
Jean-Marc Jancovici : «La finance doit proposer des produits qui réorientent le comportement des acteurs»
Le développement de la finance profite-t-il à l'économie ? Jean-Marc Jancovici, associé de Carbone4, intervenait le 4 juillet 2023 sur cette thématique lors du Paris Finance Forum de Paris Europlace, dont L’Agefi est partenaire. Une question qui renvoie forcément à celle de la transition énergétique, et à la capacité du secteur financier à favoriser un changement de modèle de développement économique.
Pour celui qui préside aussi The Shift Project, «le secteur financier n’est ni plus ni moins carboné que l’économie dans son ensemble». «Pour que la finance joue un rôle actif dans la réorientation de l'économie, il faut qu’elle arrive à proposer des produits qui vont réorienter le comportement des acteurs», explique Jean-Marc Jancovici dans cette vidéo. Problème : à ses yeux, l’essentiel des produits financiers vendus «reste encore du couple risque rendement» où «on ne module pas le risque en fonction de la partie carbonée, ou pas, de l’activité».
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Gaza : l’armée israélienne bombarde une nouvelle tour et étend ses opérations militaires
Jérusalem - L’armée israélienne a bombardé dimanche une nouvelle tour d’habitation dans la ville de Gaza, après l’annonce par le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, d’une extension des opérations militaires dans cette agglomération, dont Israël a affirmé vouloir prendre le contrôle. Des témoins ont indiqué que le bâtiment a été détruit, sans que la frappe, précédée d’un appel de l’armée à évacuer les lieux, n’ait fait de blessés, selon la Défense civile de la bande de Gaza. Il s’agit de la troisième tour d’habitation de Gaza-ville, présentée par Israël comme le dernier grand bastion du Hamas, à avoir été détruite en trois jours par des bombardements israéliens après des appels à évacuer. «Il y a peu de temps, l’armée a frappé un immeuble de grande hauteur utilisé par l’organisation terroriste Hamas dans la zone de Gaza-Ville», a affirmé dimanche un communiqué militaire. L’armée avait plus tôt appelé à évacuer l’immeuble Al-Rouya dans le sud-ouest de la ville, située dans le nord du territoire palestinien dévasté par près de deux ans de guerre, déclenchée par l’attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023. «Dans le cadre de leurs préparatifs face à une opération de l’armée, des terroristes du Hamas avaient placé de nombreux explosifs à proximité de l’immeuble, dans le but de blesser les soldats israéliens», ajoute l’armée. Le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal a confirmé à l’AFP que la tour Al-Rouya avait été «bombardée par l’aviation israélienne», sans faire de blessés. Il a indiqué que 31 personnes avaient été tuées dimanche par les forces israéliennes dans l’ensemble du territoire. Compte tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d’accès sur le terrain, l’AFP n’est pas en mesure de vérifier les bilans et affirmations des différentes parties. «Terrifiant» Le bombardement «a fait trembler la terre, comme un séisme», a affirmé à l’AFP un témoin, Mohammed al-Nazli, habitant du quartier de Tal al-Hawa où s'élevait la tour. «La fumée a couvert la zone, et nous avions du mal à respirer», a-t-il ajouté. «L’immeuble a été complètement détruit, il s’est effondré au sol.» «Depuis trois jours, l’armée israélienne bombarde des tours et des immeubles (...) c’est terrifiant, et nous ne savons pas ce qui nous attend encore», a dit M. Nazli. Vendredi et samedi, les forces israéliennes ont détruit deux autres tours d’habitations dans la ville de Gaza, accusant le Hamas, qui dénonce des «mensonges», d’utiliser ces bâtiments pour opérer. Samedi, l’armée a appelé la population de Gaza-ville à évacuer vers la zone déclarée «humanitaire» d’al-Mawasi (sud), qui comprend selon elle des «infrastructures humanitaires», et est approvisionnée en nourriture et médicaments. M. Netanyahu, a annoncé dimanche une extension des opérations militaires dans et autour de Gaza, et affirmé qu’environ 100.000 personnes avaient déjà quitté les lieux. Selon des estimations récentes de l’ONU, près d’un million de personnes vivent dans et autour de la ville. Ni l’armée ni le gouvernement Netanyahu n’ont officiellement annoncé jusque là le début de l’offensive de grande envergure contre la ville de Gaza approuvée en août, avec comme objectif affiché d’en prendre le contrôle, de venir à bout du Hamas et de libérer les otages restant captifs depuis le 7-Octobre. Mais l’armée a intensifié ces dernières semaines ses bombardements ainsi que ses opérations au sol dans et autour de la ville, dont elle affirme désormais contrôler 40%. © Agence France-Presse -
