
Denis Kessler resserre son contrôle sur Scor

Les départs surprises s’enchaînent chez Scor. Quelques semaines après l’annonce de la démission de Laurent Rousseau alors au poste de directeur général du groupe de réassurance français, deux autres membres importants s’apprêtent à quitter le navire. Emmanuel Joffre, directeur des ressources humaines du groupe, et Nathalie Mikaeloff, directrice groupe de la communication et du marketing, devraient quitter leurs fonctions, est en mesure de confirmer L’Agefi après des révélations de L’Argus de l’assurance. Contacté, Scor ne commente pas.
Emmanuel Joffre, qui a rejoint Scor en 2017 en provenance d’AIG, a été nommé directeur des ressources humaines du groupe en avril 2020. Nathalie Mikaeloff, qui a rejoint la société en 2014 en tant que responsable mondiale du marketing pour la branche dommages et responsabilité, occupe le poste de directrice groupe de la communication et du marketing depuis janvier 2022.
En interne, où leur absence a été remarquée depuis quelques jours, les conditions précises de ces deux départs laissent peu de place au doute. «Denis Kessler continue de faire place nette pour s’assurer les pleins pouvoirs. Sans s’être opposés frontalement au président de Scor, les deux dirigeants avaient marqué le début d’un nouveau paradigme en interne en opposition au style pratiqué auparavant», rapporte une source. En outre, plusieurs voix rappellent que Nathalie Mikaeloff et Emmanuel Joffre entretenaient de bonnes relations avec Laurent Rousseau.
Brona Magee a quitté Scor fin janvier
L’ancien directeur général de Scor, poussé vers la sortie par Denis Kessler, a depuis été remplacé de façon temporaire par un très proche du président historique, François de Varenne. Thierry Léger, directeur de la souscription du réassureur suisse Swiss Re, doit ensuite prendre la direction générale à compter du 1er mai 2023 et serait déjà en train de travailler sur un plan stratégique pour remettre sur les rails le groupe qui a accumulé plus de 500 millions d’euros de pertes depuis le début d’année et vu ses capitaux propres fondre de 15%, à 5,43 milliards d’euros.
Si le profil du franco-suisse a plutôt tendance à rassurer les analystes et les salariés, la situation commence à inquiéter. «Cela donne la sensation de se retrouver deux ans en arrière», décrit une autre source. Président-directeur général de Scor depuis 19 ans, Denis Kessler avait alors entamé la dissociation des fonctions de directeur général et de président et annoncé confier la direction générale à l’ancien directeur de cabinet d’Edouard Philippe à Matignon Benoît Ribadeau-Dumas, avant de revenir en arrière et de nommer Laurent Rousseau.
Les lignes directrice de Thierry Léger, qui seront esquissées lors de l’Assemblée générale de 2023, sont très attendues par le marché mais aussi les salariés. D’autant que certains collaborateurs, pourtant en charge de la transformation, regardent déjà ailleurs. Myriam Moufakkir, directrice de la transformation des activités de Scor Global P&C, aurait par exemple remis sa démission. Brona Magee, qui avait rejoint le comité exécutif de Scor en septembre 2018 lors de sa nomination en tant que directrice générale adjointe de Scor Global Life, a aussi quitté le groupe fin janvier. Elle avait été reconduite dans ses prérogatives en septembre 2021, sur proposition de Laurent Rousseau, lors de la refonte du Comité exécutif reflétant «l’importance de la transformation et du développement durable» au cours de la prochaine phase du développement stratégique de Scor.
