Le plafond de la dette américaine alimente le débat autour du risque de défaut

Les spreads et les volumes d’activité autour des CDS ont retrouvé leurs niveaux de 2011 et 2013.
Le service du budget du Congrès (photo) a rappelé récemment le risque de défaut autour de la dette fédérale des Etats-Unis.
Comme le rappelle le CBO, rattaché au Congrès (photo), la dette fédérale rapportée au PIB a doublé depuis 2007.  - 

Le contexte est tendu depuis que les Etats-Unis ont atteint le 19 janvier leur plafond d’endettement autorisé de 31.381 milliards de dollars. Faute d’entrevoir un accord entre démocrates et républicains au Congrès, le Trésor a dû prendre jusqu’à juin des «mesures extraordinaires» afin de faire face aux obligations sur la dette fédérale existante : suspension de versements aux fonds de pension ou aux fonds de prestation des agents publics, et suspension des émissions de dettes nettes.
Le plafond de la dette reste indépendant du risque de fermeture des administrations, le «shutdown», lié au budget fédéral présenté jeudi soir pour l’exercice fiscal 2024, mais les deux sujets sont souvent liés. Les deux partis mènent en effet généralement une négociation parallèle pour finir par s’accorder sur le relèvement du plafond - ou sur une suspension provisoire - afin de payer à temps les intérêts aux créanciers.

Dette moins chère

Cette fois, le Congrès pourrait bloquer les débats plus longtemps, avec un risque de défaut sur les US Treasuries à en croire l’estimation publiée mi-février par le service du budget du Congrès (CBO), et également le marché des protections de crédit (credit default swaps, CDS) sur les taux américains. Les spreads, proches de 80 pb sur la maturité 1 an, et les volumes totaux d’activité, au-dessus de 1 milliards de dollars par semaine pour plus de 4 milliards de notionnels nets, ont retrouvé des plus hauts depuis 2011 et 2013 (voir graphique).

«Contrairement à ces périodes passées, malgré des niveaux similaires (…), nous constatons que la probabilité de défaut implicite du marché est plus faible aujourd’hui du fait d’un prix nettement inférieur de la meilleure obligation à livrer (cheapest-to-deliver, CTD, prix de référence sur les futures, ndlr)», nuancent les stratégistes de Barclays en comparant les valeurs relatives. Avec des taux US bien plus élevés, proches de 5% à 1 an au lieu de 0,5% à l’époque, le coût d’entrée dans une transaction implique une probabilité implicite d’événement de crédit 2 à 3 fois inférieure, et un ratio de remboursement 2 à 3 fois supérieur.
Cette semaine devant le Congrès, le président de la Fed Jerome Powell a tout de même conseillé aux élus de relever le plafond de la dette afin de ne pas risquer un défaut de paiement à partir de juillet, et potentiellement davantage de dommages à long terme.

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