
Scor annonce un profit net de 311 millions d’euros sur trois mois

Le réassureur a publié vendredi un résultat net dans le vert au titre du premier trimestre de 2023, dans des conditions de marché favorables, grâce notamment à la hausse de ses tarifs. En réaction, l’action bondissait de plus de 8% vendredi en fin de matinée.
«Scor a dégagé d’excellents résultats au premier trimestre 2023», le groupe tirant «pleinement parti de l’environnement porteur actuel», a commenté le président du réassureur, Denis Kessler, cité dans un communiqué.
Pour les trois premiers mois de 2023, Scor a enregistré un bénéfice net de 311 millions d’euros, à comparer à une perte nette de 35 millions d’euros un an plus tôt. Les données publiées par Scor sont établies selon la nouvelle norme comptable IFRS 17.
Les primes brutes émises, équivalent du chiffre d’affaires, ont atteint 4,74 milliards d’euros, en hausse de 0,6% sur un an.
Selon un consensus calculé par FactSet, les analystes prévoyaient en moyenne un bénéfice net de 151 millions d’euros et des primes brutes émises de 4,79 milliards d’euros.
Catastrophes naturelles
Le ratio combiné net, qui définit le rapport entre le coût des sinistres et le total des primes encaissées, s’est établi à 85,2% au premier trimestre en réassurance de dommage et de responsabilité, contre 97,8% un an plus tôt.
Un ratio inférieur à 100% signifie que l’activité de réassurance dommages a été rentable. S’il est supérieur à 100%, elle a accusé des pertes.
«Cette amélioration de la rentabilité technique» s’explique notamment par une charge liée aux catastrophes naturelles de 9,9% des revenus bruts d’assurance, «en ligne avec le coût budgété de 10% annoncé le 12 avril», et un ratio attritionnel intégrant les commissions de 70%, a expliqué Scor.
Les primes brutes émises de cette division ont reculé de 1,8% sur un an, à 2,28 milliards d’euros.
A lire aussi: La Société Générale fait mieux qu'attendu au premier trimestre
L’activité d’assurance vie a quant à elle enregistré une hausse de 2,9% sur un an de ses primes brutes, à 2,47 milliards d’euros.
Au niveau du bilan, le groupe a fait état d’un ratio de solvabilité estimé à 219% à fin mars, dans le haut de la plage optimale comprise entre 185% et 220%.
En outre, les grandes lignes du nouveau plan stratégique élaboré par le nouveau directeur général, Thierry Léger, seront communiquées lors de l’assemblée générale du 25 mai tandis que les orientations stratégiques seront présentées en détail lors d’une journée dédiée aux investisseurs qui se tiendra le 7 septembre, a rappelé Scor.
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Editorial
Courbettes, manœuvres et guillotine fiscale
C’est le sauve-qui-peut, le grand n’importe quoi : prêts à tout pour s’assurer de la survie du prochain gouvernement, de plus en plus de membres du « socle commun » se lancent dans un concours de courbettes vis-à-vis du Parti socialiste. Objectif, retrouver un brin de stabilité gouvernementale et échapper ainsi à une dissolution, pourtant quasiment inévitable. Avec une recette aussi simple que catastrophique : lâcher les digues sur les impôts, et en particulier sur la taxation des riches, comme l’exige l’invraisemblable contre-projet de budget qui fait la fierté d’Oliver Faure. Les macronistes, qui voulaient « faire de la politique autrement », retombent dans de petites manœuvres autour d’un plat de lentilles : ma survie de député vaut bien l’abandon de mes convictions sur la fiscalité et sur la dette.