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Immigration clandestine : raid policier dans une usine Hyundai-LG aux Etats-Unis, près de 500 arrestations
Washington - Près de 500 personnes, dont une majorité de Sud-Coréens, ont été arrêtées par la police de l’immigration dans une usine de fabrication de batteries des groupes sud-coréens Hyundai et LG dans l’Etat de Géorgie (sud-est), soupçonnées de travailler illégalement aux Etats-Unis. Le raid, mené jeudi, résulte d’une «enquête pénale liée à des accusations de pratiques d’embauche illégales et à de graves infractions fédérales», a expliqué vendredi Steven Schrank, un agent du service d’enquêtes du ministère américain de l’Intérieur, au cours d’une conférence de presse. Il s’agit de «la plus importante opération des forces de l’ordre sur un même site de toute l’histoire du service des +Homeland Security Investigations+ (+Enquêtes sur la sécurité intérieure+)», a-t-il affirmé, s’exprimant d’Atlanta, dans l’Etat de Géorgie. Les 475 personnes arrêtées dans cette usine, située dans la ville d’Ellabell, se «trouvaient aux Etats-Unis de manière illégale» et «travaillaient illégalement», a affirmé M. Schrank, soulignant que la «majorité» d’entre elles étaient de nationalité sud-coréenne. Sollicité par l’AFP aux Etats-Unis, le constructeur automobile a répondu être «au courant du récent incident» dans cette usine, «surveiller étroitement la situation et s’employer à comprendre les circonstances spécifiques» de cette affaire. «A ce stade, nous comprenons qu’aucune des personnes détenues n'était directement employée par le groupe Hyundai», a-t-il poursuivi, assurant donner «priorité à la sécurité et au bien-être de quiconque travaille sur ce site et au respect de toutes les législations et réglementations». De son côté, LG Energy Solution a affirmé suivre «de près la situation et recueillir toutes les informations pertinentes». «Notre priorité absolue est toujours d’assurer la sécurité et le bien-être de nos employés et de nos partenaires. Nous coopérerons pleinement avec les autorités compétentes», a ajouté cette entreprise. La Corée du Sud, la quatrième économie d’Asie, est un important constructeur automobile et producteur de matériel électronique avec de nombreuses usines aux Etats-Unis. Mission diplomatique Une source proche du dossier avait annoncé quelques heures plus tôt, de Séoul, qu’"environ 300 Sud-Coréens» avaient été arrêtés pendant une opération du Service de l’immigration et des douanes américain (ICE) sur un site commun à Hyundai et LG en Géorgie. De son côté, l’agence de presse sud-coréenne Yonhap avait écrit que l’ICE avait interpellé jusqu'à 450 personnes au total. Le ministère sud-coréen des Affaires étrangères avait également fait d'état d’une descente de police sur le «site d’une usine de batteries d’une entreprise (sud-coréenne) en Géorgie». «Plusieurs ressortissants coréens ont été placés en détention», avait simplement ajouté Lee Jae-woong, le porte-parole du ministère. «Les activités économiques de nos investisseurs et les droits et intérêts légitimes de nos ressortissants ne doivent pas être injustement lésés dans le cadre de l’application de la loi américaine», avait-il poursuivi. Séoul a envoyé du personnel diplomatique sur place, avec notamment pour mission de créer un groupe de travail afin de faire face à la situation. Les autorités sud-coréennes ont également fait part à l’ambassade des Etats-Unis à Séoul «de (leur) inquiétude et de (leurs) regrets» concernant cette affaire. En juillet, la Corée du Sud s'était engagée à investir 350 milliards de dollars sur le territoire américain à la suite des menaces sur les droits de douane de Donald Trump. Celui-ci a été élu pour un second mandat en novembre 2024, en particulier sur la promesse de mettre en oeuvre le plus important programme d’expulsion d’immigrés de l’histoire de son pays. Depuis, son gouvernement cible avec la plus grande fermeté les quelque onze millions de migrants sans papiers présents aux Etats-Unis. Au prix, selon des ONG, des membres de la société civile et jusqu’aux Nations unies, de fréquentes violations des droits humains. D’Atlanta, le Bureau de l’alcool, du tabac, des armes à feu et des explosifs (ATF) a expliqué sur X avoir participé à l’arrestation d’environ 450 «étrangers en situation irrégulière» au cours d’une opération dans une usine de batteries, une coentreprise entre Hyundai et LG. Selon son site internet, Hyundai a investi 20,5 milliards de dollars depuis son entrée sur le marché américain en 1986 et compte y investir 21 milliards supplémentaires entre 2025 et 2028. L’usine d’Ellabell a été officiellement inaugurée en mars, avec l’objectif de produire jusqu'à 500.000 véhicules électriques et hybrides par an des marques Hyundai, Kia et Genesis. Elle devrait employer 8.500 personnes d’ici à 2031. © Agence France-Presse