
La Société Générale accorde une nouvelle augmentation collective à ses salariés

Après plusieurs réunions particulièrement tendues, les organisations syndicales représentatives de la Société Générale ont signé la négociation annuelle obligatoire (NAO) sur les salaires. Au 1ᵉʳ janvier 2024, 80% des salariés de la banque rouge et noire pourront bénéficier d’une augmentation collective, la troisième en dix ans.
Dans le détail, les salariés à la rémunération annuelle brute inférieure à 45.000 euros verront leurs salaires augmenter de 2,5% avec un plancher de 800 euros. La mesure sera effective formellement au 1ᵉʳ avril, avec un effet rétroactif au 1ᵉʳ janvier. Les salaires compris entre 45.000 et 60.000 euros augmenteront de 1,5% à la même date, avec un plancher de 800 euros. Quant aux salaires compris entre 60.000 et 80.000 euros, ils augmenteront de 1%.
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La direction revoit sa copie
C’est sur ce dernier point que la direction de la Société Générale a accepté de revoir sa copie, en ajoutant une tranche de revenus, alors que sa proposition initiale se limitait aux rémunérations inférieures à 60.000 euros, et donc à 60% des salariés seulement. La dernière réunion de NAO le 4 décembre s’était donc achevée sur l’insatisfaction générale des organisations représentatives. La contre-proposition de l’intersyndicale ayant été rejetée en bloc par la direction, cette dernière aurait pu prendre des mesures unilatérales… qui risquaient d’être moins-disantes pour les salariés, notamment ceux dont les revenus sont les plus faibles.
Un risque que les organisations syndicales ont unanimement préféré éviter, en signant cette dernière proposition de la direction faite tard dans la soirée du lundi 11 décembre. La CFDT «portant la voix de tous les salariés déplore qu’elle n’englobe pas la totalité des salariés touchés également par l’inflation. Néanmoins, la CFDT reconnaît l’effort fourni en élargissant la cible des bénéficiaires. La direction met aujourd’hui sur la table une enveloppe quasiment équivalente à l’an dernier alors que le contexte et les résultats sont bien différents». Le SNB souligne de son côté «qu’en tant qu’organisation syndicale responsable, le poids de sa décision est capital pour que 80% des salariés ne soient pas privés des avancées de la négociation. Malgré notre signature permettant à la grande majorité du personnel de bénéficier de mesures supplémentaires, nous avons rappelé à la direction qu’elle est seule responsable de la mise à l'écart de bon nombre de salariés !»
Concrètement, 87% des salariés du réseau et 70% des services centraux percevront cette augmentation collective. L’enveloppe salariale s’élève, au total, à 131 millions d’euros. Mais l’effort consenti par la direction afin que 7.500 salariés supplémentaires puissent bénéficier de l’augmentation générale sera compensé par une baisse de l’enveloppe des augmentations individuelles, qui s’élèvera en 2024 à 2% de la masse salariale. Par ailleurs, l’accord prévoit une augmentation de 3% de la grille des salaires minimum.
Parmi les autres mesures, figure également le versement d’une prime de partage de la valeur de 1.200 euros qui sera versée fin décembre pour les salariés touchant moins de trois Smic, la revalorisation du ticket-restaurant à 11 euros, l’allocation «frais» de 120 euros annuelle pour tous (couvrant le télétravail et les mobilités alternatives), et une enveloppe pour l’égalité salariale homme-femme dont le montant a été triplé à 9 millions d’euros pour l’année 2024. Des avancées qui profiteront à tous, notamment aux salariés aux revenus les plus faibles.
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Alors que les responsables du projet avaient réclamé un budget de plus de 21 milliards de roupies pour 2026 (1,1 million d’euros), ils vont devoir se contenter de 6,3 milliards de roupies (327.000 euros). Le budget était encore de 2,2 milliards d’euros en 2024. Obtenir des financements étrangers s’avère également difficile. «Prabowo estime que ce n’est pas son héritage. Ce n’est pas son principal objectif», souligne à l’AFP un responsable impliqué dans la construction de la ville sous couvert d’anonymat. «Je suis toujours partagé à 50-50 sur la possibilité que le projet aille à son terme», ajoute ce responsable, qui craint que «beaucoup de choses restent inachevées». - Déménagement avant 2029 - Joko Widodo avait relancé le projet de déplacement de la capitale lors de son deuxième mandat. Mais malgré des efforts pour accélérer les travaux, la ville n’a pas été inaugurée comme nouvelle capitale en 2024 comme prévu. «Sous Joko Widodo, ça allait très vite ; maintenant avec Prabowo (...) ce n’est pas aussi rapide,» constate Sofian Sibarani, le designer de la ville. Seuls 800 des 6.600 hectares dédiés aux bâtiments gouvernementaux ont été développés ou préparés pour la construction, précise-t-il. Pour autant, les responsables de Nusantara se veulent optimistes. Ainsi, assure Basuki