
Cette semaine, le marché guettera la BCE et l’inflation


Alors que la Coupe du monde de rugby en France s’est ouverte pour une durée d’un mois et demi, l’actualité des marchés sera dominée cette semaine par la réunion de la Banque centrale européenne (BCE). Le match semble serré entre une ultime hausse des taux d’intérêt et le maintien de ces derniers à leurs niveaux actuels.
Pour les analystes de Morgan Stanley, la baisse de l’inflation sous-jacente en août dans la zone euro plaide pour la deuxième option. Cependant, certains membres du conseil des gouverneurs pourraient s’alarmer du récent rebond du prix du baril de pétrole, qui a pris 15 dollars depuis début juillet et risque d’alimenter de nouvelles tensions inflationnistes au cours des prochains mois.
La réunion de septembre sera probablement la dernière occasion pour la BCE de relever ses taux compte tenu du fort ralentissement de l'économie, souligne Claus Vistesen, chef économiste pour la zone euro chez Pantheon Macroeconomics. Mais toute pause signifierait la fin du cycle de hausse des taux, selon l’expert.
Les investisseurs devront attendre jeudi pour être fixés. La BCE publiera également ses nouvelles prévisions de croissance et d’inflation pour l’année en cours et les suivantes.
A lire aussi: La hausse du pétrole relance les craintes inflationnistes
Rebond probable de l’inflation américaine
L’autre grand rendez-vous de la semaine aura lieu mercredi avec la publication de l’indice des prix à la consommation (CPI) aux Etats-Unis.
Il devrait marquer un rebond de l’inflation en août compte tenu de la hausse des prix de l’essence. «La difficulté pour la Réserve fédérale (Fed) sera de séparer le bruit du signal pour voir si la désinflation est stoppée ou se poursuit», souligne Bruno Cavalier, économiste chez Oddo BHF.
Malgré ces tensions inflationnistes, plusieurs membres de la Fed ont déclaré être favorables à une pause sur les taux lors de la prochaine réunion de politique monétaire, programmée les 19 et 20 septembre, et le Livre beige publié cette semaine pointe vers une atténuation des hausses de prix et de salaires au deuxième semestre, ajoute l'économiste.
Cependant, certains analystes estiment que la vigueur de l'économie américaine, notamment du marché du travail, pourrait amener la banque centrale à relever encore ses taux cette année. Les marchés estiment actuellement à 37% la probabilité d’un nouveau tour de vis en novembre ou décembre, selon l’outil FedWatch de CME Group.
D’autres indicateurs américains devraient retenir l’attention des investisseurs, notamment les ventes au détail et les prix à la production au mois d’août (jeudi), l’enquête d’activité manufacturière de la Fed de New York et l’indice de confiance des ménages de l’Université du Michigan (vendredi).
A lire aussi: La hausse du chômage américain incite la Fed à patienter
Menace de grève à Detroit
Dans l’actualité des entreprises, Apple organise mardi à son siège californien un événement au cours duquel le fabricant pourrait dévoiler une nouvelle version de son célèbre iPhone. Le groupe mise sur ce nouveau modèle pour redynamiser ses ventes, en recul depuis plusieurs trimestres.
Toujours aux Etats-Unis, la pression montera d’un cran dans les négociations salariales du secteur automobile. La convention collective pour les trois grands constructeurs - General Motors, Ford et Stellantis (ex Fiat Chrysler) - expire jeudi et les salariés ont approuvé le principe d’une grève s’ils n’obtiennent pas des avancées d’ici là.
En France, Bic tiendra lundi une journée investisseurs à Paris, tandis que Vallourec réunira la communauté financière à Londres mardi. Le spécialiste des étiquettes électroniques SES-Imagotag publiera ses résultats semestriels lundi après-Bourse, et le fabricant de parfums sous licence Interparfums fera de même mardi matin.
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