L'Opep+ surprend les marchés avec une hausse des quotas pétroliers
Londres - Accentuant leur stratégie de reconquête des parts de marché lancée en avril, Ryad, Moscou et six autres producteurs de pétrole de l’Opep+ ont encore augmenté leurs quotas lors d’une réunion en ligne dimanche, à la surprise du marché. Les huit ministres de l'Énergie ont décidé d’augmenter la production de 137.000 barils par jour en octobre 2025 par rapport au niveau de production requis en septembre, explique le communiqué de l’Opep. L’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+) qui a longtemps lutté contre l'érosion des prix en organisant une raréfaction de l’offre via plusieurs coupes de production, a opéré un tournant depuis avril en augmentant rapidement ses quotas. L’Arabie saoudite, la Russie, l’Irak, les Emirats arabes unis, le Koweït, le Kazakhstan, Oman et l’Algérie qui ont déjà rehaussé leur production de 2,2 millions de barils par jour ces derniers mois, entament désormais un nouveau cycle qui pourrait voir jusqu'à 1,65 million de barils par jour revenir sur le marché». «Les 1,65 million de barils par jour pourraient être rétablis en partie ou en totalité, et de manière progressive, en fonction de l'évolution des conditions du marché», peut-on lire dans le communiqué du groupe, qui ne donne pas d'échéance particulière. L’Opep+ est confrontée à la concurrence notamment des Etats-Unis, dont le président Donald Trump a promis de «forer à tout va», mais aussi d’autres pays qui augmentent leur production comme le Canada, le Guyana ou le Brésil. Surplus d’offre Avec une demande d’or noir traditionnellement en baisse au quatrième trimestre, les analystes étaient quasiment unanimes voici une semaine pour dire que l’Opep+ se dirigeait vers un statu quo en octobre pour éviter la dégringolade des cours, sur un marché pétrolier inondé. «En réalité, l’augmentation de la production sera bien moindre compte tenu des limites de production et du mécanisme de compensation» de l’Opep+, affirme à l’AFP Jorge Leon analyste chez Rystad Energy. Certains pays qui ont dépassé leurs quotas par le passé doivent en effet compenser ces hausses en produisant moins dans les mois à venir. Mais «le message est fort», juge l’analyste, et cela risque de faire chuter les prix du pétrole en dessous des 60 dollars. Le cours du Brent, référence mondiale, s’affichait un peu au-dessus des 65 dollars le baril vendredi à la clôture des marchés, loin des sommets à 120 dollars atteints au printemps 2022 dans la foulée de l’invasion russe de l’Ukraine. Jusqu'à présent les prix de l’or noir ont mieux résisté que ce qu’avaient anticipé les observateurs au début de la réouverture des vannes en avril, notamment du fait des risques géopolitiques. Géopolitique bousculée Les spécialistes gardent en effet les yeux rivés sur la guerre en Ukraine et l'évolution de la relation entre Washington et Moscou. La manne pétrolière russe s’est imposée comme une cible privilégiée par Donald Trump pour pousser le Kremlin à négocier. Et la décision de l’Opep+ soulève des questions quant à l’unité du groupe, selon M. Leon: «la Russie dépend des prix élevés pour financer sa machine de guerre» et pourrait avoir du mal à profiter de quotas plus élevés en raison des pressions américaines et européennes sur son secteur pétrolier. En août, le président américain a mis en place des surtaxes douanières supplémentaires sur l’importation de produits indiens aux Etats-Unis pour punir New Delhi d’avoir importé l’or noir russe. Dans une conversation avec des dirigeants alliés de l’Ukraine réunis à Paris, Donald Trump a également affirmé que «l’Europe devait cesser d’acheter du pétrole russe», selon un haut responsable de la Maison Blanche à l’AFP, en référence aux importations de la Hongrie et de la Slovaquie qui se poursuivent via un oléoduc connecté à la Russie. Il a aussi demandé aux Européens de «faire pression sur le plan économique sur la Chine à cause de son soutien à l’effort de guerre russe», Pékin étant le premier importateur de pétrole russe. Pol-Malo LE BRIS © Agence France-Presse -
Dernier baroud d'honneur pour François Bayrou, avant sa chute annoncée