Hadimuljono, à la tête de l’administration locale, les projets dans une zone abritant le palais et les ministères sont «déjà achevés à 97-98 %». Selon lui, Prabowo veut y déménager en 2028, avant la prochaine élection présidentielle prévue en 2029. Une fois élu, Prabowo avait déclaré qu’il souhaitait «continuer, si possible finir» le déménagement de la capitale. Mais depuis sa prise de fonction en octobre dernier, il n’a pas montré de volonté de signer le décret présidentiel nécessaire au transfert officiel de la capitale. Certains employés gouvernementaux sont peu enthousiastes à l’idée de déménager dans une ville inachevée et située à plus de 1.000 kilomètres de Jakarta. Quant aux équipements collectifs, ils ne sont pas tous prêts: certes trois hôpitaux fonctionnent, ainsi que des cafés, mais l’aéroport attend le feu vert pour accueillir des vols commerciaux. Un centre commercial et un cinéma doivent également sortir de terre Pourtant, Helena, employée de la nouvelle ville et qui comme de nombreux Indonésiens porte un seul nom, l’assure: son immeuble en construction offre «un niveau de confort incroyable». «Heureux et fier» «Je suis heureux et fier, IKN est vraiment super,», confie Ronald Telaumbanua, 38 ans, arrivé des Célèbes et qui fait partie des dizaines des touristes venus découvrir le nouveau site. Cible prioritaire des photographes, le palais présidentiel, à l’architecture inspirée du mythique oiseau Garuda. Le centre verdoyant de la ville offre en revanche peu d’autres attractions. Les entreprises qui comptaient sur un boom d’arrivées confient rencontrer des difficultés. «Sous Jokowi, il y avait de nombreux travailleurs et beaucoup de visites», témoigne Abduh Rajab, 57 ans, vendeur de snacks. «Mes revenus ont ensuite considérablement chuté, de presque 60%. Mais je dois rester optimiste. J’espère que la construction continuera». Pour M. Dedi, Prabowo risque de rester concontré sur ses grands programmes, comme celui des repas gratuits pour les scolaires. «Cela signifie qu’IKN ne connaîtra pas de développement fulgurant de sitôt. «Sans un fort élan, s’inquiète-t-il, cela risque de se transformer en un éléphant blanc». Satya Adhi avec Jack Moore à Jakarta © Agence France-Presse -
États-Unis : plus de 300 Sud-Coréens arrêtés dans une usine Hyundai-LG sur le point d’être rapatriés
Séoul - Les plus de 300 Sud-Coréens arrêtés jeudi dans une usine aux Etats-Unis par la police de l’immigration vont bientôt être libérés et rapatriés dans leur pays, a annoncé dimanche Séoul. «Grâce à la réponse rapide et unie… les négociations pour la libération des travailleurs arrêtés ont été conclues», a déclaré dimanche Kang Hoon-sik, chef de cabinet du président Lee Jae Myung. «Il ne reste plus que les procédures administratives. Une fois celles-ci terminées, un vol charter décollera pour rapatrier nos ressortissants», a-t-il ajouté. Samedi, Séoul avait estimé leur nombre à «plus de 300". La police de l’immigration américaine a annoncé vendredi avoir mené jeudi un raid dans une usine de fabrication de batteries pour automobiles des groupes sud-coréens Hyundai et LG Energy Solution à Ellabell, dans l’Etat de Géorgie (sud-est). Les personnes interpellées sont soupçonnées de travailler illégalement aux Etats-Unis. Il s’agit de l’opération la plus importante jamais menée sur un seul site dans le cadre de la campagne d’expulsion d’immigrés initiée par le président américain Donald Trump. 475 personnes au total ont été arrêtées dans l’usine. «On leur donne à manger et on leur permet de prendre une douche, mais les conditions (de rétention NDLR) sont mauvaises», a depuis affirmé à l’agence de presse sud-coréenne Yonhap un responsable d’un sous-traitant de LG Energy Solution, qui s’est entretenu avec l’un des travailleurs arrêtés. Selon lui, ils ne sont pas menottés. Des images du raid, diffusées par les autorités américaines, ont montré des employés arrêtés, menottés et avec des chaînes aux chevilles, en train d’embarquer dans un bus de transport privé. Un cadre supérieur de LG Energy Solution s’est envolé dimanche pour la Géorgie. «La priorité immédiate est la libération rapide de nos employés LG Energy Solution et de ceux de nos entreprises partenaires», a déclaré Kim Ki-soo aux journalistes avant de monter à bord de l’avion. Environ 250 des personnes arrêtées seraient des employés de sous-traitants de LG Energy Solution, et Sud-Coréens pour la plupart, avait indiqué samedi l’entreprise. Et 47 (46 Sud-Coréens et un Indonésien), sont des salariés directs de LG, selon l’entreprise. Vendredi, Hyundai avait dit penser qu’aucune des personnes arrêtées n'était «directement employée» par le groupe. Quatrième économie d’Asie, la Corée du Sud est un important constructeur automobile et producteur de matériel électronique avec de nombreuses usines aux Etats-Unis. En juillet, Séoul avait promis d’investir 350 milliards de dollars aux Etats-Unis, à la suite des menaces sur les droits de douane de Donald Trump. © Agence France-Presse