La BCE annonce des mesures anti-fragmentation à l’issue de sa réunion d’urgence

La BCE va appliquer une certaine flexibilité dans le réinvestissement des actifs acquis dans le cadre du Programme d’achat d’urgence pandémique. La détente des taux souverains se poursuit.
Valérie Venck, Agefi-Dow Jones
L’une des questions est celle de la tolérance de la BCE à l’égard de taux un peu plus élevés.
La BCE a tenu une réunion non prévue mercredi.  -  BCE

Le conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE) a annoncé mercredi, à l’issue d’une réunion d’urgence, de nouvelles mesures destinées à lutter contre le risque de fragmentation des conditions de financement au sein de la zone euro.

«La pandémie a créé des vulnérabilités durables au sein de l'économie de la zone euro, qui contribuent effectivement à une transmission inégale de la normalisation de notre politique monétaire entre les juridictions», a indiqué la banque centrale dans un communiqué.

De ce fait, le conseil des gouverneurs a décidé «d’appliquer une certaine flexibilité lors du réinvestissement des actifs acquis dans le cadre du Programme d’achats d’urgence pandémique (PEPP) et arrivant à échéance, afin de préserver le fonctionnement du mécanisme de transmission de la politique monétaire», a ajouté la BCE.

Le conseil des gouverneurs a par ailleurs décidé de mandater les comités compétents de l’Eurosystème, ainsi que les services de la BCE, pour accélérer l’achèvement de la conception d’un nouvel instrument anti-fragmentation.

Le taux italien sous 4%

La détente des taux initiée mercredi matin se poursuivait en fin d’après-midi. Peu avant 18h, le taux de l’emprunt d’Etat italien BTP à 10 ans reculait de 0,31 point de pourcentage (31 points de base) à 3,91%. L’OAT française baissait de 16 points de base à 2,21% et le Bund allemand perdait 10 points de base à 1,63%. Le Bourses européennes ont clôturé dans le vert, en hausse de plus de 1%. En revanche, l’euro abandonnait un peu de terrain, à 1,039 dollar.

Une porte-parole de la BCE avait annoncé mercredi matin la tenue d’une «réunion ad hoc pour discuter des conditions de marché».

Depuis que la BCE a annoncé jeudi dernier la fin de ses achats nets d’actifs et des hausses des taux pour juillet et septembre, les écarts de rendement entre les obligations allemandes à dix ans et celles des Etats périphériques de la zone euro, notamment de l’Italie, avaient fortement augmenté, renforçant le risque de fragmentation dans l’union monétaire.

Isabel Schnabel, membre du directoire de la BCE, avait envoyé un signal fort au marché mardi soir en déclarant que l’institution pourrait mettre en place très rapidement un programme de rachats d’obligations des pays de la périphérie de la zone euro.

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