Le Panel Taux acte le ton restrictif des banques centrales

Les prévisions évoluent de moins en moins sur les taux directeurs, mais également concernant leurs effets sur les taux longs.
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Les taux directeurs s'approchent de leur point haut  -  Photo AdobeStock

Les prévisions des 25 sociétés interrogées par L’Agefi entre le 21 et 31 août ont assez peu décalé concernant les taux directeurs depuis le Panel de juillet. Ce qui est logique à l’approche des taux terminaux. Concernant la Banque centrale européenne (BCE), qui a porté son taux de dépôt à 3,75% fin juillet, le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a déclaré vendredi que nous sommes «proches ou très proches du point haut» et «encore loin du moment où nous pourrions envisager de le baisser». Bien que toutes les options restent «ouvertes» pour le Conseil des gouverneurs du 14 septembre comme pour les suivants, seuls 8 panélistes voient la BCE s’arrêter là : en phase avec les marchés de swaps, les autres anticipent encore une hausse jusqu’à 4% - deux jusqu’à 4,25% pour Groupama AM.

«Les enquêtes avancées comme les très mauvais indices PMI pourraient laisser penser à une récession en zone euro, mais l’analyse fondamentale montre que la consommation des ménages – maillon faible depuis trois trimestres - ne peut que rebondir, a déclaré à B Smart Michel Martinez, chef économiste Europe de Société Générale CIB. Les salaires réels passent en territoire positif ; les revenus d’intérêts commencent à bien remonter ; le soutien gouvernemental correct restera inchangé en 2023 ; et les taux d’épargne sont stratosphériques en zone euro», avance-t-il comme explication d’une potentielle nouvelle hausse de taux. Pour les panélistes – à l’exception de Carmignac -, l’effet en termes d’inversion de la pente par rapport aux taux longs allemands serait même moins négatif que prévu en juillet.

Concernant les Etats-Unis, seuls Bank of America et Groupama AM voient désormais la Fed poursuivre dans les prochains mois son resserrement monétaire au-delà de 5,50% après la hausse de juillet (haut de fourchette). Les données sur l’emploi, les salaires et l’inflation seront déterminantes d’ici à la réunion du 1ᵉʳ novembre. Mais Société Générale CIB et UBS la voient faire machine arrière dans les trois mois (à 5,25%). En lien avec des problématiques budgétaires ou pas, cela n’impliquerait pas de baisses des taux longs aussi fortes que prévu en juillet.

Les perspectives sur la Banque d’Angleterre (BoE) semblent les plus difficiles à anticiper : 11 analystes sur 24 tablent sur au moins deux hausses de 25 pb dans les prochains mois, dont trois pour La Française AM, Natixis, Pictet, et 4 pour Groupama AM. L’inflation sous-jacente britannique ressortie encore à 6,9% en août ne montre pas de répit.

Enfin, les panélistes ont acté le relâchement de la Banque du Japon (BoJ) dans son contrôle de la courbe des taux longs (jusqu’à 1% désormais). Mais sans que cela n’améliore vraiment leurs prévisions sur les parités de change sur le yen.

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4-9-23
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