Guillaume Poupard (Docaposte) : «Parler de souveraineté des données n’est plus un tabou aujourd’hui»

Guillaume Poupard, directeur général adjoint de Docaposte, la filiale de sécurité numérique de La Poste, ex-directeur de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI), était l’invité de L’Agefi sur le studio TV d’Universwiftnet.

«L’Europe a compris la valeur de la donnée, elle est en train de bouger, s’est réjoui Guillaume Poupard. Parler de souveraineté des données n’est plus aujourd’hui un tabou.»

Concernant le cloud, l’expert en cybersécurité a pointé du doigt le besoin d’avoir des solutions robustes et sûres. C’est d’ailleurs l’objectif de Numspot, l’initiative lancée à l’automne dernier par Docaposte en collaboration avec Bouygues Telecom, Dassault Systèmes et la Banque des Territoires. «Il reste encore des axes de progrès, notamment en termes de souveraineté, a expliqué Guillaume Poupard. L’enjeu aujourd’hui est de développer des solutions qui ne soient pas dépendantes des acteurs américains.(…) Il faut avoir conscience des risques juridiques, car le droit américain est extrêmement intrusif sur la question des données.»

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Dans un tel environnement, il est donc important d’oser poser la question de la souveraineté : les entreprises comme les particuliers doivent se demander qui a accès à leurs données. L’expert en sécurité numérique a rappelé qu’aujourd’hui, tout le monde peut être ciblé par une cyberattaque, toute entreprise, mais aussi tout particulier. «Ces dernières années, de vraies mafias se sont développées dans l’attaque informatique car ce n’est pas très dangereux, pas très compliqué et cela peut rapporter énormément, a résumé Guillaume Poupard. Ces mafias vont chercher à voler les données et à mettre une forte pression sur les victimes pour qu’elles paient une rançon. La pression est liée généralement à la menace de publier toutes les données de l’entreprise sur internet».

Aujourd’hui, ce sont plutôt les ETI et les PME qui sont ciblées car elles sont mal protégées et donc plus faciles à attaquer, regrette le directeur général adjoint de Docaposte. Le vrai problème est que les escrocs s’adaptent, progressent. Ils bénéficient en outre du fait que les données sont de plus en plus importantes et assez facilement accessibles. Pour faire face, la formation et la sensibilisation de l’ensemble des salariés à la sécurité numérique est nécessaire. «Il faut aussi que les dirigeants de l’entreprise montrent l’exemple, ce qui n’est pas toujours le cas !», a ajouté Guillaume Poupard.

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