
La semaine prochaine, tous les regards seront tournés vers Powell et l’emploi américain


Les débats concernant la politique monétaire promettent d'être intenses la semaine prochaine alors que Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale (Fed), se rendra au Capitole et que plusieurs banques centrales feront part de leur décision en matière de taux. En parallèle, les investisseurs prendront connaissance d’une nouvelle série d’indicateurs économiques, au premier rang desquels le rapport mensuel sur l’emploi aux Etats-Unis.
La semaine débutera avec un rendez-vous d’importance. Jerome Powell présentera mardi le rapport de politique monétaire semestriel de la Fed devant le Sénat. Il fera de même à la Chambre des représentants, le lendemain. Le marché suivra avec attention ces auditions du président de la Fed pour se faire une idée plus précise de la trajectoire future des taux, à deux semaines de la prochaine réunion de politique monétaire de l’institution.
Tensions inflationnistes
D’autant plus que la persistance des tensions inflationnistes et la résilience de l'économie américaine ont conduit les opérateurs à abandonner leur espoir d’un assouplissement monétaire dès cet été. Selon UBS, Jerome Powell devrait déclarer au Congrès qu’il «prévoit de continuer de relever les taux et que l’ampleur de cette hausse dépendra des données économiques». Cela se traduira par un tour de vis monétaire de 25 points de base en juin, après deux relèvements similaires en mars et en mai, estime UBS.
Le rapport sur l’emploi américain de février sera l’indicateur majeur la semaine prochaine. «Le précédent rapport avait causé une grande surprise, avec un bond extraordinaire des créations d’emplois à 517.000 et un chômage tombant à un nouveau point bas de 3,4%», rappelle Bruno Cavalier, chef économiste chez Oddo BHF. Cette fois, «les créations nettes d’emplois sont attendues au voisinage des 200.000, soit au-dessous de la moyenne du quatrième trimestre 2022», ajoute l’expert.
Sur le plan politique, la semaine prochaine sera également animée outre-Atlantique. Le président américain, Joe Biden, présentera jeudi son projet de budget pour l’exercice 2024, à un moment où les républicains exigent des réductions de dépenses comme condition au relèvement du plafond de la dette du pays.
A lire aussi: L’inflation américaine augmente l’incertitude autour de la Fed
Des nouvelles de l'économie chinoise
Si les Etats-Unis attireront tous les regards, les opérateurs n’oublieront pas pour autant de suivre l’actualité dans le reste du monde. Et notamment la réunion du Congrès national du peuple en Chine, qui aura débuté dimanche. Durant cet événement, le pays dirigé par Xi Jinping doit faire part de ses ambitions de croissance économique pour 2023. Les analystes sont partagés entre une cible de 5% à 5,5%, ou un objectif de 5,5% à 6%.
En outre, plusieurs institutions monétaires doivent rendre leur décision en matière de taux. Ce sera le cas des banques centrales australienne (RBA), canadienne (BOC) et japonaise (BOJ). Une mise en jambes de qualité avant le grand-rendez vous de la Banque centrale européenne (BCE) prévu le 16 mars.
Sur le Vieux Continent, les investisseurs prendront connaissance de nouvelles estimations sur le produit intérieur brut (PIB) dans la zone euro au quatrième trimestre et l’inflation allemande en février.
Au chapitre des entreprises, les publications de résultats annuels se feront plus rares. Dans l’Hexagone, le marché s’intéressera aux comptes de Thales, bioMérieux et Dassault Aviation. Des groupes tels que Vivendi, Casino et JCDecaux lèveront également le voile sur leur performance financière au titre de 2022. En Europe, ils seront imités par Henkel et Aviva.
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