Paris - Sauf coup de théâtre, François Bayrou va devenir le premier chef de gouvernement de la Ve République à tomber sur un vote de confiance. Un scénario qu’il a lui même provoqué et qui ouvre une nouvelle période d’incertitudes, au moins jusqu'à la nomination de son successeur. Tous les regards se tournent déjà vers Emmanuel Macron, de nouveau à la recherche d’un Premier ministre. Le troisième depuis qu’aucune majorité ne s’est dégagée à l’Assemblée nationale après la dissolution, il y a plus d’un an. Après le président du Sénat Gérard Larcher vendredi, il recevra lundi la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet, d’après son entourage. Ses proches n’excluent pas une prise de parole dans les prochains jours, peut-être dès mardi, évoquant un chef de l’Etat qui, cette fois, veut aller vite. En attendant, après moins de neuf mois à Matignon, lundi à 15H00, François Bayrou montera à la tribune de l’Assemblée pour engager la responsabilité de son gouvernement. Les chefs de files des groupes parlementaires lui répondront, avant le vote attendu dans la soirée. La sentence est déjà connue: face aux vetos annoncés de la gauche et de l’extrême droite, le centriste sait que la fin de son bail est imminente. Dans cet esprit, il a convié ses ministres à «un moment convivial» à Matignon dans la soirée, d’après son entourage. Il travaille «depuis plusieurs jours» sur son discours, ajoute-t-on. Comme durant ses multiples interviews, il devrait marteler la lourde «menace» que le «surendettement» fait peser sur le pays et qui justifie, à ses yeux, un effort budgétaire de 44 milliards d’euros pour 2026. Son pari très risqué -- un «suicide politique», selon l’ex-président Nicolas Sarkozy -- s’est presque immédiatement révélé perdu. Le maire de Pau a refusé de faire des concessions, provoquant sa chute avant même l’examen du budget, exercice sur lequel son prédécesseur Michel Barnier (LR) s'était déjà cassé les dents. Son bail à Matignon a été marqué par l’affaire Bétharram, un conclave raté sur les retraites, et peu de projets de loi marquants. Lui assure n’avoir «aucun regret». «Pas traîner» Les tractations pour le remplacer sont déjà bien entamées, beaucoup réclamant que le président ne laisse pas s'éterniser un gouvernement gérant les affaires courantes, face à l’impératif du budget 2026. Plusieurs dates plaident aussi pour une vacance courte: les mobilisations «Bloquons tout» le 10 septembre, syndicale le 18, ou encore la décision vendredi de l’agence Fitch qui pourrait dégrader la note de la dette française. Dans la course au successeur, le PS s’est placé au centre du jeu, Olivier Faure se déclarant «prêt» pour Matignon. Mais si Emmanuel Macron a demandé aux chefs du camp gouvernemental de «travailler» avec les socialistes, peu dans son entourage pensent qu’il nommera le premier secrétaire du Parti socialiste, qui rejette l’idée d’un gouvernement «commun» avec des macronistes. Et le patron des Républicains Bruno Retailleau, qui plaide pour l'élaboration d’un «accord de gouvernement» avec le prochain locataire de Matignon, a prévenu: «hors de question» d’accepter un Premier ministre socialiste. Plus probable donc: la négociation d’un accord de non-censure par une personnalité de droite ou du centre. «Il faut de la stabilité. Et le plus stable, c’est le socle commun qui dialogue avec les socialistes», estime un proche du président. Selon lui, il est possible qu’Emmanuel Macron nomme d’abord un Premier ministre qui négocierait sur un contrat de gouvernement avant de procéder aux nominations de ses ministres. Plusieurs noms circulent pour Matignon : les ministres Sébastien Lecornu (Armées), Gérald Darmanin (Justice), Catherine Vautrin (Travail et Santé), Eric Lombard (Economie), le président LR des Hauts-de-France Xavier Bertrand, l’ancien chef de la diplomatie et ex-socialiste Jean-Yves Le Drian... «Tambouille» Le Rassemblement national pousse lui pour une dissolution et de nouvelles législatives anticipées, qu’il dit cette fois pouvoir gagner. Marine Le Pen -- qui connaîtra lundi la date de son procès en appel dans l’affaire des assistants d’eurodéputés lui valant une inéligibilité -- s’est dite prête à «sacrifier» son mandat de députée pour porter son parti à Matignon. La France insoumise réclame pour sa part la démission d’Emmanuel Macron ou sa destitution, ses députés devant déposer une motion en ce sens. Le PS, en voulant gouverner sous Macron, ne fait que prendre part à une «grande tambouille», a fustigé son leader Jean-Luc Mélenchon. Lucie AUBOURG © Agence France-Presse