinoise face à la pandémie consiste à réagir rapidement et localement, évitant ainsi un confinement national. Surtout, les décideurs ont les outils pour faire face aux conséquences économiques : l’assouplissement monétaire a commencé, et nous nous attendons à ce que des plans ciblés d’investissement en infrastructures et de relance de la consommation soient dévoilés d’ici à l’Assemblée populaire nationale (NPC) annuelle en mars.»
L’une des pires performances en 2021
La divergence de trajectoire entre la Chine et une grande partie du reste du monde devrait avoir des conséquences sur les actifs, et permettre notamment aux actions de mettre un terme à leur sous-performance par rapport aux autres marchés. En 2021, les places boursières chinoises ont affiché parmi les pires performances sur les actions avec un gain de 5% sur les Bourses en Chine continentale et une chute de 11% à Hong Kong. Depuis le début de l’année, l’indice Hang Seng (HK) rebondit de plus de 6% alors qu’une grande majorité des marchés mondiaux sont dans le rouge sur fond de hausse des taux.
Le secteur immobilier est particulièrement recherché, avec un bond de 10% du secteur, après avoir touché des points bas en 2021 en raison du dossier Evergrande. C’est mieux que le secteur de l’énergie (+6%). «Le marché actions semble partager notre sentiment que le risque de défauts dans le secteur immobilier diminue», soulignent les stratégistes de SG CIB. Les mesures gouvernementales contribueraient à atténuer la pénurie de financement dans le secteur.
SG CIB a débuté l’année avec un positionnement surpondéré sur les actions chinoises dans son portefeuille d’allocation (20% de l’exposition actions). Une des raisons est le rebond attendu de la croissance au deuxième trimestre. Ses stratégistes soulignent par ailleurs que les valeurs internet, qui ont été durement touchées en 2021 par les coups de boutoirs réglementaires, ont vu leur valorisation chuter et sont faiblement détenues par les investisseurs. De plus, l’environnement réglementaire, qui reste difficile, s’est quelque peu stabilisé. Goldman Sachs, qui fait également de la Chine l’un des marchés à plus fort potentiel en 2022, mise aussi sur une modération du cycle de régulation qui est déjà perceptible ces derniers mois, et serait un soutien majeur pour ces valeurs.
Année électorale
(Goldman Sachs anticipe une croissance du PIB chinois de 4,3% et des bénéfices de 7%. Outre le soutien monétaire et budgétaire, qui permet d’amortir un potentiel risque baissier sur la croissance économique et des bénéfices en raison d’Omicron, 2022 est une année politique importante car le président chinois Xi Jinping se présente à un troisième mandat. Par le passé, dans ces périodes, les actions ont en général affiché une performance positive, rappelle Timothy Moe, stratégiste Asie chez Goldman Sachs. Ce dernier souligne qu’à 14 fois les bénéfices, le marché est raisonnablement valorisé.
Les obligations d’entreprises, dont celles du secteur immobilier, ont également bénéficié des dernières mesures prises par la PBoC. «Les avantages d’un assouplissement monétaire généralisé se sont propagés au marché du crédit, comme en témoigne la compression des spreads sur le high yield, notent les stratégistes de SG CIB. Le marché semble anticiper un soutien accru au secteur immobilier, ce qui pourrait à son tour se traduire par une baisse de la probabilité de défaut.» Une bonne nouvelle pour un marché qui s’est effondré en 2021 avec des rendements moyens dépassant 20%.
Pour SG CIB, les emprunts d’Etat chinois offrent enfin un potentiel supplémentaire de resserrement des taux, du fait de la divergence de politique monétaire avec les autres grands pays développés. Le rendement à 10 ans chinois a baissé de 5 points de base depuis le début de l’année alors que le 10 ans américain s’est écarté de 30 pb dans le même temps. Mais ce marché est déjà très investi et la marge est limitée vu le niveau bas des taux. Le yuan a pour sa part sans doute réalisé l’essentiel de son appréciation.
