
Pour la juste place des femmes dans le monde de la finance

Cette année, lors de sa grand-messe annuelle, Paris Europlace a consacré une table ronde au sujet des femmes. Cinq femmes et un homme étaient invités à débattre de la question suivante : «La finance fait-elle enfin une juste place aux femmes ?».
Pour Pervenche Beres, présidente de l’Association Europe-Finances-Régulations (AEFR), la réponse est malheureusement négative. Ironisant sur le fait que la table ronde se tenait «à l’heure de la sieste», elle a noté que les femmes étaient loin de représenter la moitié des orateurs de la journée.
De nombreux sujets ont été abordés au cours de l’heure dédiée à ce thème : réseaux de femmes, investissement au féminin, congé maternité, rôle modèle... Mais quelques points ont retenu mon attention.
Le premier est que les intervenantes n’avaient pas forcément toutes la même vision des choses. Ainsi, pour Véronique Weil, présidente de CNP Assurances et president of advisory board de Women in Finance, «les femmes sont leur pire ennemie». En n’osant pas se positionner sur certains postes, même quand on leur propose, elles se mettent elles-mêmes des bâtons dans les roues. Pervenche Beres estime quant à elle que le sentiment d’illégitimité ou d’imposture ressenti par les femmes n’est pas la faute de ces dernières. Pour elle, cela vient de l’éducation et donc de la société.
A lire aussi: Maxime Carmignac : «Il faut donner aux femmes des rôles modèles réalistes»
La parentalité et les «obstacles invisibles»
Deuxièmement, les quotas divisent toujours. Mais pour Pervenche Beres, ils sont indispensables. «Les femmes constituent 50% de l’humanité et cela a du mal à se refléter naturellement dans l’exercice du pouvoir sur la terre. Le quota permet d’améliorer le naturel et permettre qu’il soit rétabli», martèle-t-elle.
André-Guy Turoche, directeur des affaires sociales de l’Association française des banques (AFB), a mis l’accent sur un enjeu souvent négligé : le partage de la parentalité. «Le combat a été gagné sur le congé maternité. Le sujet est réglé depuis plusieurs années. L’alerte est plus sur le retard pris ensuite dans le partage de la parentalité sur les dix ans qui suivent et qu’il faut surveiller», a-t-il prévenu. Il rappelle à ce titre que dans la banque, 15,5% des femmes travaillent à temps partiel contre seulement 1,9 % des hommes.
Enfin, Pervenche Beres invite à dépasser le seul prisme de la parentalité. «Il serait aussi intéressant de voir les parcours de carrière des femmes qui n’ont pas d’enfant». En effet, selon elle, «il n’y a pas que la question de la maternité dans le comportement culturel vis-à-vis d’une femme dans l’univers de la finance. Il y a aussi ce que l’on traîne et ce que Christine Lagarde décrivait comme des obstacles puissants et invisibles».
A lire aussi: Echec et math à la dame
Plus d'articles du même thème
-
Les actifs gérés par des femmes ont triplé en dix ans
Les femmes gèrent 4.600 milliards d’euros d’actifs en 2025. Mais elles représentent moins de 13 % des gérants totaux dans le monde. -
Fabien Bossy : «L’économiste de marché est un économiste qui va au contact»
Chef économiste France au sein de la banque d’investissement de la Société Générale, Fabien Bossy dévoile les coulisses de son métier. Ce diplômé de Polytechnique et de Columbia livre aussi des conseils aux jeunes étudiants qui souhaiteraient embrasser une carrière d’économiste de marché. -
Dans la cryptosphère américaine, le paiement des salaires en crypto a triplé en un an
Malgré une hausse à 10%, la part des salariés recevant leurs rémunérations en jetons ou stablecoins reste très minoritaire d’après une étude de Pantera Capital. Alors que les femmes ont un salaire médian supérieur à leurs homologues masculins, les moins diplômés s’en sortent paradoxalement bien mieux que les salariés ayant un master ou doctorat.
ETF à la Une

BNP Paribas AM se dote d’une gamme complète d’ETF actifs
- A la Société Générale, les syndicats sont prêts à durcir le ton sur le télétravail
- Boeing essaie de contourner la grève en cours dans ses activités de défense
- Revolut s’offre les services de l’ancien patron de la Société Générale
- Mistral AI serait valorisé 12 milliards d’euros par une nouvelle levée de fonds
- Les dettes bancaires subordonnées commencent à rendre certains investisseurs nerveux
Contenu de nos partenaires
-
Chute de Bayrou : vue de Londres, la crise française fait figure d’avertissement
La démission forcée de François Bayrou est interprétée outre-Manche comme la preuve de l'impossibilité de gouverner au centre en France. Face à la popularité en baisse de Keir Starmer, les Britanniques redoutent une crise politique similaire d’ici quelques années -
Compromis
La piste de la taxation des « plus values latentes », alternative (plus raisonnable) à la taxe Zucman
Pour trouver un compromis avec le parti socialiste afin de faire adopter un budget, une taxation accrue des plus hauts patrimoines semble de plus en plus probable. Des experts poussent la piste des « plus-values latentes ». Explications -
La bourse de New York ouvre en légère hausse, avant l'annonce des données sur l'emploi aux États-Unis
Washington - La Bourse de New York a ouvert en légère hausse mardi, dans l’attente de données sur l’inflation et sur l’emploi aux Etats-Unis, qui pourraient peser sur la trajectoire monétaire privilégiée par la Fed d’ici à la fin de l’année. Dans les premiers échanges, l’indice Nasdaq prenait 0,27% et l’indice élargi S&P 500 grappillait 0,11%. Le Dow Jones était proche de l'équilibre (+0,02%). Nasdaq © Agence France-Presse