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Bure : manifestation sous tension contre l’enfouissement des déchets nucléaires
Mandres-en-Barrois - Des centaines de personnes (2.000 selon les organisateurs) défilent samedi à Bure (Meuse), sous haute surveillance policière, contre le projet Cigéo d’enfouissement des déchets nucléaires hautement radioactifs. «Résistance et sabotage. Andra, dégage», ont scandé les manifestants, en référence à l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs, qui porte ce projet baptisé Cigéo. Sous le vrombissement des hélicoptères de gendarmerie qui surveillent la zone, les participants, dont les députées Sandrine Rousseau (groupe écologiste) et Mathilde Panot (LFI), ont défilé au son des tambours. Le parcours de sept kilomètres de cette «manif du futur» a été validé par la préfecture, mais celle-ci a décrété des «zones d’exclusion» interdites aux manifestants, notamment les abords du laboratoire de l’Andra. Quelque 200 black bloc ont progressé sur une route différente de celle du cortège autorisé, a constaté l’AFP. Certains ont lancé des projectiles en direction des gendarmes, qui ont répliqué avec des gaz lacrymogènes. Avant la manifestation, le préfet Xavier Delarue avait évoqué dans la presse locale sa crainte de débordements de la part de «manifestants radicalisés». "À l'évidence, les organisateurs locaux n’ont pas la main», a dit le représentant de l’Etat au quotidien L’Est Républicain. Des «armes et matériels dangereux» ont été découverts dans les contrôles pratiqués sur les manifestants, a indiqué la gendarmerie nationale sur X, en publiant des photos de spray au poivre et de sabre japonais. «Aucune cause ne peut excuser l’utilisation d’armes dans une manifestation», a commenté à ce propos, également sur X, le ministre démissionnaire de l’Intérieur Bruno Retailleau. «Projet destructeur» Dans le cortège principal, les banderoles et bannières portent l’effigie du réseau Sortir du nucléaire, de La France insoumise, d’Europe écologie les Verts, du Nouveau parti anticapitaliste, ou encore de la Confédération paysanne ou du syndicat Solidaires. L’Etat veut «nous imposer un projet destructeur et dangereux», qui engendre aussi l’"accaparement de terres et de forêts par l’Andra» sur lesquelles «on pourrait installer des paysans», a déploré un représentant de la Confédération paysanne lors d’une conférence de presse, avant le départ du cortège. Cette lutte «est vitale et nécessaire pour préserver notre environnement et la population», a souligné de son côté Pauline Goyer, de Greenpeace. Certains manifestants sont venus de d’Allemagne et d’Italie, et des autocars ont été spécialement affrétés depuis l’Alsace, Paris, Lyon, Nantes ou la Suisse. Les organisateurs ont prévu d’envoyer, pendant la manifestation, des messages «aux générations futures dans des capsules temporelles». Le projet Cigéo, lancé en 1991 et contesté depuis des décennies, prévoit l’enfouissement à Bure à partir de 2050 des déchets nucléaires les plus dangereux pour des centaines de milliers d’années. Après l’achèvement en juillet des expertises techniques nécessaires, d’autres étapes sont attendues avant le décret autorisant formellement la création de Cigéo et donc les travaux, annoncés pour fin 2027-début 2028. En Meuse, une procédure d’expropriation est toujours en cours. L’Andra doit encore acquérir 13 hectares sur les 665 nécessaires, ainsi que 65 ha de tréfonds pour les installations souterraines. Les militants installés dans l’ancienne gare de Luméville, haut lieu de la lutte contre le projet, sont expulsables à partir du 11 octobre, selon eux. © Agence France-Presse -
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Tensions Macron-Attal : la brouille qui secoue Renaissance face à la crise politique
Paris - Rien ne va plus entre Emmanuel Macron, président en difficulté ne pouvant se représenter, et Gabriel Attal, prétendant à la succession exfiltré de Matignon par la dissolution. Une mésentente au sommet, sur fond de crise politique et d’incertitude sur l’issue du quinquennat. Juillet 2025. Devant les Jeunes avec Macron, Gabriel Attal fait un pas vers la présidentielle. Quelques minutes plus tard, le président débarque, rabroue ceux qui «ne pens(ent) qu'à 2027" et électrise les jeunes militants en lançant avoir besoin d’eux «pour les cinq», «dix ans qui viennent». Mines crispées des attalistes et du premier d’entre eux. Un député s'étonne de «la manière dont le président a humilié Attal». Et ajoute: «il passe son temps à buter tous ceux qui veulent lui succéder». Un classique français ? La Ve République regorge de luttes entre présidents et successeurs potentiels. Surtout issus du même camp. De Gaulle-Pompidou, Giscard-Chirac, Chirac-Sarkozy... Nicolas Sarkozy, source d’inspiration pour Gabriel Attal, certes issu du PS mais dont une partie de l’entourage a fait ses classes à l’UMP, comme son bras droit Maxime Cordier. «Quand Attal a pris le parti après Matignon, il m’a dit: +je vais faire Sarko 2004, avec une grosse convention d’investiture+", relate un député PS. Il s'était déjà emparé du groupe macroniste à l’Assemblée contre la volonté de l’Elysée. Quelques semaines après la dissolution, point d’orgue d’une mésentente qui a débuté quasiment dès son arrivée à Matignon. La nomination du plus jeune Premier ministre de l’histoire était pourtant un coup personnel du président, contre l’avis de nombreux proches. Mais «deux semaines après, son entourage ne fait que nous savonner la planche», affirme un proche de M. Macron. En pleine crise, l’accueil de M. Macron au Salon de l’Agriculture est dantesque. Celui du Premier ministre plus apaisé. «Il lui sabote le Salon car il n’a pas géré la crise», «ça a été le moment où le président a été physiquement le plus en danger du quinquennat», fulmine cette source pour qui, dès lors, «la confiance est rompue». Front républicain L'épisode de la dissolution a été maintes fois raconté: un Gabriel Attal hors de la confidence, informé au dernier moment. Cloîtré vingt-quatre heures durant dans la résidence primo-ministérielle de Souzy-la-Briche (Essonne). Avant de prendre en main la campagne législative. Les premières sorties du président, qui entendait s’en occuper personnellement, sont jugées catastrophiques jusque dans son camp. En coulisses se noue un désaccord profond: le «front républicain» face à l’extrême-droite aux portes de Matignon. «La vérité, c’est que la dissolution était faite pour que (Jordan) Bardella gagne», «pour qu’ils se grillent et qu’on les vire deux ans après». Mais après le premier tour, «Attal et (Stéphane) Séjourné débarquent et disent: +on va sauver la France, tout le monde se retire+" dans les circonscriptions où le RN menace, affirme un cadre macroniste. «Attal me raconte que quand il appelait des mecs pour se désister, l’Élysée passait des coups de fil pour qu’ils se maintiennent», rapporte une source chez Renaissance. «Il avait une trouille absolue: l’image de lui sur le perron de Matignon serrant la main de Bardella», ajoute une ministre. Côté RN, un cadre l’affirme sans ambages: «c’est Attal qui nous a battus aux élections». Depuis, hors des réunions collectives, aucun échange. 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